Ranavalona 1re

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Reine de Madagascar de 1828 à 1861. Elle succéda à Radama Ier (1818- 1828), qui avait ouvert le pays aux influences de l'Europe (introduction du christianisme et de l'enseignement, en particulier par les pasteurs protestants anglais, abolition de la traite des esclaves). Ranavalona Ire représente un retour au monde des ancêtres, sous la pression du Parti conservateur opposé à l'attitude de Radama. Après quelques années d'un règne qui semblait confirmer la politique de son prédécesseur, elle commença une persécution croissante contre tous les éléments nouveaux qui étaient en train de transformer son pays. Dans un premier temps, elle refusa d'admettre d'autres sujets européens; puis, à partir de 1832, son opposition contre tout ce qui était étranger ou qui avait des relations avec l'étranger s'endurcit, jusqu'à un véritable paroxysme, vers l'année 1857, au lendemain d'un complot de palais. Des milliers de sujets malgaches, accusés ou soupçonnés d'avoir eu des rapports avec l'Europe, furent mis aux fers, réduits en esclavage ou condamnés à mort. C'est à cette époque que se situe le martyre de plusieurs fidèles protestants malgaches. En politique intérieure, Ranavalona Ire se préoccupa de continuer l'expansion de son royaume qui, selon les projets de ses prédécesseurs, devait s'étendre sur toutes les régions de Ille jusqu'à la mer. Ce mouvement vers l'unité nationale semblait répondre aux exigences de tout le peuple malgache, fondamentalement uni par sa langue, sa culture et ses moeurs. Un jugement historique sur Ranavalona Ire, tout en tenant compte de sa xénophobie, ne doit pas faire abstraction de sa fidélité à la culture de son peuple et de sa préoccupation de sauvegarder la civilisation ancestrale du danger d'écrasement par l'étranger.