ROUÉ

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ROUÉ. Les compagnons de débauche du Régent se désignaient par ce terme qui signifiait « digne de la roue », à une époque où ce supplice était volontiers infligé par la justice. L'expression est devenue synonyme de libertin et indique une volonté de transgression tant sexuelle que morale et religieuse. Le roué mêle souvent une conduite de séduction et un goût de la provocation. Il apparaît comme un type littéraire dans la production du temps, en particulier dans les romans de Crébillon, où certains libertins collectionnent les femmes et répandent la corruption autour d'eux. Le roué est alors un petit-maître qui raisonne sa méchanceté. Mais à la fin du siècle, dans les Liaisons dangereuses (1782), une note de Laclos remarque à propos du terme rouerie employé par la marquise de Merteuil : « Les mots roué et rouerie, dont heureusement la bonne compagnie commence à se défaire, étaient fort en usage à l'époque où ces lettres ont été écrites. » Le terme continuera à être utilisé en référence au libertinage du xvme s. Balzac parle dans la Comédie humaine des « roués de la Bourse ».