pléistocène
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
| 1 | PRÉSENTATION |
pléistocène, première des deux époques du quaternaire sur l’échelle des temps géologiques, comprise entre le pliocène (dernière époque du tertiaire) et l’holocène, couvrant l’intervalle de temps allant de - 1,8 million d’années (Ma) à - 10 000 ans environ.
Le pléistocène (du grec pleistos, « beaucoup « et kainos, « récent «) est marqué par la dernière glaciation. En outre, cette époque coïncide en grande partie avec la première partie de la préhistoire, le paléolithique, marqué par l’usage de la pierre taillée par les premiers hommes, qui a débuté il y a environ 2,4 millions d’années.
Le pléistocène est souvent défini comme une époque de grandes glaciations et de diversification spectaculaire des espèces du genre Homo. Cependant, l’émergence de la lignée humaine est bien antérieure (les australopithèques sont en effet apparus il y a environ 4,2 millions d’années, tandis que Sahelanthropus tchadensis, dit Toumaï, plus ancien représentant connu du rameau humain de l’évolution, a vécu il y a 7 millions d’années). Par ailleurs, l'histoire de la Terre a été jalonnée par d'autres glaciations. En remontant les temps géologiques, on observe que l’ère primaire (à l'ordovicien puis au carbonifère), et même la fin du précambrien ont connu d'importants épisodes glaciaires.
| 2 | FAUNE ET FLORE |
La faune et la flore du pléistocène ne se différencient pas fondamentalement de celle du pliocène qui précède, ni de celle de l’holocène qui suit. Leur répartition géographique, en revanche, subit d’importantes fluctuations au cours de cette période, du fait des énormes variations climatiques qu’elle a connues. Ainsi, il y a 600 000 ans, des troupeaux de rennes, de mammouths et de rhinocéros laineux parcourent les steppes froides du sud de la France, où les températures descendent fréquemment à - 30 °C en hiver. 40 000 ans plus tard, des hippopotames et des crocodiles se baignent dans la Tamise.
Le début du pléistocène est marqué par l’apparition en Afrique de Homo erectus. Profitant des connexions terrestres établies entre les continents par l'abaissement du niveau marin, celui-ci conquiert rapidement tout l'Ancien Monde, jusqu'en Chine et à Java. Il y a 200 000 ans environ, cette espèce laisse la place à l’homme de Neandertal (Homo neanderthalensis) en Europe et, moins de 50 000 ans plus tard, à l’homme moderne (Homo sapiens), en Afrique. Outre Homo, de nombreux genres actuels de mammifères herbivores ou carnivores apparaissent durant le pléistocène (éléphants, buffles et autres bovidés modernes, cerfs, chevaux modernes du genre Equus, hippopotames, hyènes, lions, ours, etc.).
| 3 | LES GLACIATIONS DU PLÉISTOCÈNE |
La fin du tertiaire a déjà été marquée par deux glaciations, dites Biber (entre - 5 et - 2 Ma environ) et Donau (datée, avec plus de précision, de - 2,1 à - 1,8 Ma). Quatre périodes glaciaires majeures supplémentaires, déterminées dans les Alpes, rythment le pléistocène ; elles portent toutes le nom d’affluents du Danube : Günz (de - 1,2 Ma à - 700 000 ans), qui définit le pléistocène inférieur, Mindel (de - 650 000 ans à - 350 000 ans), Riss (de - 300 000 à - 120 000 ans), et Würm (de - 80 000 à - 10 000 ans), cette dernière définissant le pléistocène supérieur — le pléistocène moyen recouvrant les périodes glaciaires Mindel et Riss et les périodes interglaciaires. Les périodes Mindel et Riss correspondent à des phases glaciaires observées sur la bordure méridionale de l’inlandsis américain. Ces dernières, de la plus ancienne glaciation à la plus récente, portent les noms d’États américains : Nebraska, Kansas, Illinois, Wisconsin. Les trois dernières de ces glaciations ont aussi leur équivalent sur la marge sud de l’inlandsis scandinave (Elster, Saale, Weichsel ou Vistule).
Une période glaciaire est caractérisée par l’augmentation de la quantité de glace recouvrant le globe terrestre, augmentation liée à la diminution du degré d’insolation (voir théorie de Milanković). Au maximum de la dernière glaciation würmienne, il y a environ 18 000 ans, le niveau moyen de la mer est situé à 100 m au-dessous de son niveau actuel, en raison de la mobilisation de l’eau dans les calottes polaires. L’Asie est reliée à l’Indonésie par un isthme, et la Sibérie à l’Amérique du Nord. La déglaciation rapide, en faisant fondre 50 millions de km3 de glace, a fait monter le niveau des mers. Environ 2 milliards d’hectares de terres émergées sont alors recouvertes par les eaux marines et la fusion de la calotte polaire du nord de l’Europe transforme les vallées glaciaires de la Scandinavie en fjords.