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Saint-Simon psychologue

Publié le 09/12/2021

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Si de sérieuses réserves s'imposent quant à l'objectivité de l'historien, on doit admirer sans restrictions, chez Saint-Simon, la pénétration du psychologue. Sa curiosité passionnée le poussait d'instinct à observer ses semblables. Il fixe sa « prunelle étincelante » sur le microcosme de la Cour où il a vécu un quart de siècle; il démonte toute la mécanique de Versailles; il fait craquer le vernis mondain et scrute avidement les consciences. L'acuité et la profondeur de la vision sont surtout remarquables dans la galerie de portraits et de tableaux qui, sur la trame des faits quotidiens et des anecdotes de Cour, se détachent avec un puissant relief.

« Si de sérieuses réserves s'imposent quant à l'objectivité de l'historien, on doit admirer sans restrictions, chez Saint-Simon, la pénétration du psychologue.

Sa curiosité passionnée le poussait d'instinct à observer ses semblables.

Ilfixe sa « prunelle étincelante » sur le microcosme de la Cour où il a vécu un quart de siècle; il démonte toute lamécanique de Versailles; il fait craquer le vernis mondain et scrute avidement les consciences.

L'acuité et laprofondeur de la vision sont surtout remarquables dans la galerie de portraits et de tableaux qui, sur la trame desfaits quotidiens et des anecdotes de Cour, se détachent avec un puissant relief. LES PORTRAITS Saint-Simon saisit d'abord la « figure extérieure » des êtres.

Il excelle à projeter une lumière crue sur le détail grotesque, sur la tare qui marque un visage ou une silhouette.

C'est Dubois, «effilé, chafouin, à mine de fouine »; Monsieur, frère du Roi, « petit homme ventru, monté surdes échasses »; la duchesse de Bourgogne, « régulièrement laide, les joues pendantes, le fronttrop avancé, un nez qui ne disait rien, de grosses lèvres mordantes, ...

peu de dents et toutespourries »; Fénelon, « grand homme maigre, bien fait, pâle, avec un grand nez, des yeux dontle feu et l'esprit sortaient comme un torrent ». Il fait ensuite minutieusement le tour de son modèle; il le fixe dans ses postures et dans ses grimaces.

Le moindre indice extérieur, l'expression furtive d'un regard, le tremblement d'unemain, un chuchotement, lui suffit pour déceler le mouvement réel des âmes, les dramesprofonds, les désirs et les passions inavouables.

Les détails s'accumulent, les retouches sesuperposent, les traits physiques et moraux s'enchevêtrent; c'est la vie même, saisie etreproduite dans sa mouvante complexité. LES TABLEAUX Saint-Simon est encore plus à l'aise dans la composition de fresques puissantes, où lespersonnages les plus variés s'agitent et se pressent, sous un éclairage savamment nuancé.

Il peint les funérailles de la Dauphine, le mariage du duc de Chartres, le lit de Justice du 26 août1718.

Le tableau le plus célèbre est celui de la mort du Grand Dauphin.

Pour les uns, c'est unecatastrophe; pour les autres, c'est une délivrance.

Sous le voile d'affliction qu'exige labienséance, le psychologue décèle la nuance exacte des sentiments.

Les sots « tiraient dessoupirs de leurs talons et louaient Monseigneur »; d'autres, plus fins, « s'inquiétaient déjà de lasanté du roi ».

Mais le trait dominant du tableau, c'est la joie triomphante et mal déguisée deceux à qui l'événement va profiter : « Leurs yeux suppléaient au peu d'agitation de leur corps...Un je ne sais quoi de plus libre de toute la personne, à travers le soin de se tenir et de secomposer; un vif, une sorte d'étincelant autour d'eux, les distinguait malgré qu'ils en eussent.

»Avec ce guide implacable, le lecteur goûte l'âcre volupté de pénétrer dans un univers où lesâmes, mises à nu, étalent leurs humeurs et leurs plaies.. »

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