spleen Baudelaire explication linéaire
Publié le 11/02/2024
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«
Spleen Les Fleurs du mal (1857)
Baudelaire est un poète de la 2nde moitié du 19ème siècle.
Son recueil Les Fleurs du mal écrit en 1857 est son
plus célèbre recueil.
Pour comprendre ce recueil, il faut savoir que le poète est partagé entre le Spleen et
l’Idéal.
Le Spleen est un ennui existentiel profond, dû à la constatation douloureuse de la médiocrité de l’existence,
angoissante ( = « ennui »pascalien, « nausée » chez Sartre).
Pour échapper à ce spleen, Baudelaire cherche tous les moyens pour accéder à l’Idéal, sorte d’ Eden vers
lequel le poète voudrait s’élever, au dessus de la condition humaine.
Les moyens pour accéder à cet idéal sont évoqués dans les différentes sections du recueil, il s’agit de l’art,
de l’amour, du voyage, de la poésie, du vin, de la drogue, de la mort enfin comme solution suprême.
Le poème qu’il s’agit d’étudier est l’un des 4 poèmes intitulés « spleen » LXXVIII.
Poème composé de 5
quatrains en alexandrins aux rimes croisées (abab).
Structure :
strophes 1 à 3 = le spleen, une dépression qui touche toute la nature
Strophes 4 et 5 : la victoire du Spleen sur l’Idéal
1ère strophe.
Vers 1 Quand repris en anaphore.
Proposition subordonnée circonstancielle de temps qui donne
un cadre temporel et spatial au spleen, et crée un suspense, un effet d’attente.
( Les 4 premières strophes
contiennent une seule longue phrase, composée d’une succession de subordonnées circonstancielles de
temps (« quand » v1 « et que » v3 « quand » v5 et 9) et d’une proposition principale construite autour de
deux verbes conjugués coordonnés « sautent et lancent ».
Cela rend la lecture du poème extrêmement
longue et lente.)
Le poème commence par une description météorologique d’un ciel bas qui va avoir une incidence sur les
hommes.
L’adj « lourd » accompagné du verbe « pèse » et de la comparaison du ciel à un couvercle
suggèrent que le ciel exerce un poids physique sur les hommes, notamment ceux dont l’esprit est déjà
souffrant.
Dès le vers 1, le climat est pesant, avec le champ lexical de l'écrasement "bas", "lourd", "pèse",
"couvercle
le ciel l’air, élément constitutif de la nature, symbole d’élévation, vers l’idéal pour Baudelaire
bas et lourd pèse comme un couvercle mais ici ne permet pas l’évasion, enferme : comparaison avec le
couvercle pousse vers le bas
vers 2 Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis enjambement qui suggère l’emprise du couvercle
Les longs ennuis renvoient à ce que Baudelaire appelle : le spleen
vers 3Et que de l’horizon embrassant tout le cercle hyperbole : le spleen envahit le globe sans limites
+ enjambement
vers 4 II nous verse un jour noir plus triste que les nuits
Verse : Comme un liquide, référence à la bile, humeur noire produite par la rate selon les Anciens et cause
d’un tempérament mélancolique = spleen , maladie de l’âme qui contamine la nature entière.
; "jour noir" oxymore inquiétant + le comparatif rendent la vision particulièrement sombre et sinistre.
Confusion du jour et de la nuit, le spleen entraîne la perte des répères.
L’emploi de l’adj « triste » désignant un sentiment montre que la noirceur du ciel a un effet sur l’âme du
poète.
En effet l’emploi du « nous » au vers 4 suggère que le poète s’englobe parmi ceux qui subissent ce
ciel pesant.
Strophe 2
Vers 5 Quand la terre est changée en un cachot humide,
Après une évocation du ciel, vient ici une évocation de la terre qui subit une transformation, qui n’est autre
que la vision du poète.
Le « cachot humide » insiste sur l’impression d’enfermement imposé dans des conditions désagréables.
vers 6 Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
L’espérance est personnifiée par l’emploi de la majuscule.
Elle devient un symbole de l’espoir enfermé.
La
comparaison à un animal de nuit , qui vit dans une grotte, associé aux légendes de vampires, participe au
motif de l’enfermement et donne une dimension fantastique.
Cet animal appartient au bestiaire démoniaque
de Baudelaire.
vers 7 – 8 S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
On entend l’espérance chauve-souris se cogner aux murs grâce à l’allitération des consonnes « b, t, d, k »
répétées.
Ces deux vers augmentent encore l’impression d’enfermement : par les expressions « battant les
murs » et « se cognant la tête ».
l’adj « timide » suggère le manque de force de l’espérance qui n’a aucune
chance d’échapper au spleen.
Métaphore filée
Les plafonds pourris représentent l’esprit malade du poète....
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