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Samuel Coleridge

Publié le 09/12/2021

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Benjamin d'une famille de treize enfants, Coleridge naquit dans le Devon. A la mort de son père pasteur (1782), le jeune Samuel partit à Londres. En 1791, il entra à l'université de Cambridge qu'il quittera sans achever ses études. L'année suivante, il remporta le premier prix pour une ode grecque consacrée au commerce des esclaves. Coleridge s'était taillé une réputation de causeur et de penseur sensible aux idées révolutionnaires. Il donna une série de conférences sur la politique et la religion aux côtés de Robert Southey, avant d'épouser sans entrain la belle-soeur de ce dernier en 1795, année de sa rencontre avec le poète William Wordsworth. Il entama alors une intense période de création avec Le dit du vieux marin, Kubla Khan et publia Les ballades lyriques en collaboration avec Wordsworth, puis les deux hommes se rendirent en Allemagne, où Coleridge fréquenta quelque temps l'université. A son retour, il s'éprit de Sarah Hutchinson. Cet amour sans espoir fut une expérience douloureuse pour le poète. A partir de 1813, il donna des conférences sur Shakespeare et rédigea en parallèle des théories poétiques, éditées en 1817 dans le recueil Biographia literaria. Il entama ensuite une longue période de lyrisme, composant entre autres Le jardin de Boccace. Élu membre de la Société royale de littérature en 1824, Coleridge écrivit l'essai Aides à la réflexion qui le fit connaître auprès des transcendantalistes américains comme " l'oracle de Highgate ". La maladie l'emporta en 1834.

« Samuel Coleridge Benjamin d'une famille de treize enfants, Coleridge naquit dans le Devon.

A la mort de son père pasteur (1782), le jeune Samuel partità Londres.

En 1791, il entra à l'université de Cambridge qu'il quittera sans achever ses études.

L'année suivante, il remporta le premierprix pour une ode grecque consacrée au commerce des esclaves.

Coleridge s'était taillé une réputation de causeur et de penseursensible aux idées révolutionnaires.

Il donna une série de conférences sur la politique et la religion aux côtés de Robert Southey, avantd'épouser sans entrain la belle-soeur de ce dernier en 1795, année de sa rencontre avec le poète William Wordsworth.

Il entama alorsune intense période de création avec Le dit du vieux marin, Kubla Khan et publia Les ballades lyriques en collaboration avecWordsworth, puis les deux hommes se rendirent en Allemagne, où Coleridge fréquenta quelque temps l'université.

A son retour, ils'éprit de Sarah Hutchinson.

Cet amour sans espoir fut une expérience douloureuse pour le poète.

A partir de 1813, il donna desconférences sur Shakespeare et rédigea en parallèle des théories poétiques, éditées en 1817 dans le recueil Biographia literaria.

Ilentama ensuite une longue période de lyrisme, composant entre autres Le jardin de Boccace.

Élu membre de la Société royale delittérature en 1824, Coleridge écrivit l'essai Aides à la réflexion qui le fit connaître auprès des transcendantalistes américains comme "l'oracle de Highgate ".

La maladie l'emporta en 1834. La figure de ce grand poète, de ce critique non moins grand, est une des plus étranges dans l'histoire entière des lettres.

Aucun autreécrivain de sa taille ne tente aussi constamment ses lecteurs à croire que sa vie est un échec et que son oeuvre est du fatras.

Et il nelui suffit pas de les tenter : il les encourage expressément à tenir cette opinion en leur suggérant à maintes reprises qu'elle est aussi lasienne.

Instable, irrésolu, incapable d'achever ce qu'il commence, indolent, opiomane tous ces beaux jugements sur son compte, c'estlui qui les prononce et qui s'obstine à les souffler à ses contemporains.

Lorsqu'il meurt âgé de soixante-deux ans, avec l'espoir d'avoirsauvé son âme, tout le monde est convaincu que c'est aussi avec la certitude d'avoir gâché ses dons. Personne, il est vrai, n'a jamais mis en doute l'existence même de ces dons, ni leur haute qualité.

Le prestige de S.T.C.

(c'est ainsi qu'ilaimait se désigner et qu'il signait souvent) était, de son vivant, incontestable et soutenu à la fois par la croyance en sa capacitépoétique et par son renom de causeur, de charmeur, de lettré et de profond bien qu'obscur métaphysicien.

La postérité, à son tour, n'ajamais refusé de lui reconnaître du génie, quitte à ne prendre au sérieux qu'une partie infime de ses ouvrages.

Sa renommée de poètetient à trois poèmes, son théâtre est oublié, son oeuvre critique quasiment (sauf dans les pays de langue anglaise), sa philosophie demême, bien qu'on se rende compte de plus en plus que si le nom de Bentham sert à désigner l'une des deux grandes traditions qui ontdominé la pensée anglaise moderne, l'autre ne saurait être nommée par aucun nom mieux que par le sien.

Son oeuvre est un maquisoù les essences les plus rares sont envahies par le lierre et cachées par la broussaille.

Entrez-y ; vous entrez dans le noir.

Et dès quevous y avancez un peu, vous voilà en possession de si lourds trésors, qu'il vous faut rebrousser chemin et laisser le reste à d'autres. Les trois poèmes sur lesquels repose la gloire de Samuel Taylor Coleridge sont évidemment la " rime " du Vieux Marin, bizarre etsuperbe météorite échu parmi les plates-bandes de Wordsworth et ses Ballades lyriques de 1798 ; puis ChristaBel, quintessence dumédiévisme romantique, texte d'une justesse de ton inégalée, dont un passage a fait évanouir Shelley, à la première lecture, et quirend superflus les innombrables pastiches, voulus ou non, qu'il a suscités de par le monde, mais qui n'a jamais été achevé et dont laseconde partie ajoutée après coup est nettement inférieure à la première ; enfin Kubla Khan, cinquante-quatre lignes conçues en rêve,nous dit l'auteur, écrites en tout cas dans une espèce de transe incantatoire et en partant desquelles on eût pu obtenir, mieux encorequ'en se référant à Lautréamont, les principes de l'écriture automatique.

Ces trois chefs-d'oeuvre datent, dans l'essentiel, d'une seuleannée.

On considère communément que ce qui s'ensuivit (et se précisa surtout quelques années plus tard) fut un lent déclin del'imagination créatrice, dû à diverses causes physiques et morales, mais surtout, croit-on et le poète l'a cru lui-même à l'abus delaudanum.

Si c'est vrai, toutefois, cela ne saurait l'être que tout à fait en gros.

Avant et pendant l'année des chefs-d'oeuvre (1797-1798), Coleridge a écrit beaucoup de pièces assez insignifiantes ; et d'autre part Dejection : an Ode, qui contient des passagesmagnifiques et poignants, fut écrit en 1802, le poème de toute beauté intitulé The Pains of Sleep en 1803, et le fragment Limbo, où lavision et la musique se marient plus mystérieusement encore que dans Kubla Khan, en 1817.

On trouve d'ailleurs chez lui presquepartout, et jusque dans les moins bons de ses poèmes, des rythmes exquis, des rencontres de mots d'une grâce parfaite ; etdavantage encore on en rencontre dans ses drames, dans Remorse surtout, intitulé d'abord Osorio (1797, une fois de plus !), maisaussi dans Zapolya et dans l'excellente adaptation du Wallenstein de Schiller.

Ce n'est pas l'imagination qui lui a faussé compagnie,mais la persévérance, et non pas la musique, mais l'architecture ; or ni l'une ni l'autre n'a jamais été son fort.

Qu'importe ! Son géniepoétique est comme un superbe stradivarius que la plupart du temps il ne fait qu'accorder ; mais lorsqu'il joue pour de bon, et cela luiest tout de même arrivé, on ne se lasserait pas de l'écouter jusqu'à l'aube. Que ne joue-t-il pas plus souvent ! Pourquoi ces atermoiements, ces abandons, cette apparence d'inaptitude ou de paresse ? C'est qu'ils'écoute jouer ; c'est aussi qu'il étudie son instrument.

" Il y a un peu de Hamlet en moi ", a-t-il dit un jour.

Il est le premier poète,dans l'histoire de la poésie européenne, qui prend conscience de soi, en tant que créateur de poésie, comme Hamlet l'avait fait en tantque moi pensant, libre d'agir ou de ne pas agir.

Il se voit poète, non pas comme les poètes se sont toujours vus : sous l'angle de leursintentions, de leur métier ou de leur message ; mais dans l'exercice même de cette activité créatrice dont la principale particularité estde ne pouvoir être contrôlée intégralement.

Il ne se contente pas d'imaginer, il se pense imaginant ; il pense l'acte créateur, et à forcede le contempler oublie de l'accomplir.

C'est par là qu'il est le précurseur de tous les poètes qui depuis l'époque romantique se sontconsidérés eux-mêmes et ont considéré leur oeuvre comme un problème.

C'est ce qui fait aussi qu'il est un si grand critique de poésie.Au siècle dernier, il n'y en a eu aucun qui lui soit comparable dans ce domaine.

A côté de ses réflexions sur la poésie, le poète etl'imagination créatrice en général, sont nulles et non avenues toutes celles que l'on trouve par exemple chez Sainte-Beuve.

Lesrassembler, les mettre en ordre, n'est pas une tâche facile.

Il les a disséminées un peu partout, non pas seulement dans l'admirable-mais combien broussailleuse Biographia Literaria et les non moins admirables conférences sur Shakespeare, mais dans L'Ami, lesPropos de table, les nombreux carnets (en particulier celui qu'on a intitulé Anima Poetoe ), la correspondance, et jusque dans le Manuelde l'homme d'État et d'autres ouvrages de contenu plutôt théologique ou politique.

En Angleterre, on s'est enfin décidé à en tirer parti ;ailleurs on les ignore encore ; mais il est permis de supposer qu'un historien futur, en rendant compte des préoccupations de notresiècle quant au sens et au sort de la poésie, les placera résolument sous le signe de Coleridge.. »

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