PROUST Marcel

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : PROUST Marcel. Ce document contient 1002 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Littérature.

Notons à ce sujet que les griefs qu'on lui fait, quant aux thèmes généraux de son récit et quant à sa vision du monde, sont contradictoires : trop sèchement, trop impitoyablement précis et minutieux dans son observation, disent les uns (Edmond Jaloux, hier, le comparait à un « physiologiste ») ; en un mot : trop impersonnel. Trop limité, disent les autres; trop « spécial » quant au monde qu'il décrit : faune étrange des salons du « noble faubourg » à la Belle Époque, et aussi, accessoirement, milieu très étroit où fleurit l'homme-femme (comme dit Proust lui-même en parlant de M. de Charlus). Dans Situations II, par exemple, Sartre dénie toute valeur générale à la description de l'amour dans l'œuvre de Proust, puisque la plupart du temps, et même quand l'auteur nous parle d'« Albertine », il ne fait que transposer des sentiments inspirés par un homme, et décrits de telle sorte qu'ils soient « incompréhensibles » autrement (notons au passage que ce dernier point n'est pas exact). En résumé, on le dit ici trop personnel et tout à l'heure on le disait trop impersonnel. À quoi Proust semble avoir répondu par avance vers 1908 dans le passage ci-dessous que nous extrayons d'un de ses livres d'essais et de critique paru sous le titre Contre Sainte-Beuve (il s'agit ici, d'ailleurs, de Baudelaire, mais Proust parle visiblement pour lui-même). Point A : le créateur doit dominer sa sensibilité, pour rester le plus possible « impersonnel » (Peut-être cette subordination de la sensibilité à la vérité, à l'expression, est-elle au fond une marque de génie, de la force de l'art, supérieure à la pitié individuelle). Point B : mais il sera, du point de vue de ses centres d'intérêt et d'appel, le plus possible « personnel » (Il trouve, pour toutes les douleurs, toutes les douceurs, de ces formes inouïes, et qui ne se trouveront jamais dans aucune autre forme, d'une planète où lui seul a habité). Il donnera plus tard cette définition de l'écrivain : le citoyen d'une patrie inconnue. Cette patrie, cette planète, ce monde, qui est, pour Marcel Proust, le monde des mondains, il sait bien que son existence repose sur un jeu de mots (quand, par exemple, au début du Temps retrouvé, il feint de prendre l'écroulement de plus en plus rapide du « noble faubourg » parisien pour la fin du monde).