Serghei Witte1849-1915Serghei I.
Publié le 23/05/2020
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Serghei Witte
1849-1915
Serghei I.
Witte fut l'homme d'État le plus éminent et le plus discuté des dernières
décennies de la Russie tsariste, incarnant l'effort de celle-ci pour se transformer d'un pays
agricole arriéré en un État industriel moderne.
Il exerça son influence la plus profonde
comme ministre des Finances de 1892 à 1903.
Lors des négociations de Portsmouth, en
1905, pour conclure la paix avec le Japon, il obtint des conditions favorables pour la Russie
vaincue.
La Révolution de 1905 lui donna une chance de devenir pour la Russie l'homme
du destin.
Président du Conseil des ministres, il chercha à poser les bases d'un ordre
nouveau, sauvegardant les positions de la monarchie tout en satisfaisant l'opinion
publique.
Bien que son œ uvre, durant six mois seulement, ait été étonnante, il ne réussit ni
à conquérir la confiance de l'opinion, ni à s'assurer la compréhension et l'appui du tsar.
En
1906, il fut “ autorisé à démissionner ”, après qu'il eut obtenu un prêt international d'un
montant sans précédent, qui selon son expression “ sauva la Russie ”, mais qui, aux yeux
de l'intelligentsia, “ étrangla la Révolution ”.
S.
I.
Witte était né à Tiflis, en Géorgie.
Son père, de souche germano-balte protestante, était
chef du département de l'Agriculture au gouvernement général du Caucase.
Sa carrière
commença dans le secteur privé, comme “ cadre supérieur ” d'une compagnie de chemins
de fer en “ Nouvelle Russie ”.
Witte y trouva un cosmopolitisme des affaires, indifférent
aux appartenances nationales, religieuses ou sociales, et qui jugeait les hommes d'après
leurs capacités.
Il y fit son apprentissage pour une carrière ministérielle de style nouveau.
En 1889, Witte abandonna les affaires pour un poste au ministère des Finances, avec
mission d'y créer un département des Chemins de fer.
Sa réussite fut telle qu'il fut nommé
ministre des Communications en 1892 et peu après ministre des Finances — poste-clef
dont la compétence s'étendait pratiquement à tous les domaines de la vie du pays, et que
Witte élargit encore, au point qu'on parla d'“ État dans l'État ”.
Le gouvernement russe
n'ayant pas de cabinet coordonnant les politiques des divers ministères, on ne peut pas
vraiment parler d'une politique d'industrialisation du gouvernement, au temps de Witte.
La
vigueur d'une politique donnée dépendait largement de l'énergie du ministre intéressé, de
sa capacité à imposer ses vues à ses collègues, et surtout à gagner et conserver le soutien
du tsar.
Sur ce plan, Witte réussit fort bien au temps d'Alexandre III, mais il se heurta à des
difficultés croissantes au temps de Nicolas II.
Les années du ministère de Witte furent celles du démarrage industriel de la Russie, avec
des taux de croissance de l'industrie comparables aux plus élevés atteints par d'autres pays
européens, et qui ne furent dépassés en Russie qu'à l'époque des plans quinquennaux de
Staline.
Il y eut incontestablement un lien de cause à effet entre l'injection massive de
capitaux dans l'économie, que les politiques suivies par Witte facilitèrent, et cette
expansion industrielle rapide.
Ces politiques se développèrent sous Witte en un ensemble
habilement coordonné de mesures concernant le budget, le crédit, le tarif douanier, la
monnaie, le système bancaire et la construction de chemins de fer, mesures qui visaient à
mobiliser les ressources nécessaires aux investissements et à créer des conditions
favorables à l'industrialisation..
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