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Plaute

Publié le 09/12/2021

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Plaute vers 254-184 av. J.-C. "Depuis que la mort a saisi Plaute, la comédie est en deuil, la scène déserte : les Ris, les Jeux, la Plaisanterie, les Rythmes innombrables s'accordent tous pour le pleurer." Cette épitaphe, rapportée par Aulu-Gelle et que la perfidie des confrères de Plaute attribuait au poète comique lui-même, exprime sans doute le chagrin que ressentirent, aux environs de l'an 184 (av. J.-C.) les amateurs de théâtre romain en apprenant la disparition de leur plaisant compatriote. Elle traduit aussi l'inquiétude qui accompagne légitimement le trépas des bons amuseurs : qui, maintenant, saura nous faire rire autant qu'il y excellait ? Crainte vaine, et le rire de Plaute, — qui déjà venait de loin — a traversé les siècles et poursuivra sa course longtemps après que nous-mêmes aurons laissé "la scène déserte". Parce que c'est un rire si profondément populaire, et en soi si élémentaire, si immédiatement provoqué, qu'il n'a pas la moindre chance de s'éteindre. Qui était Plaute ? On n'en sait pas grand-chose, ce qui donne aux érudits toutes les émotions des assurances successives. Il semble qu'il soit né dans un village d'Ombrie, Sarsina, peut-être, ou Sassina. Quand donc ? Quelque soixante-dix ans avant de mourir, semble-t-il maintenant. Son prénom était-il Marcus — comme on l’enseignait jadis — ou Titus, pour quoi penche la science moderne ? Il n'importe.

« Plautevers 254-184 av.

J.-C. "Depuis que la mort a saisi Plaute, la comédie est en deuil, la scène déserte : les Ris, les Jeux, la Plaisanterie, les Rythmesinnombrables s'accordent tous pour le pleurer." Cette épitaphe, rapportée par Aulu-Gelle et que la perfidie des confrères de Plaute attribuait au poète comique lui-même,exprime sans doute le chagrin que ressentirent, aux environs de l'an 184 (av.

J.-C.) les amateurs de théâtre romain enapprenant la disparition de leur plaisant compatriote.

Elle traduit aussi l'inquiétude qui accompagne légitimement le trépasdes bons amuseurs : qui, maintenant, saura nous faire rire autant qu'il y excellait ? Crainte vaine, et le rire de Plaute, —qui déjà venait de loin — a traversé les siècles et poursuivra sa course longtemps après que nous-mêmes aurons laissé "lascène déserte".

Parce que c'est un rire si profondément populaire, et en soi si élémentaire, si immédiatement provoqué,qu'il n'a pas la moindre chance de s'éteindre. Qui était Plaute ? On n'en sait pas grand-chose, ce qui donne aux érudits toutes les émotions des assurances successives.Il semble qu'il soit né dans un village d'Ombrie, Sarsina, peut-être, ou Sassina.

Quand donc ? Quelque soixante-dix ansavant de mourir, semble-t-il maintenant.

Son prénom était-il Marcus — comme on l'enseignait jadis — ou Titus, pour quoipenche la science moderne ? Il n'importe. Sa province natale, au coeur de l'Apennin, ne devint province romaine que peu avant sa naissance.

Il vint à Rome debonne heure, — on ignore dans quelles conditions.

Peut-être à titre d'esclave mais un esclave qui, dans sa province,parlait un excellent latin, et qui ne manqua pas d'apprendre le grec.

Il est vraisemblable qu'il devint acteur, puis chef detroupe.

Et, pour fournir des textes à ses comédiens, il en vint tout naturellement à écrire pour eux des comédies,généralement imitées des pièces grecques dont il avait connaissance.

Son premier biographe, Varron, affirme que cesdébuts furent lucratifs.

Si lucratifs que l'auteur comique, renonçant au théâtre, se lança dans les affaires, et monta quelqueentreprise de commerce maritime.

Il s'y ruina, revint à Rome, et dans un état si pitoyable que, dit Varron, il dut pour vivre"tourner la meule chez un meunier".

"Image un peu trop romanesque" dit son plus récent traducteur et analyste, AlfredErnout.

En tout cas il ne tourna pas longtemps cette meule, car le plus important de son oeuvre suit de peu son retour àRome. Combien de pièces écrivit et fit jouer Plante ? Plus de cent dit la tradition.

Le sévère et exact Varron en retient vingt etune, qui nous sont parvenues presque intégralement.

Il n'en est pas moins vraisemblable qu'il multiplia les ébauches etcanevas de spectacles divertissants, sur lesquels brodaient ses acteurs.

Le premier souci de Plaute, auteur dramatique,est en effet de faire rire son public, ce qui n'est pas un mauvais moyen pour l'attirer et le retenir.

Le rire provoqué parPlaute — la relecture de quelques-unes de ses pièces les plus illustres m'en a convaincu une fois encore, — nous estsouvent bien difficile à retrouver de façon spontanée.

C'est qu'il ne nous est guère plus possible de lire Plaute sans yretrouver Boccace et Shakespeare, — et Molière.

Bien d'autres aussi dont les emprunts sont moins visibles.

Et ces "pilleursde Plaute" ont donné à sa verve, et à ses intentions, une saveur et une forme qui nous sont plus proches : d'où que lespièces de Plaute risquent de nous apparaître comme les "brouillons" d'oeuvres et de scènes, dont la perfection techniquenous est naturellement plus accessible et familière. A vrai dire, ces comédies de Plaute pouvaient aussi apparaître aux auditeurs lettrés de Rome comme des mises en formemodernes de ces comédies grecques que connaissait bien Plaute, — et dont fort peu nous sont parvenues.

Ménandre,Philémon, Démophile, Dyphile, qui ne sont plus que des noms, avaient eux aussi diverti leurs compatriotes avec la cassettede l'avare, le valet rusé qui aide le fils à voler le père, et le soldat qui devait, bien plus tard, s'appeler Matamore...

Aussibien n'est-ce pas de l'originalité d'un sujet que l'on peut louer un auteur comique : le nombre de "sujets" est comme onsait limité.

L'agrément vrai d'une lecture de Plaute vient d'abord de la connaissance qu'il nous permet d'avoir de cequ'étaient, en un lieu donné, en un temps précis, les éternels personnages de toutes les comédies de tous les temps.

Lesvoici rassemblés à Rome — comme ils le furent à Athènes, comme ils le seront à Paris et dans la province française, commeils furent dans les tavernes de Londres, ou dans les auberges des petites villes allemandes.

Mais ici ils sont bien à Rome.D'une première lecture des comédies de Plaute, la plus simple impression que l'on puisse tirer est celle, à peu près, quel'on ressent à la découverte de Restif de la Bretonne, — par exemple.

Celle d'une familiarité soudaine, et simple, avec ununivers entièrement disparu et disparu avec ses coutumes, ses façons d'être et de comprendre, son langage même.

Danslequel on ne vit pas, pour cela moins à l'aise, grâce à cette permanence des esprits des situations et des caractères, desréactions et malentendus qui naissent de tous rapports sociaux, et qui sont universels.

Ce qui appartient au géniecomique de Plaute, et ce par quoi il peut encore nous atteindre, c'est sans doute d'avoir trouvé l'exacte mesure entre le"pittoresque" de son temps, — et qui pour lui n'était en rien "pittoresque", — et le comique de tous les temps.

Ainsi firentShakespeare, et Molière, — tous pilleurs, tous emprunteurs, — tous créateurs. A cette première approche de Plaute, toute personnelle, doit naturellement succéder une étude plus approfondie, érudite,non de ses textes mêmes, tels qu'ils nous sont parvenus — cela est affaire des plus savants spécialistes — mais bien desconditions matérielles des représentations, de la sorte de spectateurs qui venaient y rire, et de la sorte aussi desspectateurs qui boudaient à ce rire.

A ces questions répond un Essai sur le Comique dans Plaute, qui est jusqu'à présentla plus efficace introduction que je connaisse à ce comique à la fois si particularisé et universel. Il est vrai, nous n'avons pas beaucoup de précisions sur l'homme qu'était Plaute.

Que ce qu'il a laissé traîner derrière luipuisse encore, après vingt-deux siècles, donner envie de le mieux connaître, et que nous le reconnaissions encore, est unbon signe de santé.. »

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