SOU CHE

« SOU CHE 1036-1101 apr.

]-C Sou CHE est probablement l'auteur le plus célèbre de la période des Song (960-1277 apr.

J.-C.) ; il sortait d'un milieu tout intellectuel, son père Sou Siun ( wog-1066 apr.

J.-C.) était un philosophe de talent et lui-même un des essayistes et des poètes les plus appréciés en Chine, à preuve les nombreuses éditions et commentaires du recueil de ses œuvres le Tongp'ouo-ts'iuen-tsi: « Collection complète du Versant-Est » (édition impériale en 1740).

Giles, dans son History qf Chinese literature (p.

223), donne la traduction d'une expédition en barque, au clair de lune, sur le cours inférieur du fleuve Bleu qui vaut les meilleures pages de la Week on the Concord de Thoreau.

Son frère cadet Sou Tche ( 1039-1 1 1 2 apr.

J .-C.), moins lu que son frère, est plus représen­ tatif que son aîné parce qu'il fut à la fois historien, philosophe et poète ; il eut un génie plus uni­ versel.

Sou Che, après d'excellentes études, lettré accompli, au cours de sa carrière connut des hauts et des bas, mais il parvint à la présidence du Conseil des rites; il perdit la faveur impériale à cause de la pièce suivante : L'OMBRE DES FLEURS I.

L'ombre s'entasse, épaisse et malsaine, sur la terrasse de marbre ; les petits serviteurs, appelés successivement, n'ont pu réussir à l'éventer.

II.

En un instant, le grand soleil est venu et l'a emportée, mais sans doute, à la lune prochaine, l'ombre (maléfique) encore une fois reviendra.

L'oMBRE est le mauvais gouvernement d'un empereur incapable, les petits serviteurs sont les ministres mesquins; le soleil est la Providence qui l'enleva par la mort, mais hélas! son successeur, aussi inapte que lui, ramènera l'ombre fatale.

Sou Che fut exilé à l'île Hai-Nan, il se voua à l'étude du taoïsme et mourut loin de la cour, dans le Kiang-sou.

Pour savoir combien cet exil lui était amer, il suffit d'ouvrir son œuvre.

PENSÉES D'EXIL I.

La tête levée, je vois les phénix et les cigognes des neiges strier le ciel de leur vol, Richesses, grades et noblesse depuis longtemps je ne pense plus à cela.

II.

Le cheval fourbu n'a plus le désir de couvrir une distance de mille li et l'exilé est toujours écrasé JOUS la lassitude de tout son automne.. »