PERRAULT

« Le protégé de Colbert N é en 1628 et très tôt attiré par la littérature, Charles Perrault fait des études de droit et devient avocat comme son père, mais ne plaida jamais.

Son premier écrit date de 1653: ce poème, intitulé Les Murs de Troie, fut vraisemblablement rédigé avec l'aide de ses frères.

En 1663, Charles passe sous la protection de Colbert.

D'abord grand commis, il devient contrôleur général des Bâtiments, puis académicien en 1671.

La seconde moitié du XVIIe siècle apparaît en France comme l'une des périodes les plus fécondes sur le plan artistique et littéraire.

En effet, sous l'influence de Colbert, des architectes célèbres (Mansart, Le Vau) se livrent à de grandes réalisations; l'académie des Sciences est fondée en 1666, et les autres académies sont réorganisées.

Pour sa part, Charles Perrault a re­ vendiqué la paternité de la colonnade du Louvre, attribuée à son frère Claude, chef-d'œuvre de classicisme.

Mais en 1683, peu avant la mort de Colbert, Charles perd son poste.

Sa disgrâce est due à Boileau et à Racine, historiographes du roi, qui défendaient une thèse opposée à celle de Perrault dans la querelle · des Anciens et des Modernes.

La querelle des Anciens et des Modernes A près avoir publié Saint Paulin, une épopée chrétienne, en 1685, Charles fait lire à l'Académie son poème polémique Le Siècle de Louis le Grand, qui indignera Boileau.

Dans cet ouvrage, il oppose l'art de !'Antiquité à celui de l'époque de Louis XIV.

En rivalité avec les Anciens, Charles, partisan des Modernes, défend l'idée que le progrès est possible en art comme en science et prouve la supériorité du CHARLES P ERRAULT A l'époque de Perrault, il n'y avait pas à proprement parler de littérature enfantine, d'où la présence de «Barbe-Bleue », un des contes les moins faits pour les enfants ·,.,- Charles Perrault, « conseiller du roi et contrôleur général des Bâtiments de sa majesté» A propos de la pantoufle de «_verre » de Cendrillon: Balzac et Littré sont à l'origine d'un contresens amusant puisqu'ils en font une pantoufle de « vair», ce tenne désignant la fourrure de petit-gris .

Or, dans l'édition originale de 1697, le mot« verre » est employé plusieurs fois par Perrault, qui joue pleinement Je jeu de l'irrationalité puisque, dans un conte de fées, le verre peut être de nature incassable .

X\ W SIECLE Ses contes l'ont rendu célèbre et ont sans doute occulté, pour ses lecteurs du xxe siècle, toute une partie de sa personnalité.

siècle de Louis XIV sur celui d'Auguste.

C'est le début d'une longue polémique à laquelle il prend part en publiant de 1688 à 1698 les Parallèles des Anciens et des Modernes (4 volumes).

En 1672, Charles avait épousé une jeune fille, Marie Guichon, avec laquelle il aura une fille et trois fils.

Mais en 1678, sa femme meurt juste après la nais­ sance du troisième fils, Pierre, et Charles élève seul ses enfants.

Les premiers contes en vers E n réponse à la Satire contre les femmes de Boileau, Charles publie son premier conte en vers d'après Boccace : La Marquise de Salusses ou la Patience de Grisélidis, dans lequel il met en scène la fidélité féminine.

Puis il rédige les « Souhaits ridicules » et « Peau d 'Ane ».

Ces trois œuvres seront regroupées en 1694 sous le titre de Contes en vers.

En 1695 s'y ajoute une préface importante qui dénonce le caractère immoral des contes de l 'Antiquité.

Sans doute moins élaborées que les contes en prose, ces histoires comportent des invraisemblances, mais témoignent néanmoins d'une. »