Raboliot

« MAURICE ENEVOIX Raboliot Longtemps insalubre, la Sologne change de physionomie avec Napoléon III.

La plantation de pinèdes permit l ' assainissement relatif du pays; le retour en vogue de la chasse dans les milieux aisés entraînera l'arrivée de nombreux hobereaux et la construction de demeures occupées de manière saisonnière .

L'éradication des fièvres a permis à la population locale de prospérer.

Cependant la Sologne de Raboliot comme celle du Grand Meaulne s a conservé sa poésie.

Gravures de Joseph Hémard Raboliot, héros solognot D ans la Sologne du début du siècle, terre gorgée d'eau, couverte de forêts giboyeuses et qui a conservé son aspect sauvage, chacun, peu ou prou , vit des produits de la chasse.

« Quand on n'est pas braconnier » , dit l'adage, « on est garde-chasse.

» Raboliot, lui, n'est pas garde-chasse comme son cousin Tournefier; c'est un « braco »,et non des moindres.

Aussi, quand il vient s'aventurer sur les terres de Tancogne et de Volat, dit Malcourtois , gardes-chasses au service du comte de Remilleret et, accessoirement, « braco » pour leur propre compte, comme tout un chacun, Toumefier pressent le drame à venir.

Pris au piège lors d'une sortie nocturne , Raboliot échappe de peu à Bourret , le gendarme du village.

Mais celui-ci ne s'estime pas vaincu.

Alors s'engage, contre les forèes conjuguées de l'ordre puis contre le seul Bourre) , un duel mortel.

Le chef-d'œuvre de Maurice Genevoix P our ce roman, Maurice Genevoix a retrouvé la Sologne de son enfance , celle d'avant le premier conflit mondial , encore imparfaitement domestiquée.

Il a accompagné les braconniers dans leurs tournées nocturnes, recueilli les coutumes des Solognots, leur patois.

Avec délec­ tation, il décline les noms de ce pays maléfique : Chanteloup, la Sauvagère, Malvaux ...

un pays si semblable à ceux qui l'habitent: Raboliot, sauvage et fier , la « Souris », petite fille étrange et taciturne, tous braconniers , tous animés du plaisir de la traque dans un perpétuel défi aux autorités.

Le souci du détail vrai, on le voit , n'ôte rien à la poésie du roman, à sa rigueur tragique, depuis l'arrivée de Raboliot à Bouchebrand jusqu'à l'affrontement final avec Bourre!.

Pour démonter le mécanisme d'une conscience fruste, bientôt traquée, comme pour évoquer le cadre naturel dans lequel elle s'insère et dont elle semble l'émanation, Maurice Genevoix a su trouver le ton juste, faisant de Raboliot, après Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier, mais sur un autre mode, le roman emblématique de la Sologne.

xx e Slf :CLE Sur fond de forêts giboyeuses et de marécages, dans une Sologne encore à demi-sauvage, le face-à-face mortel entre un braconnier et les forces de l'ordre.

« Pisque c'est entre lui et moi, qu'on se retrouve, et qu'on en finisse d'un bon coup ! ». »