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révolution des ¼illets

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

révolution des Œillets, révolution portugaise faisant suite au coup d’État fomenté par des militaires progressistes le 25 avril 1974, qui a renversé une dictature vieille de quarante-huit ans.

Avec la mort de l’Espagnol Franco (novembre 1975) et la chute du régime des colonels en Grèce (juillet 1974), la révolution des Œillets participe à l’effondrement des dictatures de l’Europe méridionale.

2   LES FERMENTS DU PUTSCH : UNE CRISE ÉCONOMIQUE, COLONIALE ET POLITIQUE

Depuis 1932, le Portugal vit sous une dictature dirigée par António de Oliveira Salazar (1932-1968), puis par Marcelo Caetano.

Au début des années soixante-dix, Caetano se trouve confronté à une situation très difficile. Le Portugal souffre de sous-développement économique et de sa mise au ban de l’Europe qui exaspèrent la bourgeoisie d’affaires. La contestation politique et l’aspiration profonde du pays à la démocratie croissent, malgré la répression (prisonniers politiques) et la diaspora de l’opposition (en France notamment). Enfin, la crise coloniale déstabilise le pays : Salazar s’est engagé dans des guerres coûteuses pour préserver l’Empire lusitanien (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, etc.).

Parce qu’ils désirent restaurer la démocratie, intégrer le Portugal à l’Europe et liquider la question coloniale, plusieurs groupes de militaires envisagent, dès 1973, de fomenter un putsch.

3   LE PUTSCH DU 25 AVRIL 1974

Début avril 1974, un cercle d’officiers de haut rang dirigés par Antonio de Spinola et Costa Gomez tentent vainement un coup d’État. Ils ne désarment pas, mais sont pris de vitesse, le 25 avril, par les jeunes officiers progressistes du Mouvement des forces armées (MFA), emmenés par le capitaine Otelo Saraiva de Carvalho.

Au matin du 25 avril, le MFA déclenche le putsch avec la complicité de la population et le soutien capital de plusieurs radios qui diffusent les mots d’ordre de la sédition. Après la réduction de quelques îlots de résistance, la fraternisation entre les Portugais et les factieux, dans l’après-midi, donne lieu à des mouvements de liesse populaire qui entérinent la réussite du coup d’État.

Événement pacifique symbolisé par les œillets que les Portugais offrent à leurs libérateurs, le putsch n’implique cependant pas que la révolution enfante aussitôt la stabilité politique.

4   LA RÉVOLUTION ENFANTE UNE CRISE POLITIQUE

La mise en résidence surveillée de Caetano et du président de la République Tomas, la libération des prisonniers politiques et l’affirmation des revendications majeures (élections libres, retour aux libertés fondamentales) ne résolvent pas, en effet, la question de la transition et les risques de réaction contre-révolutionnaire.

Porté à la tête de la junte militaire, Spinola dirige le pays. Il s’associe aux leaders exilés rentrés au pays : le socialiste Mario Soares et le communiste Alvaro Cunhal. Ensemble, ils doivent répondre au peuple qui attend des réformes rapides et signifie son impatience lors de manifestations. Ainsi, dès le 1er mai 1975, 300 000 personnes défilent à Lisbonne, au cri de O povo unido, jamais vencido (peuple uni, jamais vaincu).

Le 15 mai, le gouvernement du républicain modéré Palma Carlos, très ouvert, est mis en place. Il comprend des socialistes, des communistes, les républicains du Parti populaire démocrate (PPD), des centristes et des membres du MFA. Mais le réapprentissage de la démocratie est difficile. En dépit de la résolution de la question coloniale, les gouvernements se succèdent. Sous la houlette de Vasco Gonçalves, successeur de Carlos en juillet 1974, ils gèrent tant bien que mal la crise endémique en menant les premières réformes démocratiques et en écartant du pouvoir Spinola, jugé trop conservateur.

Mais communistes, PPD, socialistes et MFA continuent de s’affronter autour de la question du futur régime et de leurs programmes économiques. C’est dans ce contexte troublé, émaillé par des affrontements sociaux et politiques violents (faisant des morts), que Spinola, président de la République démissionnaire (septembre 1974), incarnant la face conservatrice de la révolution, tente de mener un putsch (11 mars) pour contrer le MFA et la gauche au pouvoir. Il échoue. En réaction, le MFA constitue un « Conseil de la révolution «, gardien de l’esprit d’avril 1974. Associés aux communistes, les militaires progressistes prennent alors le pouvoir. Ils entreprennent aussitôt de symboliques nationalisations. Mais il n’y a plus d’unanimité à gauche.

Les élections législatives d’avril 1975, premier scrutin libre depuis 1926 auxquels les Portugais participent massivement, permettent d’espérer une stabilisation pour une révolution qui n’en finit plus de ne pas finir…

5   DE LA RÉVOLUTION À LA NORMALISATION

Le 25 avril 1975 en effet, les socialistes et le PPD dominent les élections. Un quatrième gouvernement Gonçalves est constitué, mais sa cohésion est faible.

Il faut attendre le scrutin d’avril 1976 pour que Mario Soares et le PS, victorieux, prennent l’État en main et permettent au Portugal de sortir de l’impasse. Toutefois, l’agitation continue jusqu’à la fin des années soixante-dix. Dans ce climat toujours tendu, les socialistes entament la normalisation. Ils quittent le pouvoir après la victoire des partis de droite (1979). Ceux-ci accentuent la normalisation jusqu’à la suppression, en 1982, du « Conseil de la révolution «, dernier avatar du putsch de 1974. À travers ce paradoxe, la révolution a enfin enfanté la démocratie.

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