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Stendhal, Lucien Leuwen, 1re partie, chapitre XXIII, Bonheur

Publié le 29/06/2020

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« Lucien Leuwen, exclu de l'École Polytechnique pour manquement à la discipline, est maintenant sous-lieutenant de cavalerie à Nancy, grâce au crédit de son père, célèbre banquier parisien. Entrant dans la ville avec son régiment, il est jeté à terre par son cheval sous les fenêtres d'une jeune veuve, Madame de Chasteller, dont il devient fort épris. Elle craint de répondre à ses sentiments. A l'issue d'une rencontre chez des amis communs, ils se rendent en leur compagnie dans un « joli café» en lisière de forêt: « le Chasseur vert». Il y avait ce soir-là, au café-hauss du Chasseur vert, des cors de Bohême qui exécutaient d'une façon ravissante une musique douce, simple, un peu lente. Rien n'était plus tendre, plus occupant, plus d'accord avec le soleil qui se couchait derrière les grands arbres de la forêt. De temps à autre, il lançait quelque rayon qui perçait au travers des profondeurs de la verdure et semblait animer cette demi-obscurité si touchante des grands bois. C'était une de ses soirées enchanteresses, que l'on peut compter au nombre des plus grands ennemis de l'impassibilité du cœur. Ce fut peut-être à cause de tout cela que Leuwen, moins timide sans pourtant être hardi, dit à madame de Chasteller, comme entraîné par un mouvement involontaire : — Mais, madame, pouvez-vous douter de la sincérité et de la pureté du sentiment qui m'anime ? Je vaux bien peu sans doute, je ne suis rien dans le monde, mais ne voyez-vous pas que je vous aime de toute mon âme ? Depuis le jour de mon arrivée que mon cheval tomba sous vos fenêtres, je n'ai pu penser qu'à vous, et bien malgré moi, car vous ne m'avez pas gâté par vos bontés. Je puis vous jurer, quoique cela soit bien enfant et peut-être ridicule à vos yeux, que les moments les plus doux de ma vie sont ceux que je passe sous vos fenêtres, quelquefois, le soir. Madame de Chasteller, qui lui donnait le bras, le laissait dire et s'appuyait presque sur lui : elle le regardait avec des yeux attentifs, si ce n'est attendris. Stendhal, Lucien Leuwen, 1re partie, chapitre XXIII, Bonheur Sous la forme d'un devoir composé, vous commenterez cette page de Stendhal. Vous vous interrogerez sur l'évocation de cette « soirée enchanteresse » en analysant par exemple la tonalité, les éléments du récit, les techniques narratives, les traits d'écriture. ' ? Le passage cité est tiré de Lucien Leuwen, un roman inachevé de Stendhal. La page correspond à une rencontre d'amoureux qui se connaissent depuis quelque temps déjà, mais n'ont jamais exprimé nettement leurs sentiments. ? C'est une scène d'aveu, dans la plus pure tradition romanesque. Comparez-la à une scène de ce genre dans La Princesse de Clèves (Mme de Lafayette). ? Un paragraphe est narratif (le premier) ; un autre est en style direct (le deuxième). C'est presque un monologue, puisque la femme ne dit rien dans cette page. ? Le récit semble axé sur Lucien. Mais il ne faut pas se fier à l'apparence ; l'écriture entraîne l'ensemble jusqu'au très bref paragraphe (le troisième) consacré à Mme de Chasteller, car elle est implicitement présente tout au cours du passage. ? Ne pas croire que le libellé accompagnateur donne une idée du plan à suivre. Il est ici tout à fait traître, car seule « l'évocation de cette « soirée enchanteresse » pourrait constituer un thème. Les autres indications : « tonalité, éléments du récit, techniques narratives, traits d'écriture » sont toutes des notions de forme. Or il ne faut jamais avoir un thème uniquement formel. C'est à vous à trouver un autre thème de fond. ...»

« ÉPREUVE 12 Amiens, Lille, Rouen Juin 1989 TEXTE Lucien Leuwen, exclu de !'École Polytechnique pour manque­ ment à la discipline, est maintenant sous-lieutenant de cava­ lerie à Nancy, gr� au crédit de son père, célèbre banquier parisien.

Entrant dans la ville avec son régiment, il est jeté à terre par son cheval sous les fen€tres d'une jeune veuve, Madame de Chasteller, dont il devient fort épris.

Elle craint de répondre à ses sentiments.

A l'issue d'une rencontre chez des amis communs, ils se rendent en leur compagnie dans un « joli café» en lisière de for€t: « le Chasseur vert».

Il y avait ce soir-là, au café-hauss du Chasseur vert, des cors de Bohême qui exécutaient d'une façon ravissante une musi­ que douce, simple, un peu lente.

Rien n'était plus tendre, plus occupant, plus d'accord avec le soleil qui se couchait der­ rière les grands arbres de la forêt.

De temps à autre, il lan­ çait quelque rayon qui perçait au travers des profondeurs de la verdure et semblait animer cette demi-obscurité si tou­ chante des grands bois.

C'était une de ses soirées enchante­ resses, que l'on peut compter au nombre des plus grands ennemis de l'impassibilité du cœur.

Ce fut peut-être à cause de tout cela que Leuwen, moins timide sans pourtant être hardi, dit à madame de Chasteller, comme entra�7Y par un mouvement involontaire : - Mais, madame, pouvez-vous douter de la sincérité et de la pureté du sentiment qui m'anime ? Je vaux bien peu sans doute, je ne suis rien dans le monde, mais ne voyez-vous pas que je vous aime de toute mon âme ? Depuis le jour de mon arrivée que mon cheval tomba sous vos fenêtres, je n'ai pu penser qu'à vous, et bien malgré moi, car vous ne m'avez pas gâté par vos bontés.

Je puis vous jurer, quoique cela soit bien enfaµt et peut-être ridicule à vos yeux, que les moments les plus doux de ma vie sont ceux que je passe sous vos fenê­ tres, quelquefois, le soir. Madame de Chasteller, qui lui donnait le bras, le laissait dire et s'appuyait presque sur lui : elle le regardait avec des yeux attentifs, si ce n'est attendris. Stendhal, Lucien Leuwen, 1re partie, chapitre XXIII, Bonheur. »

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