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Quels sentiments les textes du corpus associent-ils à l’expérience de l’exil ?

Publié le 20/04/2024

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« Épreuve anticipée de français Session 2019 Série ES - S Éléments de correction Question sur le corpus Quels sentiments les textes du corpus associent-ils à l’expérience de l’exil ? I.

Enjeux de la question : Pistes de réponse (dont on ne cherchera pas un traitement exhaustif ni exclusif dans les copies : elles sont à destination du correcteur) : - Dans les trois premiers textes apparaissent des sentiments douloureux.

La souffrance et la tristesse sont manifestes : « triste querelle » (Du Bellay), « en gémissant » (Marceline Desbordes-Valmore), « Hélas ! » (Hugo).

En revanche, Gaël Faye n’évoque pas sa propre souffrance d’exilé : il éprouve plutôt un sentiment de culpabilité envers le pays qu’il a laissé derrière lui. - Domine dans le poème « Petit Pays » le sentiment de nostalgie : « Ça fait longtemps les jardins de bougainvilliers ».

On retrouve le sentiment de nostalgie dans le poème de Marceline Desbordes-Valmore, dans les trois premières strophes, ainsi que dans le sonnet de Du Bellay, qui associe le pays natal à la mère nourricière (v.2) - La nostalgie se teinte de regret dans le texte de Gaël Faye : « J’aimerais recommencer depuis le début ».

Le sentiment de regret apparaît aussi dans l’irréel du présent des propos de l’exilé dans le texte d’Hugo : « Si je pouvais voir ». - On peut aussi évoquer le sentiment de solitude et d’abandon de l’exilé : « Nul, sinon Echo, ne répond à ma voix » (Du Bellay) ; « La plainte de l’écho m’a révélé ta peine » (Marceline Desbordes-Valmore) ; « Oh ! vers l’étoile solitaire » (Hugo) - Cependant, dans les poèmes de Marceline Desbordes-Valmore, Hugo et Gaël Faye, l’espoir n’est pas absent : la poétesse rassure l’exilé en lui promettant le retour (v.18) ; Hugo refuse la fatalité de l’exil, en défiant le sort (dernière strophe) ; l’écriture de Gaël Faye se nourrit de l’expérience de l’exil, qui devient féconde : « Je suis semence d’exil ». II.

Consignes de correction : On attend pour considérer la réponse comme satisfaisante et méritant tout ou majeure partie des points : - une réponse à la question étayée par des éléments précis et pertinents des textes, - l’organisation de la réponse dans une démarche comparative des différents textes, - l’exploitation de l’ensemble des textes du corpus, - un propos organisé de façon claire (introduction formalisée et présentation des textes ne sont pas exigées). 19FRESLI1C Page : 1/7 On pénalise dans les copies : − des contresens ou de graves confusions, − − le fait que l’ensemble des textes ne soit pas traité, un niveau de langue inapproprié et/ou une syntaxe déficiente ; et, dans une moindre mesure : − le traitement successif et sans confrontation des textes du corpus. Commentaire Commentaire du texte de Marceline Desbordes-Valmore (Texte B) I.

Enjeux du sujet Il est important que soit compris le dispositif énonciatif : Marceline Desbordes-Valmore met en scène la souffrance de l’exilé loin de son pays natal pour dire la souffrance superlative de sa vie qu’elle décrit comme un exil symbolique.

En cela, l’analyse du dernier vers est essentielle. Pistes d’analyse (dont on ne cherchera pas un traitement exhaustif ni exclusif dans les copies : elles sont à destination du correcteur) : − les deux voix : l’exilé ; la poétesse − les deux exils : loin du pays natal ; sur terre − l’évocation de la souffrance − l’évocation de la nature : tension entre absence et présence, beauté et douleur II.

Consignes de correction On attend pour considérer la réponse comme satisfaisante et méritant tout ou majeure partie des points : − Un commentaire organisé autour d’un projet de lecture cohérent, − Une introduction présentant le texte et annonçant le plan de commentaire problématisé − L’analyse pertinente d’exemples précis, − Une conclusion mettant en lumière les idées essentielles dégagées par l’analyse. On accorde des points dans tous les cas aux copies qui parviennent à : − dégager la dimension élégiaque du poète ; toutefois, on ne pénalisera pas les copies dans lesquelles les termes « lyrisme » ou « élégie » seraient absents si l’analyse est pertinente, − analyser les deux voix et les deux exils. On pénalise dans les copies : − Les contresens manifestes. − La juxtaposition de remarques. − L’absence d’analyses effectives. − Les devoirs non rédigés et/ou avec plan apparent. − Un niveau de langue inapproprié, une syntaxe déficiente. 19FRESLI1C Page : 2/7 III.

Exemple de plan Problématique possible : En quoi ce poème constitue-t-il une méditation romantique sur l’exil ? I) la méditation sur l’exil terrestre 1) les deux voix du poème − discours direct de l’exilé v.

1-12 / réponse de la poétesse v.

13-20 ; changement dans l’énonciation je/tu − mise en parallèle des deux voix : suggéré par « écho » v.

14 ; parallélisme de construction v.

1516 ; verbe « joindre » v.

16 ; reprise de la structure adversative des strophes 1 et 2 dans la dernière strophe 2) les deux exils − glissement de l’exil du pays à l’exil sur terre : « mon exil est le monde » comme clé de lecture du poème au dernier vers et silence marqué par les points de suspension − méditation pessimiste qui oppose le bonheur futur de l’exilé et l’absence d’espoir de la poétesse : dernière strophe structurée autour du même mot « espoir » mais pris dans deux sens différents (périphrase pour la mort v.

20) − relayé par des série d’antithèses : « sort » qui évoque la vie / rime avec « mort » v.

13 et 16 ; « tu reverras un jour » v.

18 / « douleur éternelle » de la poétesse v.

19 ; « sol » v.

18 / « cieux » v.

20 II) L’expression poétique de la douleur 1) L’expression de la souffrance − le choix d’un rythme inégal : octosyllabe / alexandrin ; effet de dissonance et de déchirement − champ lexical de la souffrance : « pleurs » v.

4, « soupirs » v.

8, « en gémissant » v.

11, « douleur » v.

12, « triste » v.

13 , « peine » v.

14, « blessé » v.

16, « douleur » v.

19 − nombreuses phrases exclamatives qui renforcent la tonalité élégiaque 2) le motif de l’enfermement − comparaison avec l’oiseau captif v.

15-16 + effet d’anaphore − « tu chantes dans ta chaîne » allitération en [ch] qui fait entendre la chaîne − choix des rimes embrassées en lien avec cette thématique de l’enfermement ? III) La nature pour exprimer le sentiment de l’exil 1) le détournement du cadre bucolique − éléments traditionnels du locus amoenus : énumération v.

2 et 10 ; « zéphyrs » v.

5 et 7 ; « bergères » v.

6 − mais détournés pour exprimer la souffrance : jeux des rimes « fleurs » / « pleurs » strophe 1, « zéphyrs » / soupirs » strophe 2, « cœur » / « douleur » strophe 3 − beauté supérieure de la nature du pays natal : comparatifs v.

3 et 8 2) la tension entre nature présente et absente − souffrance de l’exilé exprimée à travers le regret du pays natal et l’opposition entre nature présente / absente − structures adversatives des strophes 1 et 2 autour de « mais » 19FRESLI1C Page : 3/7 − jeu sur les déictiques : « voilà » v.

1, « ces » v.

5, « ces » et « cette » v.

10 / indéfinis v.

3, v 8 et 11 pour la nature regrettée Dissertation La poésie a-t-elle le pouvoir d’apporter une consolation aux malheurs des hommes ? I. Enjeux du sujet Le sujet appelle clairement un traitement dialectique.

Il est toutefois possible d’accepter une réponse organisée de manière thématique si elle s’appuie sur des analyses et des exemples pertinents. Dans la perspective de l’objet d’étude « Poésie et quête du sens, du Moyen Age à nos jours », ce sujet invite à réfléchir aux effets et à la fonction de la poésie, aussi bien du point de vue du poète que pour les lecteurs. La notion de consolation des malheurs suppose que seront en priorité convoqués des exemples de poèmes s’inscrivant dans le registre élégiaque. Les spécificités de l’écriture poétique,.... »

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