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Pierre Jean Jouve1887-1976L'on s'accorde à dire que Baudelaire est à l'origine du mouvement poétique contemporain.

Publié le 23/05/2020

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« Pierre Jean Jouve 1887-1976 L'on s'accorde à dire que Baudelaire est à l'origine du mouvement poétique contemporain. Marcel Raymond ajoute que ce mouvement est double : qu'il comprend les artistes — c'est la filière Valéry-Mallarmé, et les voyants — c'est la filière qui va de Rimbaud aux “ chercheurs d'aventures ”.

Parmi ceux-ci, il range Jouve.

Cependant il juge ainsi en 1933, quand Sueur de Sang vient de paraître : poème qui s'avance si vertigineusement dans l'homme souterrain que les mots en effet se déchirent sous la violence de la vision.

Mais il me semble qu'au jour où nous sommes, découvrant l' œ uvre de Jouve dans son étendue, œ uvre qui commence vers 1907, qui se poursuit sous nos yeux, l'art du langage frappe d'abord.

Les réalités, acceptées, rejetées — saisies à nouveau, la substance de mort, la substance érotique, les réalités profondes et la matière céleste — sont présentes, cependant gouvernées, soumises au verbe.

Jouve reproduit l'unité de Baudelaire.

L'on sait du reste par son journal, par ses essais, qu'il s'est proposé deux modèles : dire, comme Baudelaire, comme Rimbaud ; “ ne pas dire ”, comme Mallarmé ; en tout cas retrouver la poésie absolue. Pierre Jean Jouve naît dans une ville de province, “ vieille ville espagnole ” comme il aime à dire ; c'est le 11 octobre 1887, à Arras ; dans une famille très simple, où l'on a toutefois le goût de la musique ; la musique accompagne l'adolescence, montre la poésie : “ alors un voile se déchire ”.

Jouve se place dans la lumière de Baudelaire, il se veut poète, il veut faire une œ uvre. À partir de là, les circonstances de la vie sont les chemins de l' œ uvre.

Que Jouve étudie la médecine, l'abandonne ; qu'il voyage ; qu'il se marie, rompe ce mariage pour un autre d'une grande importance ; qu'il connaisse deux guerres et deux fois s'exile ; qu'il vive à Paris ou pendant d'assez longues périodes en Provence, en Italie, en Engadine — l'événement de conscience l'emporte sur l'événement extérieur.

La vie, ascétique, n'a de sens que par l' œ uvre, belle.

La guerre elle-même devient une partie de l'âme.

Dans Kyrie (1938) et dans La Vierge de Paris (1940 à 1945), il ne fait pas une poésie de circonstance, il est, sur un plan agrandi, le témoin de la catastrophe.

Nous comprenons qu'il définisse la poésie : une âme inaugurant une forme.

Dire que l'ouvrage de Jouve se trouve fixé par les nœ uds d'une existence en quelque sorte idéale, c'est rêver sur les aspects positifs et négatifs, ou pour employer la langue de Mallarmé, sur les feux réciproques qu'échangent le poète et sa poésie dans l'opération de leur double idéalisation.

C'est la seule unité, ou la seule déchirure.

Il ne faut pas, cédant à la tentation ordinaire, en vouloir une autre qui lierait l'inspiration à une foi ou à un système ou même à une forme : à la “ vita nuova ” que Jouve reconnaît en 1924 et qui le fait rejeter ses premiers livres ; à la psychologie des profondeurs qu'il salue quelques années plus tard, en un texte désormais célèbre : Inconscient, Spiritualité et Catastrophe ; à l'image d'une “ Chine intérieure ” dont il Jouve, vers 1950, quand il rétablit la mémoire de Ségalen.

Il ne faut pas s'efforcer à l'unité artificielle ; au contraire, accepter les différences, les contradictions — le mouvement ; en même temps observer que toutes choses, finalement, se mettent en place, forment l'objet poétique.

Si donc il est légitime, et nécessaire, de marquer des périodes, des sources d'inspiration, des cycles, de distinguer le poète, le romancier, I'essayiste, le traducteur d'autres poètes, il convient de subordonner le souffle à la voix, le matériau à l'organisation. »

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