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PAULHAN Jean

Publié le 07/11/2020

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L'opposition traditionnelle entre la matière d'un livre et la manière de l'auteur, son langage propre, n'a de réalité que dans les schémas commodes de la critique. En effet, premièrement : la manière de penser, c'est aussi la manière de s'exprimer; deuxièmement : quant à la «matière» d'une œuvre, sans doute est-ce pour l'essentiel son sujet, son contenu, mais c'est aussi son tissu, plus ou moins gros, doux, brillant ou bourru, sa pâte plus ou moins creusée ou léchée, ou triturée, ou fouettée. Au terme de sa plaidoirie Paulhan peut donc nous confirmer que le langage n'est pas opposable à la pensée, ni la « forme » un ennemi du « fond » ; et il nous propose alors cette formule, d'une simplicité définitive : L'acceptation du langage est la condition et non point l'obstacle de l'expression de la pensée. Au demeurant, l'écrivain, tout autant que le moraliste, ont fait leur profit des principes que le théoricien avait édictés. Et si la « pensée » est une affaire de mots dans ses écrits, c'est parce que bien souvent poésie et sagesse savent s'y fondre l'une dans l'autre. Ainsi : L'esprit occupe à chaque instant tout l'espace dont il dispose. Ou encore, extrait du même ouvrage, bien modestement intitulé Entretien sur des faits divers et publié en 1930 : Il est bien vrai que les gens gagnent à être connus. Ils y gagnent en mystère.

« 1 / 2 PAULHAN Jean 1884-1968 Criti�h9 essayiste, né à Nîmes.

On peut juger mince le bagage de cet écrivain (5 volumes pourtant), �hH fut l'animateur de l'avant-garde durant près d'un demi-siècle et �iH s'amusa à entrer (sans opposition, bien sûr, vu sa célébrité et son grand âge) à l'Académie française : en matière de récit, Le Guerrier appliqué (1917), Aytré qui perd l'habitude (1921), La Guérison sévère (1925), etc.

Et en matière d'essai, Les Fleurs de Tarbes (1941), Clef de la poésie (1944), etc.

Sa vie se confond tout entière avec son activité de rédacteur en chef de la NRF (1925 à 1968).

li y fut un prodigieux détecteur de talents, 2 / 2. »

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