PIERRE SEGHERS

« 1 / 2 PIERRE SEGHERS Pour s'être, depuis 1939 - où il fondait la revue Poètes casqués, devenue par la suite Poésie 40-48 - inlassable· ment occupé de donner aux poètes des possibilités d'expres• sion, après avoir fondé le groupe de Villeneuve-lès-Avignon où se retrouvaient, dès 40, d'Aragon à Pierre Emmanuel, de Loys Masson à Paul Eluard, de Francis Ponge à André Frénaud, les écrivains «résistants», Pierre Seghers 1 ne risque-t-il pas de voir oubliée sa fonction première, qui est de poésie active? Ne risque-t-il pas de l'oublier lui­ même dans le grand galop de cette vie d'éditeur des poètes et d'homme d'action où nous le voyons engagé sans rés~rve? Sa poésie est là, certes (on lui a décerné le prix Apollinaire 1959 pour l'ensemble de son œuvre), et l'une des plus vivantes d'aujourd'hui, mais nous l'aimerions plus nom· breuse, moins «jetée ».

C'est pourtant son caractère spon­ tané, bondissant, qui fait sa personnalité ; elle est d'un «fauve» plutôt que d'un « abstrait» méditant ; elle est d'un homme fraternel et prompt aux justes colères, plu­ tôt que d'un « bel esprit ».

Comme Blaise Cendrars, à qui il fait penser par plus d'un trait, Pierre Seghers doit avoir éprouvé parfois l'envie de faire un trou, au plastic, dans les murs de la Bibliothèque Nationale pour faire commu· l.

Né à Paris en 1906.

Œuvres poétiques principales : Bonne Espérance (La Tour), Le chien de pique (Ides et Calendes), Le Domaine public (Poésie 44), Le futur antérieur (Ed.

De 1\!lnuit), Jeune Fille (Seghers), Six poèmes pour Véronique et Poèmes choisis (Seghers), Racines (Inter· continentale du livre), Les Pierres (Intercontinentale du livre), Piranèse (Ides et Calendes) et trois volumes de Chansons et Complaintes. 2 / 2. »