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samizdat.

Publié le 06/12/2021

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samizdat.
samizdat (en russe « auto-publication «, sam, « soi-même « et izdat, « publication «), édition non autorisée par le pouvoir politique, phénomène qui se développa à la fin des années 1950 en Union soviétique et se perpétua jusqu'à ce que le président
Mikhaïl Gorbatchev inaugure sa politique de glasnost (« transparence «), à la fin des années 1980.
Le terme « samizdat « désigne tous les écrits qui étaient rédigés et distribués sous le manteau, c'est-à-dire en échappant à toute censure. En général, la littérature samizdat était dactylographiée sur du papier fin (permettant de taper le plus grand
nombre possible de doubles au carbone) et distribuée à des personnes de confiance. Celles-ci à leur tour tapaient de nouveaux exemplaires (les matériels de photocopie étaient strictement contrôlés) et les distribuaient clandestinement. Les oeuvres
qui circulaient ainsi pouvaient être de la fiction, de la poésie, des mémoires, des ouvrages historiques, des traités de politique, des pétitions, des tracts religieux, des journaux. Ce terme fut également adopté dans les autres républiques populaires, en
particulier en Pologne, en Tchécoslovaquie et en Hongrie, où l'édition et la presse étaient placées sous le contrôle de la censure. Les peines encourues par ceux qui s'engageaient dans des activités de samizdat variaient en fonction du climat politique,
allant des tracasseries jusqu'à la détention de longue durée.
Après la mort de Joseph Staline en 1953 et le processus de déstalinisation engagé par Nikita Khrouchtchev, se leva l'espoir qu'un débat public plus libre allait devenir possible et que le réalisme socialiste ne serait plus imposé au monde littéraire. Les
premières oeuvres parues en samizdat furent en fait des périodiques de poésie réalisés par un groupe d'étudiants qui organisaient des lectures informelles de poésie près de la statue de Vladimir Maïakovski, à Moscou : Sintaksis, édité par Aleksandr
Guinzbourg et Phoenix, par Iouri Galanskov. En 1960, après avoir sorti trois numéros de Sintaksis, Guinzbourg fut arrêté et condamné à deux ans de prison pour contrefaçon frauduleuse. Galanskov fut harcelé puis mis en observation en hôpital
psychiatrique. Il apparut évident que les publications non officielles, même de poésie lyrique expérimentale, ne seraient pas tolérées.
Avec l'arrestation et le procès en 1965 d'André Siniavski et Iouri Daniel, accusés d'activités antisoviétiques (ils avaient tous deux publié leur livre à l'étranger, dans des journaux d'émigrés) et condamnés respectivement à sept et cinq ans de prison, le
samizdat prit un tour politique beaucoup plus marqué. Guinzbourg compila sur le procès un dossier dont des exemplaires passèrent à l'Ouest, et des stations radio émettant en langue russe, comme la BBC et Radio Europe libre à Munich, purent faire
connaître ces documents en URSS.
En 1968, Guinzbourg fut de nouveau arrêté avec Galanskov et d'autres collègues proches. Leur procès nourrit l'inquiétude de nombreux intellectuels qui craignaient le retour à la répression stalinienne sous le président Brejnev. Pavel Litvinov, petit-fils
du ministre des Affaires étrangères de Staline, réunit une documentation sur le procès ainsi que des lettres de protestation émanant de toute l'Union soviétique. Ces documents circulèrent sous forme de samizdat et furent plus tard publiés en
Occident. Un groupe de dissidents décida de créer un journal destiné à recenser tous les manquements aux droits de l'homme, et notamment au droit de libre expression. Le premier numéro de la Chronique de l'actualité parut en avril 1968 et le
journal devint rapidement l'organe le plus important du mouvement démocratique en marche. Les collaborateurs volontaires de la Chronique devaient travailler dans le plus grand secret, car le KGB s'efforçait sans relâche d'empêcher sa publication.
Après une série d'arrestations, la parution cessa environ dix-huit mois en 1971. Mais au fil du temps, la Chronique réunit des documents remarquables sur les conditions de vie dans les prisons et les asiles psychiatriques, et sur la répression à
l'encontre de certains groupes ethniques ou religieux, ouvrant ses colonnes à des articles de fond écrits par des dissidents, comme le physicien Andreï Sakharov et l'écrivain Alexandre Soljenitsyne. Beaucoup de ces textes furent traduits et publiés
dans les journaux occidentaux.
Très peu des oeuvres de Soljenitsyne furent officiellement publiées. Alors que sa nouvelle Une journée d'Ivan Denissovitch, qui relate la vie dans un camp de travail, avait été publiée dans le journal Novyï Mir en 1962, ses romans le Premier Cercle et
le Pavillon des cancéreux ne circulèrent qu'en samizdat. Il en allait de même de son oeuvre monumentale sur les camps, l'Archipel du Goulag, qui suscita des débats retentissants lors de sa première parution en France, en 1973. Soljenitsyne fut
expulsé de son pays en 1974 et déchu de sa citoyenneté soviétique.
Des textes publiés à l'étranger, principalement par des éditeurs russes émigrés à l'Ouest, circulaient également sous forme de samizdat en territoire soviétique. Parmi les mémoires publiés sous cette forme figurent Contre tout espoir, de Nadejda
Mandelstam, le Vertige et le Ciel de la Kolyma d'Evguenia Guinzbourg, et le recueil de Varlam Chalamov intitulé Cahiers de la Kolyma. Les oeuvres des écrivains de la première moitié du XXe siècle, considérés comme idéologiquement dangereux, tels
que le poète Ossip Mandelstam ou le romancier Andreï Platonov, furent également diffusées sous le manteau.
Le samizdat a perdu sa raison d'être dans les premières années de la présidence de Gorbatchev, lorsque des journaux comme Novyï Mir et Ogoniok furent encouragés à publier les oeuvres jusqu'alors interdites et que le KGB vit son champ d'activités
se rétrécir. Avec le démantèlement de l'Union soviétique en décembre 1991, toutes les structures soviétiques, comme l'Union des écrivains, les éditions d'État, le ministère de la Culture et l'organisme de censure Glavlit furent totalement remaniées ou
supprimées. De nouveaux éditeurs indépendants s'installèrent alors, qui durent faire face aux lois de l'économie libérale.
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