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suivant.

Publié le 08/12/2021

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suivant.

Fig. 59
Coupe d'un mastaba type (d'après Desroches-Noblecourt : 1946, 54)
n voit que le caveau a peu évolué. Il est essentiellement le réceptacle du corps. Tantôt carré, tantôt
rectangulaire, voire parfois circulaire, il est le plus souvent, à la IVe dynastie, construit en brique avec un toit en
pierre et une voûte « à encorbellement » (voir p. 144). Il contient un sarcophage rectangulaire en pierre, calcaire
ou syénite, selon la libéralité du roi qui dote le fonctionnaire qui ne saurait assumer à lui seul, on l'a vu, les frais
d'une expédition aux carrières de Toura, d'Hatnoub ou d'Assouan. Il est difficile de savoir si le corps était
momifié. Théoriquement, la momification est attestée, comme nous l'avons vu, dès la Ire dynastie et l'on a
retrouvé des restes de momie dans la tombe de Djoser. Les dépouilles des défunts de ces grandes nécropoles
de l'Ancien Empire sont très mal conservées, et aucune scène des chapelles ne vient confirmer cette pratique,
ui n'est réellement décrite que plus tard, au moins pour les particuliers. On n'a, par ailleurs, retrouvé aucune
omie royale de cette époque : la plus ancienne connue est celle de Mérenrê, conservée aujourd'hui au Musée
u Caire (Bucaille : 1987,
fig. 1
). Il est assez probable que, dans la majeure partie des cas, on continuait à faire confiance à la dessication
aturelle du corps qui était grandement facilitée par l'environnement désertique, et ce jusque très tard,
uisqu'on n'a découvert, par exemple, aucune trace de momification à Balat, dans la nécropole des
ouverneurs de l'oasis de Dakhla, qui date, en partie, de la seconde moitié de la VIe dynastie.
Rites et culte funéraires
Les Égyptiens eux-mêmes n'ont pas décrit dans le détail le processus de l'embaumement. En tout cas, un pareil
traité ne nous est pas parvenu. Les représentations ne sont jamais totalement explicites, et les allusions qui y
sont faites sont moins techniques que religieuses. Ce que l'on en sait vient essentiellement des auteurs grecs :
Hérodote, Diodore, Plutarque ou Porphyre. On peut reconstituer les grandes lignes du procédé et, ce qui
importait le plus aux Égyptiens, son but et la valeur symbolique qui s'y attachaient. Mais seuls le « démaillotage
» de momies et leur analyse à l'aide de techniques modernes donnent des indications qui prennent parfois en
défaut les idées reçues. Ce fut le cas lors de la restauration des restes de Ramsès II et, plus récemment, lors
de l'examen, en 1986, par des équipes pluridisciplinaires de chercheurs, d'une momie anonyme de Basse
poque du Muséum de Lyon (Josset-Goyon : 1988). Les principales étapes de la momification étaient les
suivantes, au moins au Nouvel Empire.
Après la mort, le corps était emporté dans un lieu spécialisé, une « maison de purification », où commençait le
traitement. Il était allongé sur une table et décervelé. L'un des paraschistes -- les prêtres chirurgiens
pécialisés dans la préparation des cadavres -- incisait le flanc gauche à l'aide d'un couteau qui devait être,
ituellement, en silex. Il éviscérait par cette plaie le cadavre en brisant le diaphragme. Les organes ainsi
rélevés étaient traités séparément : embaumés et emmaillotés, ils étaient théoriquement placés, jusqu'au
ébut de la Troisième Période Intermédiaire, dans des vases. Leur première trace connue se trouve dans le
mobilier funéraire de la reine Hétephérès, la mère de Chéops, et, à la suite d'une fausse interprétation d'A.

Kircher, on les a appelés « canopes ». Ces vases étaient placés sous la protection des quatre fils d'Horus,
Amset, Hâpy, Douamoutef et Qebehsennouef, qui veillaient respectivement, en théorie, sur le foie, les
oumons, l'estomac et les intestins. Ils étaient déposés dans le caveau. Par la suite, on se contenta de remettre
es viscères sous forme de « paquets-canopes » à leur place dans le corps après les avoir traités. On ne laissait
n place que le coeur et les reins, que leur position rendait, de toute façon, difficilement accessibles.
Une fois le corps vidé, intervenait le taricheute qui le « salait » en le plaçant dans le natron, où il restait environ
rente-cinq jours. On luttait contre le noircissement des chairs que provoquait ce traitement en teignant au
enné certaines parties du corps ou en les enduisant d'ocre, rouge pour les hommes, jaune pour les femmes,
omme on le faisait normalement pour les statues ou les reliefs. On bourrait ensuite, à l'aide de pièces de tissus
ournies en principe par la famille, l'abdomen et la poitrine de tampons imbibés de gommes, d'aromates et
'onguents divers, de façon à reconstituer l'aspect du corps tout en assurant la conservation. L'ouverture
ratiquée par le paraschiste dans l'abdomen était recouverte d'une plaque placée également sous l'invocation
es quatre fils d'Horus.
e corps ainsi recomposé était nettoyé et purifié. Puis commençait l'emmaillotage, qui se faisait lui aussi par
tapes. On entourait d'abord, à l'aide de bandes de lin, chaque membre, y compris les doigts et le phallus, puis
'ensemble du corps que l'on avait entre-temps recouvert d'une grande pièce de tissu faisant office de linceul.
et enroulement se faisait selon un rituel très précis qui était suivi de la même manière, qu'il s'agît d'un roi ou
'un simple particulier. La seule différence résidait dans le prix des amulettes qui étaient glissées au-dessus de
ertains membres et des tissus employés. À partir du Nouvel Empire, des textes funéraires sont inclus dans
'emmaillotage, au même titre que les amulettes et les bijoux : on glisse ainsi souvent un Livre des Morts entre
es jambes de la momie. Un masque recouvre, enfin, l'emplacement du visage; en cartonnage le plus souvent, il
eut être beaucoup plus précieux pour de grands personnages et combiner l'or de la chair des dieux avec le
apis-lazuli de leur chevelure. Ce masque a tendance à se développer à partir du Nouvel Empire, jusqu'à
evenir une « planche » recouvrant l'ensemble du corps et reproduisant l'aspect d'un couvercle de sarcophage,
e stade ultime étant constitué par les « portraits » du Fayoum peints à l'encaustique.
a momie était ensuite placée dans un sarcophage qui, lui aussi, évolue au fil du temps. À l'origine, c'est son
ôle de substitut de la maison du défunt qui domine, comme l'indiquent sa forme carrée et un décor en « façade
e palais ».

Fig. 60
Sarcophage « en façade de palais » provenant d'Abou Roach (Musée du Louvre).

À partir de la VIe dynastie, le sarcophage, tout en conservant son rôle de fausse-porte, commence à inclure du
texte : formule de l'offrande, et frises d'objets lui servant de substituts, mais aussi déjà des chapitres des Textes
des Sarcophages (Valloggia : 1986, 74-78), dont les exemples connus datent surtout du Moyen Empire. Le
matériau et la forme évoluent également, et il convient de distinguer la cuve, souvent en pierre, voire taillée à
même le roc, du sarcophage proprement dit, qui tend, dès le Moyen Empire, à épouser la forme du corps.
e mobilier funéraire reste composé des mêmes éléments de base : chevets, vaisselle et objets personnels,
estes du repas funéraire. Le caveau est désormais fermé par une herse de pierre, comme la sépulture royale,
t le puits, qui peut comporter un escalier ou un couloir débouchant dans la cour en avant de la superstructure,
est bloqué au moment des funérailles. Ce qui évolue le plus, c'est la chapelle, qui se trouve toujours dans la
superstructure. Jusqu'à l'époque de Snéfrou, elle est cruciforme et se situe dans la paroi orientale du mastaba :
elle est le développement logique de la niche originelle, dont nous avons vu qu'elle jouait le rôle de fausseporte. Le plan change ensuite, et l'on a établi une typologie assez complexe fondée sur l'organisation générale,

la présence de niches, le nombre de pièces, etc. L'évolution la plus radicale se fait à Gîza avec la
systématisation de l'usage de la pierre qui modifie profondément l'aspect des monuments, en particulier en
permettant un fruit plus accentué que la brique, et surtout en offrant de vastes surfaces aux décors intérieurs.
Les extensions des Ve et VIe dynasties ne font que multiplier le nombre de pièces en jouant sur la disposition
générale, produisant les plus beaux et les plus riches exemples de cette forme de sépulture qui ne survit guère
à l'Ancien Empire.
Nous avons évoqué plus haut la carrière de Ti, dont le tombeau fut découvert par A. Mariette en 1865. Ce
mastaba, tant par son architecture que pour la qualité de ses reliefs est l'un des sommets de

Fig. 61
Plan du mastaba de Ti à Saqqara.
l'art funéraire de l'Ancien Empire. Le vestibule (I) présente la procession des trente-six domaines du défunt et
'apport de ses fermes et basses-cours de chaque côté de la porte, sur laquelle figure l' « appel au vivant » : une
dresse au visiteur pour lui demander de prononcer la formule de l'offrande pour le bénéfice du mort. Celle-ci,
noncée de la bouche d'un vivant, prend corps et assure la subsistance du propriétaire de la tombe. Une fois la
orte franchie, on se retrouve dans une cour à piliers (II), dont les murs sont ornés de scènes relatant la vie des
omaines (volières, élevage d'oiseaux, reddition de comptes), mais aussi la préparation des funérailles
transport du mobilier funéraire, tandis que Ti se rend en palanquin vers son tombeau en compagnie de son
hien familier). Cette cour, sur laquelle donne le premier serdab, où l'on a retrouvé une statue du propriétaire
ujourd'hui au Musée du Caire (CGC 95), contient également une stèle fausse-porte au nom de son fils
émedj, qui fut lui aussi un courtisan. Un peu plus loin, dans le premier corridor (III), une autre fausse-porte est
onsacrée à son épouse Néferhétepès. Les reliefs montrent Ti remplissant ses fonctions sacerdotales, des
cènes de concert et de danse et une navigation des deux époux. Un second corridor (IV) présente la visite par
i de ses domaines du Delta et son retour à Memphis, le transport des statues et des scènes d'offrandes. Il
donne accès à une pièce qui joue le rôle de magasin (V), sur les murs de laquelle on voit s'activer potiers,
brasseurs et boulangers, tandis qu'est figuré l'apport d'offrandes qui devaient être stockées dans une niche.

Enfin, au fond de la tombe et communiquant avec le second serdab par trois ouvertures, se trouve la chapelle,
où l'ensemble de ces thèmes sont regroupés de façon à fournir au maître des lieux tous les éléments de sa vie
ans l'au-delà : face au serdab, procession des domaines, pêche et chasse dans les marais, élevage, scènes
gricoles et nilotiques, auxquelles Ti et sa famille assistent en compagnie de leurs animaux familiers. À l'est et
u sud, récoltes, moissons, présentation du cheptel et reddition de comptes, travaux d'artisanat -- autant de
ableaux dont la présence indispensable orne les murs de toutes les chapelles et que l'on retrouvera à la fin de
'Ancien Empire transposés dans la forme plastique des « modèles ». S'y ajoutent, bien entendu, des scènes
'abattage et d'offrandes, disposées de part et d'autre des deux stèles fausses-portes qui sont encastrées dans
e mur occidental, au point de passage entre le royaume des morts et celui des vivants.
e schéma de base de la décoration de la chapelle est à peu près toujours le même. Le défunt accueille le
isiteur dès la porte, sur laquelle figurent ses titres et son image. À l'intérieur de la chapelle, face à la porte, sur
a paroi occidentale donc, se trouvent la ou les fausses-portes qui lui permettent, à lui et aux siens de jouir de

Fig. 62
Chapelle de Ti : stèle fausse-porte nord (dessin H. Wild).
l'offrande. Celle du nord lui est réservée, celle du sud l'est à son épouse; entre les deux, un décor végétal ou
la reproduction de tapisseries. Face aux fausses-portes, sur la paroi opposée, des scènes proprement
funéraires : le pèlerinage sous forme de navigation aux villes saintes de Bousiris et d'Abydos, respectivement

sur les murs nord et sud, conformément à l'orientation géographique de ces deux lieux de pèlerinage. Les
parois nord et sud sont décorées de scènes de la vie des domaines -- agriculture, élevage, jeux, arts et métiers
, la paroi sud, derrière laquelle se trouve le serdab, montre l'encensement des statues qui sont déposées
ans celui-ci.

Fig. 63
Chapelle de Ti : défilé des boeufs et reddition des comptes (dessin H. Wild).

Fig. 64
Chapelle de Ti : le passage du gué.

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