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Restif (ou Rétif) de La Bretonne (Nicolas Edme Rétif.

Publié le 08/12/2021

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Restif (ou Rétif) de La Bretonne (Nicolas Edme Rétif. dit), 1734-1806, né à Sacy
(Yonne), écrivain français. L'oeuvre de Restif est longtemps demeurée souterraine : on n'y a
vu qu'une collection d'écrits inégaux, tantôt pesamment moraux (la Famille vertueuse,
1767 ; Lucile ou les Progrès de la vertu, 1768), tantôt franchement obscènes (l'Anti-Justine,
1798), plus journalistiques que littéraires (les Contemporaines, 1781-1783 ; les Parisiennes,
1787) et, de plus, trop nombreux (à partir de 1767, il écrivit plusieurs volumes par an). Il
n'était sauvé de l'oubli que pour tomber dans l'enfer des petits maîtres, précurseurs du
réalisme balzacien (en particulier avec les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 17881794). Or Restif fut sans doute un des plus grands écrivains de la fin du XVIIIe siècle.

Réformateur et visionnaire.
Né dans une famille de paysans aisés, il fut apprenti typographe à Auxerre, puis imprimeur
à Paris. En grande partie autodidacte, il se mit à écrire des ouvrages. D'abord des romans
de moeurs, puis une autobiographie largement romancée (le Paysan perverti ou les
Dangers de la ville, 1775), où il décrivait comment la vie urbaine avait perdu un jeune
paysan vertueux. Ce livre fit de lui un auteur à succès. Deux éléments frappent alors chez
Restif. D'une part, l'esprit de système : il lui faut tout voir, tout savoir et mettre en ordre
ce tout ; c'est ainsi qu'il fit, après son Paysan perverti, une Paysanne pervertie (1776) ;
c'est ainsi qu'il échafauda la réforme de la prostitution (le Pornographe ou la Prostitution
réformée, 1769), du théâtre (le Mimographe ou le Théâtre réformé, 1770), de la femme
(le Gynographe ou la Femme réformée, 1777), de l'homme (l'Andrographe ou l'Homme
réformé, 1782) et des lois alors que commençait la Révolution (le Thesmographe ou les
Lois réformées, 1789) ; c'est ainsi que sa Découverte australe par un homme volant ou le
Dédale français (1781) fut le prétexte à l'exposition de ses idées biologiques et sociales,
ou que sa Philosophie de Monsieur Nicolas (1796) ordonna le monde physique, moral,
religieux et politique. D'autre part, ce système tourne toujours autour d'un « soleil » : le
moi de Restif. Qu'il s'agisse des romans inspirés de sa vie, de son autobiographie
(Monsieur Nicolas ou le Coeur humain dévoilé, 1794-1797, autobiographie dont le double
titre dit bien l'intimité entre le moi singulier et la généralité du système), de ses chroniques
parisiennes ou de ses cosmogonies, Restif inscrivit tout dans sa perspective, mit tout en
scène à partir de son regard. Et à force d'être un voyeur, il devint un visionnaire.

Un écrivain public.
La singularité de Restif tient aussi, peut-être parce qu'il fut son propre imprimeur, à ce qu'il
fut un des premiers et des plus lucides écrivains publics. L'essor, au cours du XVIIIe siècle,
de la diffusion de l'écrit sous toutes ses formes multiplia le nombre des littérateurs
professionnels. Or le sens du public, de ses goûts, se doubla chez Restif d'un sens de la
publicité. Il fut écrivain public parce qu'il produisit beaucoup, mais surtout parce qu'il ne
cessa de se livrer lui-même au public. Pour Restif, il semble qu'il n'y ait plus de privé : rien
ne devait échapper à son regard, et rien de ce qu'il faisait et pensait ne devait échapper à
son public. Tout devint chez lui échange : d'où son obsession de l'érotique (comme
échange des corps) ; mais échange en circuit fermé où tout devait lui revenir. D'où son
autre idée fixe : la procréation d'une multiplicité de filles avec lesquelles il pût répéter
indéfiniment un cercle incestueux et leur virginité toujours renouvelée (l'Anti-Justine, écrit
contre la Justine de Sade, se donne comme une pornographie heureuse : autant Sade
trouve, dans la démultiplication des formes de la violence, une source de jouissance,
autant Restif cherche dans la stricte répétition du même au sein des échanges l'originalité
de son bonheur), comme si là se trouvait le moyen d'échapper au temps et à la mort.
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Monselet Charles

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