Sujet : Roman signifie exemplarisation

« Littérature Dissertation Sujet : Roman signifie exemplarisation.

Le roman prouve.

Il constitue un discours parabolique, illustratif, donne à souscrire à un sens.

Raconter suppose la volonté d’enseigner, implique l’intention de dispenser une leçon comme aussi celle de la rendre évidente.

La principale caractérisation du roman pourrait se faire en le définissant comme un genre littéraire où prime une intrigue plutôt longue mais surtout fictive.

L’adjectif « romanesque » que l’on utilise aujourd’hui au sens strict comme au sens large pour décrire quelque chose d’invraisemblable, montre la part importante laissée à l’imaginaire dans le roman.

Cependant, il ne faut pas oublier les différents sous-genres du roman, tel que le roman autobiographique ou historique, qui retracent plus de faits réels que d’autres genres bien fictifs.

Ces sous-genres au contraire ont une vocation plus didactique car ils permettent au lecteur d’apprendre sur différents sujets ou personnages.

Grivel dans Production de l’intérêt romanesque met en avant cette fonction didactique du roman.

Dans la citation donnée, Grivel insiste sur l’exemple que doit constituer un roman qui, pour lui, prouve une vérité ou en est un symbole mais qui a, toujours, un sens concret.

Le fait d’écrire un roman témoigne d’une volonté d’enseigner quelque chose, où le roman n’est finalement que l’exemple qui permet que la leçon soit comprise.

Le roman est donc le support concret grâce auquel ce que l’on raconte peut être transmis, appris, il est le support à la valeur didactique d’un récit, support qui permet de donner un exemple à ce que l’on cherche à enseigner.

Mais Grivel ne considère ici que la valeur didactique du roman.

On peut déceler une petite nuance avec le mot « parabolique », donc la mention d’une figure de style, qui fait légèrement dériver la citation sur l’aspect esthétique du roman, mais de façon bien moindre. Grivel en affirmant ainsi l’aspect didactique du roman n’est pas dans le faux, mais il en oublie les autres fonctions de ce genre polymorphe et de ses différents styles.

Est-il possible de n’accorder au roman qu’une fonction exclusivement didactique ou bien de déceler celle-ci, même légèrement, dans toutes les déclinaisons possibles du genre ? Nous étudierons dans un premier temps la didactique dans le roman pour voir dans quelles mesures celle-ci est présente dans ce genre narratif.

Mais nous serons forcés de voir que d’autres genres sont plus à même de dispenser une leçon, et que le roman est souvent fictif. Enfin, nous nous attacherons à l’importance de l’esthétique et du langage dans le roman pour voir si c’est cela ou la part d’enseignement qui prime.

Parmi les sous-genres du roman, certains sont incontestablement didactiques.

Le plus évident est la biographie, l’autobiographie, ou le roman autobiographique.

Même si le second peut déceler plus d’éléments de fiction que les premiers, il s’agit dans tous les cas d’apprendre au lecteur la vie réelle d’un personnage existant ou ayant existé.

Ses expériences peuvent permettre à certains de se reconnaître en lui ou de comprendre mieux ses actes, et par analogie les actes de personnages réels qui lui ressemblent ; ce peut être le cas pour des personnalités politiques par exemple, dont les biographies permettent de comparer les décisions selon les contextes.

Les témoignages constituent également un apprentissage : l’histoire du XXe siècle et ses drames sont dépeints dans la littérature de l’époque.

Les récits de combattants des guerres mondiales, de déportés ou de rescapés permettent au lecteur d’apprendre non seulement les événements mais aussi les conséquences sur les personnes les ayant vécus.

On peut citer des recueils tels que Paroles d’étoiles dans lequel des Juifs de l’époque de la seconde guerre mondiale racontent ce qui leur a été fait, à eux -mêmes ou plus généralement, à leur peuple.

Dans la même collection, mais avec une dimension moins historique, Paroles de détenus est un recueil de témoignages de personnes ayant été emprisonnées, ou de leurs familles qui racontent la vie en prison ou les difficultés psychologiques qu’il faut surmonter.

Même si ce type d’écrits ne peut être exhaustif, il permet de comprendre de l’intérieur certains passages de l’histoire, ou des situations plus ou moins insolites de différents personnages et, dans le cas des romans ou témoignages d’histoire, d’effectuer un devoir de mémoire.

On peut enfin parler du roman psychologique, de psychologie expérimentale ou encore celui de psychanalyse, qui cherchent à comprendre et à transmettre des théories sur. »