Saint LucIer siècleC'est un médecin.
Publié le 23/05/2020
Extrait du document
«
Saint Luc
Ier siècle
C'est un médecin.
Son nom, Luc, est grec.
Sa langue et sa culture aussi.
Compagnon de
Paul au moins depuis Troas (Actes 15, II ss.), il semble avoir tenu comme un journal de
leur voyage dont il insérera plus tard de larges extraits dans sa composition des Actes des
Apôtres .
Ses orientations de pensée sont plutôt celles de Paul, comme celles de Marc, qu'il
connaîtra d'ailleurs personnellement, étaient plutôt celles de Pierre.
Dans un temps où il
n'avait pas encore écrit son œ uvre, il avait déjà grande réputation, si du moins il s'agit bien
de lui, comme prédicateur de l'Évangile.
Lors de la captivité romaine de Paul, il décida de
faire à son tour œ uvre d'historien.
Ainsi qu'il le dit dans le prologue de l' Évangile qui porte
son nom, il s'enquit de tout ce qui existait déjà avant lui dans ce genre et s'appliqua à le
mettre en un ordre meilleur.
Nous voyons qu'il utilisa, outre le Matthieu araméen (sans
doute traduit en grec) et l'évangile de Marc, quelques autres sources moins bien connues
de nous, celles notamment qui provenaient de la Vierge Marie et de la famille de Jésus,
d'autres encore qui contenaient des récits ou des paroles que l'on ne trouve pas dans Marc.
Ce point est actuellement l'un des plus travaillés dans le chantier de l'exégèse : ce n'est pas
le lieu d'en dire davantage.
Quelles que soient les conclusions qui se dégageront, elles ne
feront jamais que mieux manifester des traits que, dès maintenant, tout lecteur est à même
d'admirer dans le troisième évangile : sa délicatesse de touche, le souci qu'il a de voiler le
plus possible les torts des uns et des autres, la profondeur des enseignements qu'il
rapporte touchant la virginité de Marie, la filiation divine de Jésus, le mystère de
l'Esprit-Saint, la miséricorde de Dieu pour les misères humaines y compris le péché, l'appel
des gentils dans le royaume de Dieu, la nature des vraies richesses ici-bas, l'efficacité de la
prière, surtout la grandeur et les exigences de la charité fraternelle.
Assurément, si l'on
considère saint Luc d'abord comme écrivain, il est, de nos quatre évangélistes, le plus
limpide, le plus harmonieux, le plus séducteur dirait-on presque, ce qui ne veut point dire
le moins probe en histoire ni le moins profond en doctrine.
Saint Luc, qui utilisa certainement l'évangile primitif de saint Matthieu, ne semble pas
avoir connu la rédaction grecque actuelle du premier évangile.
Elle lui est postérieure.
Elle
date sans doute des environs de 70.
Sans qu'il soit impossible que l'apôtre Lévi-Matthieu
ait travaillé lui-même à ce remaniement grec, on ne peut exclure l’hypothèse que ce travail
fut l’ œ uvre d’un autre personnage.
Ce qui est sur c'est que, tel qu'il se présente à nous
aujourd'hui, et quelles qu'aient été les compositions antérieures qui y furent mises en
œ uvre, le premier évangile est une des œ uvres les plus fortement charpentées de tout le
Nouveau Testament , avec son porche grandiose de la généalogie et des récits de l’enfance,
avec ses cinq grands discours précédés chacun de sections narratives préparant à les
comprendre, avec le sanctuaire final des pages consacrées à la passion de Jésus, à sa mort,
à sa résurrection et à la mission solennelle qu'il donna à ses apôtres.
Nul évangile sans
doute n'est apte comme celui-là à révéler à ceux qui le fréquentent, à condition seulement
qu'ils soient assidus à cette fréquentation, ce qui est peut-être bien le rythme tout à fait
primitif de la pensée évangélique, rythme ternaire en lequel le fait messianique, considéré
sous tel de ses aspects, postule le dépassement de la Loi mosaïque en la loi parfaite du
Royaume de Dieu, c'est-à-dire en la charité, laquelle tend à son tour, de tout son poids
eschatologique, à l'achèvement de ce Royaume lors de la parousie du Seigneur.
Il y a là,.
»
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