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Prusse

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Prusse (en allemand, Preussen), ancien royaume et État de l’Allemagne du Nord. Au faîte de son expansion, à la fin du XIXe siècle, la Prusse s’étendait le long du littoral de la mer Baltique et de la mer du Nord, longeait la Belgique, les Pays-Bas, la France et le Luxembourg à l’ouest, l’Empire russe à l’est, le sud-est et le sud de l’Autriche-Hongrie à l’est, et enfin la Suisse au sud.

2   ORIGINES

Le territoire est occupé par les Aestii au Ier siècle, par les Goths aux IIe et IIIe siècles, puis par un peuple balte ayant donné son nom à la Prusse, habituellement appelé les Prussiens ou Borusses. Apparentés aux Lituaniens, ils occupent la région entre la Vistule et le bas Niémen. Les Saxons, peuple teuton, envahissent l’Europe orientale au Xe siècle mais ne parviennent pas à convertir les Prussiens au christianisme. En 997, l’archevêque de Bohême saint Adalbert est martyrisé en prêchant en Prusse.

2.1   La Prusse sous les chevaliers Teutoniques

La foi chrétienne n’est pas installée avant le XIIIe siècle, lorsque les chevaliers Teutoniques soumettent le pays en un demi-siècle. Après avoir décimé la population autochtone, ils amènent des colons allemands, hollandais et polonais dans les territoires conquis. La Prusse, gouvernée par les chevaliers Teutoniques, devient le fief de la papauté. De nombreuses villes se développent au XVe siècle et acquièrent une prospérité économique grâce à leur filiation à la Hanse (Gdansk, Königsberg et Kulm, etc.). Mais, parallèlement, se développe en Europe orientale une forte opposition aux Allemands ; dès 1386, la Pologne et la Lituanie forment une union dynastique et le 15 juillet 1410 une armée polono-lituanienne bat les chevaliers Teutoniques à la bataille de Grunwald-Tannenberg, marquant le début de la décadence de l’ordre. Après une nouvelle période de guerres, la deuxième paix de Thorn (1466) est signée, obligeant l’ordre teutonique à céder à la Pologne la Poméranie, la région de Marienburg, Kulm et l’Ermland — qui forment la Prusse royale —, laissant aux mains des chevaliers la partie orientale restante de la Prusse, qui devient un fief de la couronne de Pologne.

2.2   La Prusse ducale

La Prusse-Orientale devient un duché séculier, connu sous le nom de Prusse ducale, sous le dernier grand maître des chevaliers Teutoniques, Albert de Hohenzollern, un luthérien qui se proclame premier duc de Prusse en 1525. En 1618, le duché vassal de la Pologne passe à Jean Sigismond, un Hohenzollern, électeur de Brandebourg (territoire auquel la Prusse est rattachée). Durement touchée par la guerre de Trente Ans, la Prusse reçoit la Poméranie orientale par les traités de Westphalie (1648). Le 3 mai 1660, par le traité d’Oliva (actuel Oliwa), le petit-fils de Jean Sigismond, le Grand Électeur Frédéric-Guillaume, assure l’indépendance de la Prusse ducale vis-à-vis de la Pologne. Frédéric-Guillaume centralise l’administration du duché et assume les pouvoirs de gouvernement exercés auparavant par la noblesse et les oligarchies citadines.

3   ROYAUME DE PRUSSE

Recevant le titre royal en échange de la promesse d’aider militairement l’empereur du Saint Empire romain germanique, Léopold Ier, le fils de Frédéric-Guillaume, Frédéric Ier, devient roi de Prusse en 1701. Son successeur, le Roi-Sergent Frédéric-Guillaume Ier, augmente fortement la taille de l’armée prussienne et rebâtit la structure de l’État autour de l’institution militaire. Il laisse à son fils Frédéric II le Grand d’énormes réserves financières et la meilleure armée d’Europe. Grâce au génie militaire de Frédéric II déployé contre les Habsbourg d’Autriche, la Prusse devient une grande puissance européenne. En 1740, il envahit la province autrichienne de Silésie ce qui déclenche la guerre de Succession d’Autriche.

À l’issue de la guerre de Sept Ans, en 1763, les territoires prussiens intègrent la Silésie et, en 1772, Frédéric II annexe la Prusse polonaise, reliant ainsi son royaume de Prusse au Brandebourg à l’est, et à l’ouest à la partie principale de ses possessions en Allemagne. Le régime de Frédéric passe pour un modèle de « despotisme éclairé « : liberté religieuse, suppression de la censure et de la torture, etc.

Ses successeurs, Frédéric-Guillaume II et Frédéric-Guillaume III, sont nettement moins charismatiques. De 1801 à 1805, durant les guerres napoléoniennes, la Prusse est sous la domination de Napoléon Ier. Même si Frédéric-Guillaume III rallie une coalition européenne contre l’empereur en 1806, il est battu et perd la plus grande partie de son territoire (traité de Tilsit, 1807). Cette défaite humiliante pour la Prusse engendre la mise en place, par les deux ministres de Frédéric-Guillaume III — Stein et Hardenberg —, d’une politique de réformes libérales. Puis, après la bataille de Waterloo en 1815 et la chute de l’Empire français, la Prusse entre dans une nouvelle ère.

4   LA PRUSSE ET L'UNITÉ ALLEMANDE

Au terme des négociations du congrès de Vienne, la Prusse retrouve son importance territoriale en acquérant la plus grande partie de la Westphalie et de la Rhénanie, et se révèle la puissance allemande dominante en Europe occidentale. Malgré l’hégémonie autrichienne dans la Confédération germanique, la politique prussienne du Zollverein au sein même de la confédération permet de préparer l’unité allemande : en 1844, presque tous les États allemands sont économiquement associés à la Prusse.

Favorable à l’idée d’une Allemagne unie, Frédéric-Guillaume IV refuse la direction de la « Petite Allemagne « (c’est-à-dire l’Allemagne à l’exclusion de l’Autriche) proposée par la diète de Francfort et renonce à l’« Union restreinte « ou princière, en raison de l’opposition de l’Autriche (reculade d’Olmütz, 1850).

Sous le règne de Guillaume Ier et de son Premier ministre et chancelier impérial, le prince Otto von Bismarck, la Prusse atteint l’apogée de sa puissance. Ensemble, ils reprennent la conception de la « Petite Allemagne « et poursuivent la lutte contre l’Autriche grâce à une armée réorganisée par le comte von Roon. Cherchant à établir la prédominance de la Prusse dans l’Empire allemand, Bismarck provoque la seconde guerre des Duchés contre le Danemark en 1864, la guerre austro-prussienne en 1866 (victoire prussienne de Sadowa, le 3 juillet 1866) et la guerre franco-allemande de 1870. Après ces incontestables succès, Guillaume Ier est proclamé empereur d’Allemagne le 18 janvier 1871. Après avoir été, depuis 1701, un royaume indépendant (1701-1871), la Prusse devient à cette date le plus grand royaume constitutif de l’Empire allemand du IIe Reich (1871-1918).

5   LA PRUSSE AU XXE SIÈCLE

Après la Première Guerre mondiale, la Prusse-Occidentale passe à la Pologne, et la Prusse-Orientale se trouve séparée du reste de la Prusse allemande en 1919, selon les termes du traité de Versailles, par une bande de terre appartenant auparavant à la Prusse, connue sous le nom de couloir de Dantzig, et destinée à offrir à la Pologne un accès à la mer Baltique. Sous la République de Weimar (1919-1933), la Prusse est apparentée à un État constitutif, ou Land ; elle compte les provinces de Rhénanie, Brandebourg, Poméranie, Berlin, Saxe, Schleswig-Holstein, Hanovre, Westphalie, Grenzmark Posen-Westpreussen (aujourd’hui, en Pologne), Hesse-Nassau et Hohenzollern (toutes deux intégrées à l’Allemagne d’aujourd’hui), ainsi que la Silésie (aujourd’hui partagée entre la Pologne et la République tchèque). Elle devient ensuite une division administrative du IIIe Reich (1933-1945).

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale et afin de résoudre les problèmes relatifs à l’Allemagne, la Prusse disparaît en tant qu’entité politique, légalement dissoute par le Conseil de contrôle allié. À l’exception de la Prusse-Orientale, son territoire est scindé en plusieurs éléments, appartenant aux quatre zones d’occupation en Allemagne et administrées par la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’URSS, jusqu’au partage de l’Allemagne (1949-1990).

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