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Port-Royal, abbaye de femmes (ordre de Cîteaux) fondée en 1204 près deChevreuse, dans le vallon de Porrois (devenu Portus regius, « Port Royal »).

Publié le 08/12/2021

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Port-Royal, abbaye de femmes (ordre de Cîteaux) fondée en 1204 près de
Chevreuse, dans le vallon de Porrois (devenu Portus regius, « Port Royal »). Tombée
en décadence, elle fut réformée par Jacqueline Arnauld qui en devint coadjutrice (1599),
puis abbesse (1602), sous le nom de mère Angélique ; elle commença, à partir de
1609, à rétablir la discipline du couvent, très relâchée. Elle était aidée de sa soeur Jeanne
(mère Agnès), de mère Marie des Anges et de plusieurs autres religieuses. En 1625, les
religieuses se fixèrent à Paris (Port-Royal de Paris) pour des raisons de commodité.
L'abbé de Saint-Cyran devint leur directeur en 1635 et contribua à faire de l'abbaye un
centre spirituel. De nombreux savants et philosophes se rassemblèrent autour de lui et
fondèrent dans l'ancienne abbaye (Port-Royal des Champs) une communauté (1637).
On les appela rapidement les « solitaires » ou « messieurs de Port-Royal » ; parmi eux,
les frères Lemaistre, Pierre Nicole, Jean Hamon, Claude Lancelot. Ils créèrent les
« Petites Écoles », dont le rayonnement fut considérable (Racine en fut un des élèves).
Antoine Arnauld, successeur de Saint-Cyran, mère Agnès et Pascal contribuèrent à faire
des deux abbayes le centre du jansénisme. À partir de 1656, les condamnations de
l'Église entraînèrent l'expulsion des novices et des pensionnaires (1661), puis
l'interdiction des religieuses regroupées à Port-Royal des Champs et qui avaient refusé
de signer le formulaire contre le jansénisme (1665-1669). À cette époque, Port-Royal
de Paris fut séparé de Port-Royal des Champs. Les solitaires furent expulsés en 1679.
Finalement, les religieuses furent condamnées par Rome (1703), puis, devant leur
résistance, excommuniées (1707). Les dernières d'entre elles furent dispersées en
1709, et le couvent de Port-Royal des Champs fut rasé (1710-1712). Il n'en reste
aujourd'hui que quelques pans de murs. Un musée a été bâti à l'emplacement de
l'ancienne chapelle (1891). On y a rassemblé divers souvenirs concernant le
jansénisme. Les bâtiments de Port-Royal de Paris, situés boulevard de Port-Royal, ont
été transformés en maternité au XIXe siècle.
Le jansénisme, dont Port-Royal fut le centre principal, a joué un rôle considérable
dans la vie culturelle de la France classique. Sainte-Beuve, dans son Histoire de PortRoyal ( 1840-1859), en a montré les grandeurs. Dans Port-Royal ( 1954), Henry de
Montherlant a exalté le drame intérieur des religieuses jansénistes. Voir aussi
jansénisme.

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Les corrélats
Arnauld

Arnauld - Arnauld Antoine
Arnauld - Arnauld Jacqueline Marie Angélique
France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - Vers
l'absolutisme royal : le temps des cardinaux
Harlay de Champvallon (François de)
jansénisme
Lancelot Claude
Le Tellier Michel
Lemaistre - Lemaistre (Isaac, dit Lemaistre de Sacy)
Lemaistre - Lemaistre Antoine
Louis - FRANCE - Louis XIV le Grand
Luzarches (Robert de)
Montherlant (Henry Millon de)
Nicole Pierre
Pascal Blaise
Racine Jean
Saint-Cyran (Jean Du Vergier de Hauranne, abbé de)
Sainte-Beuve Charles Augustin
Les médias
Yvelines (78) - carte physique
Les livres
jansénisme - les religieuses de Port-Royal faisant la conférence dans la
solitude, page 2647, volume 5
Port-Royal, page 4063, volume 8
Racine Jean - Port-Royal-des-Champs : la chapelle de l'abbaye, page 4211,
volume 8



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