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SIONISME

Publié le 02/12/2021

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Parmi les nationalismes juifs, territoriaux ou de la diaspora, nés en Europe orientale à la fin du xixe siècle (par exemple celui du Bund), le sionisme est le seul à s'être « réalisé ». Fondé sur l'antique nostalgie juive pour Sion, il s'agit d'un projet politique, né dans le sillage du mouvement des nationalités, visant à « normaliser » la situation des Juifs en créant un État en « Terre d'Israël ». Son « inventeur » est le Viennois Theodor Herzl qui l'a doté d'une structure politique démocratique (Organisation sioniste mondiale - OSM, 1897) et de ses bases doctrinales selon lesquelles les Juifs, minoritaires et partout victimes des persécutions antisémites, forment un peuple dont la situation, anormale et injuste, doit être corrigée par la création, reconnue en droit international, d'un État où ils pourraient se rassembler. Surtout attirées par les solutions marxistes ou religieuses, les judaïcités orientales ont néanmoins connu avant T. Herzl un « protosionisme » d'inspiration rabbinique, puis un « présionisme » professé tant par des religieux que par des « laïques » (souvent socialistes), des artisans de la renaissance de l'hébreu (pris comme un moyen, à la différence du yiddish méprisé, de renforcer la conscience nationale) et des « Amants de Sion » désireux de régénérer la « Terre d'Israël » par le travail juif. Issu de ce vivier, le mouvement, uni autour du programme de Bâle (1897), compte ainsi avant 1914 des sionistes « culturels », « herzliens » (partisans de la seule diplomatie), « pratiques » (attachés avant tout à l'oeuvre de colonisation), « synthétiques » (partisans des trois approches réunies), « religieux » (regroupés dans le Mizrahi en 1902) et « socialistes » (Poalei Zion [Les ouvriers de Sion], 1906), qui s'affrontent durement lors des congrès. Disloquée par la Première Guerre mondiale, l'OSM obtient du gouvernement britannique, en dépit de l'hostilité des Juifs occidentaux attachés au projet émancipateur, la Déclaration Balfour (2 novembre 1917) en faveur de la création d'un « foyer national juif » en Palestine. Haïm Weizmann (1874-1952), ancien « sioniste synthétique », est désormais à la tête des forces du centre - laïque, libéral et probritannique - dit « sioniste général ». Il conserve les rênes du sionisme mondial grâce à son alliance avec les partis sionistes-socialistes, notamment le Mapai, parti unitaire formé en 1930 sous l'égide de David Ben Gourion, dont l'influence dans le mouvement croît avec celle des Juifs de Palestine. À droite, Vladimir Zeev Jabotinsky (1880-1940) conduit une opposition dite « révisionniste », attachée au libéralisme économique, partisane d'une ligne dure à l'endroit des Britanniques et des Arabes, encline enfin à un culte du chef qui lui vaut l'accusation de fascisme. La querelle débouche sur une scission en 1935, puis sur l'apparition, à la marge du révisionnisme, de groupes terroristes activistes. L'entrée dans le post-sionisme. Par les armes et la propagande, les organisations sionistes, « officielles » ou non, ont concouru, malgré leurs rivalités, à la création de l'État d'Israël (14 mai 1948), au sein duquel les partis anciens ou nouveaux (Mizrahi, Mapai, Likoud - héritier du révisionnisme -, etc.) animent une vie politique agitée. Dans les premières années, particulièrement difficiles, du jeune État, les valeurs sionistes jouent un rôle unificateur et mobilisateur fondamental pour la nation israélienne en formation, tandis que, la Shoah aidant, elles font la conquête de la diaspora. Mais l'usure du temps et des idéologies, l'épreuve des guerres israélo-arabes de 1973 et de 1982, les travaux décapants des « nouveaux historiens » entraînent et nourrissent une crise souvent interprétée comme marquant l'entrée dans le « post-sionisme ». Signe d'une érosion pernicieuse du ciment social ou d'une crise de maturité normale, ces débats reflètent le « désenchantement » et l'hétérogénéité grandissante de la société israélienne. Catherine NICAULT

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