poesie

« Le Temps, Ce Maître Silencieux Le temps.

Invisible, impalpable, insaisissable.

Il n’a ni visage, ni voix, ni odeur, et pourtant il est là, partout, toujours.

Il coule, s'étire, s'accélère, se fige parfois dans notre mémoire, mais jamais ne revient en arrière.

Le temps est ce maître silencieux auquel personne n’échappe, et que tout le monde, un jour ou l’autre, apprend à craindre, à respecter, ou à défier. Dans notre monde moderne, le temps est devenu une unité marchande.

On le vend, on l’achète, on le planifie, on le perd, on tente de l’économiser.

Les secondes deviennent des devises, les minutes des créances.

Une journée s’organise comme un budget : le matin pour le travail, l’après-midi pour les obligations, le soir pour la récupération.

Et au fond, très peu de moments sont vraiment vécus pour ce qu’ils sont : des instants présents. Mais qu’est-ce que le temps, au juste ? Une succession d’instants ? Un fleuve d’événements ? Une illusion façonnée par notre conscience ? Les philosophes se sont longtemps penchés sur cette énigme.

Saint Augustin, au IVe siècle, écrivait déjà : « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; si je veux l’expliquer à celui qui me le demande, je ne le sais plus.

» Le temps échappe à la définition rigide.

Il est perçu, senti, vécu, mais difficilement conceptualisé. Il y a dans le temps quelque chose d’injuste.

L’enfance, si brève, semble durer une éternité dans nos souvenirs.

L’attente, parfois, nous semble interminable, alors que les moments heureux fuient avec une rapidité cruelle.

Nous mesurons le temps en heures, en jours, en années, mais notre cœur, lui, le mesure en émotions.

Une minute peut être une torture ou un soulagement, selon ce que nous vivons. Il arrive que certaines secondes changent une vie.

Une rencontre, un regard, un mot prononcé ou retenu.

Ces instants-là deviennent des balises dans notre mémoire, des points d’ancrage.

Ils résistent à l’usure du quotidien.

Ils nous rappellent que le temps n’est pas seulement une ligne droite, mais une matière vivante, tissée de sensations, de douleurs, de joies. Le temps est aussi un révélateur.

Il montre ce qui demeure et ce qui passe.

L’amour véritable résiste au temps, dit-on.

L’amitié sincère, elle aussi, traverse les années.

À l’inverse, certaines passions, certaines peurs, s’effacent avec lui, comme des traces dans le sable.

Le temps nous enseigne la patience, la sagesse, mais aussi la perte.

Il emporte avec lui les visages aimés, les rêves inachevés, les.... »