Pays de l'Est

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Les pays "libérés" par l'Armée Rouge en 1944-1945 deviennent des démocraties populaires entre 1946 et 1948. Alignés sur l'URSS, jusqu'à ce que celle-ci n'ait plus les moyens de se faire respecfer, membres du Kominform, ils resteront staliniens jusqu'en 1953, condamnant les ministres suspects de nationalisme pour "titisme" ou "sionisme". Ensuite, malgré la dissolution du Kominform en 1956, ils connaîtront, comme l'URSS, une période de dégel, sans qu'il soit question pour eux d'abandonner le camp socialiste ou de manifester quelque particularisme national. Tous adhèrent en 1955 au Pacte de Varsovie. La répression s'abat en juin 1953 sur les Berlinois qui brûlent le drapeau rouge; les chars soviétiques écrasent la Hongrie d'Imre Nagy en octobre 1956. La seule marge de manoeuvre qui leur reste est économique : réformes de Gomulka en Pologne, Novotny en Tchécoslovaquie, Kadar en Hongrie. Seule l'Albanie d'Enver Hodja rompt définitivement avec le camp soviétique en devenant maoïste en 1961. A partir de 1964, ils doivent s'aligner strictement sur le "néo-stalinisme" brejnevien. En 1968, les chars du Pacte de Varsovie mettent fin au "Printemps de Prague", pendant lequel Dubcek avait tenté l'expérience d'un "socialisme à visage humain" . En 1970, les émeutes des ouvriers de Gdansk sont sévèrement réprimées, et l'espoir qu'avait fait naître en Pologne la reconnaissance du syndicat Solidarité (Solidarnosc), dirigé par Lech Walesa, est déçu dès décembre 1981 avec la proclamation de "l'état de guerre" par le général Jaruzelski. Les opposants sont systématiquement emprisonnés comme les signataires de la "Charte 77" qui demandent le respect des accords d'Helsinki. Si elle n'est pas aussi catastrophique que celle de l'URSS, la situation économique des pays de l'Est est cependant mauvaise et leur endettement envers l'Occident va croissant. En 1985, les pays de l'Est doivent s'aligner sur la perestroïka gorbatchevienne, mais ils en tirent les conséquences, allant jusqu'au bout de la libéralisation et coupant, à partir de 1989, les liens avec le "Grand frère" : chute du Mur de Berlin en automne 1989, "Révolution de velours" et élection du dissident Vaclav Havel en Tchécoslovaquie, mise en scène macabre et exécution des Ceaucescu en Roumanie, élection de Walesa comme président de la République en 1990.