Radios libres

« 1 / 2 1sa Radios libres Le phénomène des radios « libres » manifeste le besoin - ressenti en divers points du corps social -d'accéder à un moyen d'expression jusque-là verrouillé par le mono­ pole de l'i!tat.

Dans les pays d'Europe où ce monopole n'a jamais existé (Allemagne Fédérale, Pays-Bas), pas d'éclosion de radios " pirates ».

En France, après deux ans d'affrontements avec les tribunaux, le maintien d'une qua­ rantaine d'émissions cc parallèles» régulières atteste la vita­ lité d'une revendication qui remet en cause l'ensemble du système de radiodiffusion.

2 Depuis l'ordonnance du 23 mars 1945 instituant I'Ëtat seul responsable de la radiodiffusion considérée comme un service public (et sans parler des dérogations qu'il a lui-même concédées aux postes périphériques) quelques entorses au monopole (comme l'expérience de Radio-Cam­ pus menée de 1969 à 1974 par des étudiants lillois) ne l'ont pas ébranlé.

Le coup d'envoi de la bataille des ondes sera donné en mars 1977, au soir des élections municipales lorsque le candidat écologiste Brice Lalonde lance publi­ quement la première Radio verte.

3 Les initiatives fusent bientôt dans toutes les directions, facilitées par les progrès techniques du matériel radio qui permettent d'acquérir pour 1 000 F un émetteur de la taille d'un petit récepteur à transistors, capable de couvrir un quartier de Paris.

Les clandestins occupent, en modulation de fréquence, la bande comprise entre 88 et 108 MHz, sous-utilisée par le réseau d'Ëtat.

Leur nombre atteindra la centaine dans l'Hexagone.

Le brouillage de leurs émis­ sions, en principe illégal en temps de paix, est effectué par Télédiffusion de France.

Perquisitions, saisies, amendes (maximum prévu 100 000 F) visent à décourager des entre­ prises aux ressources souvent limitées.

4 A côté d'émissions produites par des amateurs satisfai­ sant d'abord leur passion de la radio, à côté d'émissions 2 / 2. »