Suprématisme

« Suprématisme Théorie esthétique du peintre russe Malevitch, fondée sur l'abstraction géométrique.

La peinture suprématisteconnut son apogée en 1918 avec les séries de Malevitch, "Carré blanc sur fond blanc", formes géométriques peintesen blanc sur une toile blanche.

Le suprématisme s'inspire en partie des idées futuristes et cubistes.

Les premièrestoiles, comme le "Carré noir" de Malevitch (1915) (Musée russe, Saint-Pétersbourg) n'emploient que la formegéométrique, dans des compositions d'un dynamisme audacieux.

Selon Malevitch, ce mouvement cherche à exprimer"la suprématie de la sensation ou de la perception pure dans l'art pictural - l'expression de la non-objectivité." Lesuprématisme va profondément influencer Kandinsky et l'école du Bauhaus. “ Notre monde de l'art est devenu nouveau, non figuratif, pur.

Tout a disparu, est restée la masse du matériau àpartir de laquelle va se construire la nouvelle forme.

Dans l'art du suprématisme, les formes vont vivre ainsi quetoutes les formes vivantes de la nature.

”.

Cette certitude est celle de Kasimir Malevitch qui publie en 1915 unebrochure intitulée Du cubisme et du futurisme au suprématisme.

Le nouveau réalisme pictural.

Lorsque la révolutionéclate en Russie en 1917, Malevitch est élu membre de la commission pour la protection des valeurs artistiques ethistoriques.

Commissaire, il lui revient de veiller à la protection des œuvres qui sont au Kremlin.

Très vite, il seheurte au conservatisme qui ne cesse pas de régner dans le domaine de l'art.

“ En réponse au passé, j'appelle ceuxqui sont capables de franchir le cadre du public dépassé.

” Appel qui demeure sans réponse.

Lorsqu'est fondé en1921 à Pétrograd un Institut d'étude de la culture et de l'art moderne, une commission en confie provisoirement ladirection à Malevitch.

En 1925, il est encore à la tête du Département de la culture picturale, dit aussi Départementde recherches formelles et théoriques au sein de cet Institut d'État.

Mais, dès l'année suivante, un article qu'ilrédige est censuré.

Le suprématisme que Malevitch conçoit d'étendre à l'architecture est écarté par le pouvoirsoviétique.

Il reste à Malevitch à reprendre une phrase écrite en 1920 : “ On demande toujours que l'art soitcompréhensible, mais on ne s'impose jamais le devoir d'adapter sa tête à la compréhension ”.

Le dépouillement,l'ascèse, la méditation à laquelle invitent les “ icônes ” de l'absence que sont le Carré noir sur fond blanc de 1913 oule Carré noir sur fond blanc de 1918 ne peuvent être tolérés par un pouvoir qui impose que l'art soit réaliste etsocialiste.

“ J'ai atteint le monde blanc de l'absence d'objet qui est la manifestation du rien dévoilé.

” Cette quêtesuprême de Malevitch le conduit en 1930 en prison.

Mais à Dessau, le Bauhaus a tenu compte des songes deMalevitch…. »