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Pensez-vous comme Paul Eluard que « les véritables poètes n'ont jamais cru que la poésie leur appartînt en propre » ?

Publié le 09/12/2021

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Il exprime alors sa conception d'un poète prophète, qui perçoit ce que d'autres sont incapables de percevoir. Hugo s'exclame « insensé qui crois que je ne suis pas toi » évoquant la dimension supérieure du poète. Cette vision d'un poète prophète, fait du poète un être à part. On peut citer le poème de Baudelaire « L'albatros », métaphore du poète exilé parmi les hommes. « Ses ailes de géant l'empêche de marcher ». Il y a alors une sorte d'élection du poète, une vocation poétique qui ne permet pas de considérer l'être ordinaire comme poète. L'hermétisme poétique D'autre part, ce qui conduit à réserver la poésie à une élite c'est notamment l'hermétisme de certains poètes comme Mallarmé, ou plus tard Valery, Michaux, Saint-John Perse...Ces poètes emploient une syntaxe ou un vocabulaire difficile à saisir pour les non-spécialistes. Cela conduit d'ailleurs cette poésie à n'être que peu lue et cela renforce l'idée du poète exclu. Dans un désir d'absolu, ces poètes « négligent » si l'on peut dire la réception de l'oeuvre. Non seulement tout le monde ne peut pas être poète, mais tout le monde ne peut pas lire la poésie.

« Dans Poésie intentionnelle et poésie involontaire , Paul Eluard fait l'affirmation suivante : « les véritables poètes n'ont jamais cru que la poésie leur appartînt en propre ».

Il énonce ainsi sa conviction profonde : la poésie est l'affaire de tous, elle n'appartient à personne, et le poèteest un homme comme les autres.

Peut-on alors penser comme Eluard que la véritable poésie soit une poésie de l'ordinaire, du quotidien,une poésie collective qui « se situe dans la foule » ? I.

« Tout homme est frère de Prométhée » Tout homme est frère de Prométhée : c'est ce que le poète affirme dans son œuvre.

Prométhée, voleur de feu, figure mythique volontiersassociée au poète est ici convoquée pour faire valoir la sensibilité poétique de tout homme.

Pour Eluard, chacun peut revendiquer un « liende parenté » avec la poésie. La poésie inscrite dans une réalité humaine1.C'est que la poésie doit se concevoir, selon lui, au sein d'une réalité.

Au XXème siècle, la définition de l'art est considérablementébranlée.

On assiste à des mouvements tels que le surréalisme ou l'OuLiPo (ouvroir de littérature potentiel), qui mettent en œuvre unevéritable révolution littéraire.

On peut ainsi penser aux poèmes à fabriquer soi-même de Tzara ou encore à l'écriture automatique.

Celase veut une preuve de la poéticité de chacun.

Cette volonté de percevoir de la poésie dans le réel se reconnaît aussi dans l'apparition dethèmes nouveaux et modernes.

On peut penser à des poètes comme Apollinaire ou Verhaeren qui firent l'apologie du progrès techniquepar exemple. L'effacement des frontières prose/vers2.Cette poésie accessible à tous est également rendue possible par l'apparition depuis le XIXème des poèmes en prose.

Cela tend àgommer les frontières entre prose et poésie.

L'idée naît alors d'une prose poétique et de poèmes en prose.

La poésie n'a plus besoin devers pour s'exprimer.

Elle est présente n'importe où.

Finalement, Eluard affirme même que là ou il y a des mots, il y a poésie, puisquechaque mot participe d'une vérité existentielle. L'esprit moderne3.Avec le travail effectué par la psychanalyse, l'art ne se conçoit plus comme une maîtrise, le fruit d'un travail conscient et élaboré.

Ondonne une importance nouvelle à la part inconsciente de la création.

Le poète devient alors celui qui est capable de laisser son inconscients'exprimer.

On peut prendre l'exemple de l'écriture automatique, et voici ce qu'André Breton, chef de file du mouvement surréaliste écrit àce sujet : « Faites-vous apporter de quoi écrire, après vous être établi en un lieu aussi favorable que possible à la concentration de votreesprit sur lui-même.

Placez-vous dans l'état le plus passif, ou réceptif, que vous pourrez.

Faites abstraction de votre génie, de vos talents et de ceux de tous les autres ».

On voit bien alors que le génie n'est pas indispensable à la création littéraire, et l'emploi de la deuxième personne du pluriel montre que Breton s'adresse à tous, à ses lecteurs en général.

II.

Le poète élu Cependant, à cette conception d'une poésie du quotidien et de l'ordinaire, s'oppose une toute autre théorie.

Celle du poète romantique,poète maudit, exilé parmi les hommes, mais aussi celle d'une poésie de l'absolu comme la concevaient Baudelaire, Rimbaud ouMallarmé. Le poète voyant1.« Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant » écrit Rimbaud.

Il exprime alors sa conception d'un poète prophète, qui perçoit ce qued'autres sont incapables de percevoir.

Hugo s'exclame « insensé qui crois que je ne suis pas toi » évoquant la dimension supérieure dupoète.

Cette vision d'un poète prophète, fait du poète un être à part.

On peut citer le poème de Baudelaire « L'albatros », métaphore dupoète exilé parmi les hommes.

« Ses ailes de géant l'empêche de marcher ».

Il y a alors une sorte d'élection du poète, une vocationpoétique qui ne permet pas de considérer l'être ordinaire comme poète. L'hermétisme poétique2.D'autre part, ce qui conduit à réserver la poésie à une élite c'est notamment l'hermétisme de certains poètes comme Mallarmé, ou plustard Valery, Michaux, Saint-John Perse…Ces poètes emploient une syntaxe ou un vocabulaire difficile à saisir pour les non-spécialistes.Cela conduit d'ailleurs cette poésie à n'être que peu lue et cela renforce l'idée du poète exclu.

Dans un désir d'absolu, ces poètes« négligent » si l'on peut dire la réception de l'œuvre.

Non seulement tout le monde ne peut pas être poète, mais tout le monde ne peutpas lire la poésie.

On peut citer certains poèmes particulièrement obscurs de Mallarmé comme le « Styx » (attention ne pas reprendre latotalité du poème mais seulement un vers significatif) : Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,Maint rêve vespéral brûlé par le PhénixQue ne recueille pas de cinéraire amphore Sur les crédences, au salon vide : nul ptyxAboli bibelot d'inanité sonore,(Car le Maître est allé puiser des pleurs au StyxAvec ce seul objet dont le Néant s'honore.) Mais proche la croisée au nord vacante, un orAgonise selon peut-être le décorDes licornes ruant du feu contre une nixe, Elle, défunte nue en le miroir, encorQue, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixeDe scintillations sitôt le septuor. III. « Nous nous situons dans la foule » Finalement, nous pouvons considérer que, si le poète a effectivement unE place à part parmi les hommes, notamment par une sensibilitéexacerbée, la poésie n'appartient à personne.

Elle est un art vivant qui se déploie et permet à celui qui l'écrit comme à celui qui la lit des'ouvrir au monde. Oralité et poésie1.Dès les origines de la poésie, celle-ci était écrite pour être lue.

Des chants les plus sublimes de L'Iliade d'Homère à la chanson de Roland, des stances de Corneille, éminemment poétiques aux splendides poèmes à Lou d'Apollinaire, la dimension d'oralité est toujours présente dans la poésie.

Ces vers sont écrits pour être entendu, ils résonnent en nous, lecteurs ou auditeurs comme une mélodie que nous nousapproprions et qui éduque notre sensibilité.

Le lien intime entre musique et poésie est à ce titre révélateur : ce qui sépare le poème enprose de la prose ordinaire, n'est-ce pas encore la musicalité, le rythme, ce rythme qui a eu pour but de graver le poème dans lesmémoires de la collectivité, dans la mémoire d'un peuple. L'engagement poétique2.En effet, le poète n'est pas isolé du monde réel.

Sa poésie, si elle donne une vision sans cesse renouvelée du réel, est profondémentancrée dans ce réel.

Car la poésie est avant tout la quête de l'absolue vérité.

L'exemple le plus frappant de l'ancrage de la poésie dans lemonde des hommes est bien entendu la poésie engagée du XXème dont Eluard fut l'une des figures majeures avec Aragon.

Dans son 3.. »

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