Rédiger une fable qui fait dialoguer 2 animaux en désaccord sur les fables de LaFontaine: l'un affirme que le recours à une petite histoire entre des animaux ne sera pas exemplaire pour les hommes alors que l'autre est certain que seule l'utilisation d'un récit plaisant saura toucher et instruire un maximum de lecteurs.

« Rédiger une fable qui fait dialoguer deux animaux en désaccord sur les fables de La Fontaine : l'un affirme que le recours à une petite histoire entre desanimaux ne sera pas exemplaire pour les hommes alors que l'autre est certain que seule l'utilisation d'un récit plaisant saura toucher et instruire unmaximum de lecteurs.Le texte comprend des analogies hommes/animaux, argumentation directe, dialogue délibératif plutôt polémique, en prose ou en vers . Ce sujet vous demande avant toute chose de réfléchir sur le genre de l'apologue et plus précisément de la fable.Apologue : Discours narratif démonstratif, à visée argumentative et didactique, très souvent allégorique, rédigé en vers ou en prose, qui renferme desenseignements, dont on tire une morale pratique.

Vous devez imaginer des réponses et des arguments pour chaque animal / chaque théorie.Théorie n°1 : recours à une petite histoire entre des animaux ne sera pas exemplaire pour les hommes => de fait, la fable est trop enfantine, ne peut toucherles hommes.

Argument selon lequel la fable est un genre pas assez sérieux.

Considère que la fable et ses histoires d'animaux sont pour les enfants… Théorie n°2 : seule l'utilisation d'un récit plaisant saura toucher et instruire un maximum de lecteurs.

Le pouvoir des fables tient dans cet habile mélange derécit et de morale, dans cette union du récit, du texte plaisant à la morale, au texte de réflexion.

Le récit illustre la morale, met en images, en scène lamorale, la leçon.Fort pouvoir argumentatif des fables.

Vous devez donc, avant d'écrire votre fable, trouver des arguments pour chacun de vos animaux.

Voici quelques arguments sur lesquels vous pourrez vous appuyer :Théorie 1 => Les fables ne peuvent toucher des adultes… • La Fontaine adresse ses fables à un enfant, Louis de France, dit plus tard le Grand Dauphin, qui a alors 7 ans.

Fables dédiées à un enfant et non à desadultes.• La Fontaine lui-même évoque la futilité de son entreprise : « Je suis chose légère et je vole à tout sujet.

Je vais de fleur en fleur et d'objet en objet », (dansune lettre à Madame de la Sablière).• « Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons » : à la grande joie des plus petits, les fables font parler des animaux.

Mise en scène du mondeanimal : le lion, la belette, le singe, tous parlent, certains sont habillés et ils ressemblent aux hommes : univers de l'enfant.• Des hommes ne peuvent se reconnaître dans des animaux.Un flatteur ne peut se retrouver dans le Renard faisant l'éloge du Corbeau pour obtenir son fromage.

Très difficile à un homme « sérieux » de se retrouverdans ces bêtes et dans cette histoire caricaturale pour enfants.

Théorie 2 => force argumentative de la fable dans l'union du docere et du placere . • Certes, il y a l'aspect plaisant des fables : poèmes ou textes en prose, récit, intrigue… > récit agréable à lire.

Pourtant, au fil du texte, de nombreuxéléments signalent au lecteur que le récit n'est pas si anodin.

Et, si les fables mettent en scène des animaux, ces animaux ont un comportement quiressemble beaucoup aux hommes…Ex : dans les fables de La Fontaine, bien que l'on soit dans le monde animal, le système décrit ressemble fort à celui des hommes et à celui de la cour deLouis XIV.

Ex : dans « Les Obsèques de la lionne », malgré la présence d'animaux, on retrouve : « le Prince, sa Province, les Prévôts, Messieurs lesCourtisans, la Reine, le Roi ».• Le recours aux animaux n'empêche pas le fabuliste d'écrire un texte virulent, qui s'adresse aux adultes.Cf.

« Le chat, la belette et le petit lapin » : registre enfantin et facile à comprendre.

Texte virtuel très animé, dynamique alerte, séduisant.

Cependant, ellecache une dénonciation importante, celle de la justice.

Cette réflexion sur la justice commence à partir de la constatation d'un délit.

Il y a un délit, desmenaces.

Le lecteur devient peu à peu spectateur de cette audience.

C'est la remise en cause de « leur loi ».

Laquelle ? Vide juridique.

Remise en cause dela justice : justice ici très violence.Ex : « Aussitôt qu'à portée il vit les contestants, / Grippeminaud le bon apôtre / Jetant des deux côtés la griffe en même temps, / Mit les plaideurs d'accorden croquant l'un et l'autre ».• Force de la fable : pique la curiosité, l'intérêt, la réflexion du lecteur.

Ce dernier est amené à réfléchir sur des sujets importants.NB : La volonté des auteurs est de faire en sorte que le lecteur soit capable de voir le monde tel qu'il est.

Or justement, les défauts, les mesquineriesévoquées par La Fontaine sont « éternelles ».

Si les lecteurs ne sont pas des animaux, ils rencontreront toujours des Cigales qui gaspillent leur argent, desLoups qui mangent des petits moutons, des Lions qui crient… ***Ensuite, à l'aide des ces arguments (la liste n'est pas exhaustive), vous pouvez rédiger votre petite fable.

Exemple d'un début : Maître Lion était à la bibliothèque en train de lire un recueil de fables de La Fontaine.

Dans un fauteuil non loin de lui, Compère Colley lisait le journal.

MaîtreLion posa son ouvrage et soupira si bruyamment que son voisin le Colley leva les yeux dans sa direction.‒ Je ne comprends vraiment pas ce pauvre La Fontaine… Comment veut-il faire passer ses messages, ses morales aux hommes s'il leur parle comme à desenfants ? Je viens de relire ses fables et j'ai l'impression d'avoir 7 ans ! Remarquez, ce n'est pas désagréable ! Mais sérieusement, cela n'a aucune valeur.Que voulez-vous, il prêche ses morales à coup de petit lapin, de méchant lion, de gentil agneau, de flatteur renard et de vaniteux corbeau… C omment voulez-vous qu'une femme hyper dépensière, qui gaspille l'argent de son ménage en maquillage et en vêtements se retrouve sous les traits d'une cigale ? C'estabsurde.

‒ Je ne pense pas, répliqua Compère C olley après quelques instants de réflexion.

Je pense au contraire que passer par des animaux permet de toucher bienplus de monde.

Et oui, tout le monde aime et connait les fables de La Fontaine, et cela de 7 à 77 ans ! Ensuite, à vous de continuer en développant les arguments donnés.

Bon courage !. »