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Reviens, George

Publié le 03/12/2021

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10 juin 1991 -   Les " primaires " de l'Iowa et du New-Hampshire ouvriront l'année électorale dans les premiers mois de 1992. Mais le président Bush a pratiquement commencé sa campagne pour un second mandat, même s'il n'est pas encore officiellement candidat à l'élection présidentielle de novembre 1992. A peine rentré de la conférence de Madrid, George Bush s'est précipité à Houston, au Texas, pour défendre et justifier sa politique. A en juger par les divers sondages, sa cote de popularité, au zénith après la guerre du Golfe, a fortement décliné, s'établissant maintenant entre 50 % et 65 %. Son aura d'invincibilité s'est estompée... Le président ne peut ignorer également que, dans les sondages, une majorité ( 70 %, selon la chaîne de télévision ABC) de ses compatriotes estiment qu'il " s'occupe trop de politique étrangère et pas assez des problèmes de son pays ".    A Houston, il a répondu sur un ton très agressif à ces critiques : " Ceux qui suggèrent que nous devrions nous retirer dans un cocon isolationniste vivent au dix-neuvième siècle. Le destin de l'Amérique a toujours été de diriger, et si j'ai quelque chose à y voir, nous allons diriger. Les grognements des démocrates libéraux ne m'empêcheront pas de diriger. " Le président Bush, sur la défensive, a conscience du malaise, pour ne pas dire du mécontentement de larges secteurs de l'électorat victimes de la crise économique. " Nous sommes sortis de la récession ", déclaraient les dirigeants à la fin de l'été, mais cette amélioration ne s'est pas matérialisée. L'optimisme officiel a déconcerté ceux qui sont licenciés ou menacés de l'être par leurs entreprises en difficulté. Le président ne peut ignorer non plus l'accroissement du nombre des Américains ( 23,6 millions, soit une augmentation de 3 millions sur l'an dernier) vivant de bons alimentaires fédéraux. " Près d'un Américain sur dix dépend du gouvernement pour son alimentation ", disent les démocrates, bien décidés à livrer bataille sur le terrain économique. Le sénateur Mitchell, leader de la majorité, a comparé George Bush à Herbert Hoover, le président de la grande crise de 1929. " Sous l'administration Bush, le rythme de notre croissance a été plus lent et le nombre des emplois créés plus faible que sous toutes les administrations des soixante dernières années ", a-t-il dit.    Le président Bush doit faire également face à des critiques venant de l'aile droite du Parti républicain selon lesquelles il transige trop avec ses adversaires et manque de fermeté dans la défense des principes de la libre entreprise. En fait, l'équipe gouvernementale est divisée. Les uns recommandent au président un vigoureux programme d'action pour encourager la croissance, insistant notamment sur la réduction de l'impôt sur les plus-values. Les autres, au contraire, estiment qu'il serait dangereux de remettre en question l'accord budgétaire de 1990 passé avec les démocrates, qui ne manqueraient pas d'accuser le président de favoriser les " riches ". Des " replis stratégiques "    Au cours des dernières semaines, le président, pour des raisons électorales, a accompli des " replis stratégiques " : d'abord en acceptant un compromis sur le projet de loi contre la discrimination à l'embauche et sur les lieux du travail, un projet auquel il s'était opposé jusqu'à présent. Une disposition fondamentale de la nouvelle législation est de renverser la charge de la preuve. Ce n'est plus à un employé s'estimant victime d'une discrimination d'en faire la preuve  il appartiendra désormais à l'employeur de prouver que sa politique d'embauche n'a aucun caractère discriminatoire.    Les adversaires de la loi, se faisant l'écho des employeurs, notent que, pour éviter de prendre les risques d'un procès, les patrons préféreront embaucher des Noirs, des Hispaniques ou des femmes. Ainsi, disent-ils, la loi aboutira à rétablir la politique des " quotas ", à laquelle le président Bush s'était vigoureusement opposé. Pour des raisons électorales également, le président envisage un compromis qui prolongerait l'attribution des allocations-chômage. Pour sa campagne, il doit donner l'image d'un président compatissant, attentif au problème du chômage, aux victimes de la crise, et ménager en particulier l'électorat noir, qui aurait mal accepté son opposition à une législation contre la discrimination raciale, surtout après les scores surprenants du raciste et ancien nazi David Duke, candidat se prétendant républicain ( il est désavoué par l'état-major du parti) au poste de gouverneur de Louisiane. De même, il doit apaiser le mécontentement des grandes organisations féministes et de larges secteurs de l'électorat féminin qui l'accusent de sexisme pour avoir choisi le juge Thomas pour la Cour suprême et avoir traîné dans la boue son accusatrice, Anita Hill. HENRI PIERRELe Monde du 5 novembre 1991

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