Paul-Joseph Barthez1734-1806Le chancelier Paul-Joseph Barthez n'admettait point qu'on lui rappelât son universelleculture, tant il craignait qu'une telle louange empêchât de voir en lui avant tout un médecin.
Publié le 22/05/2020
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Paul-Joseph Barthez
1734-1806
Le chancelier Paul-Joseph Barthez n'admettait point qu'on lui rappelât son universelle
culture, tant il craignait qu'une telle louange empêchât de voir en lui avant tout un médecin.
Et pourtant, cet homme avait tout lu, tout retenu.
Barthez fut l'auteur fameux des Éléments de
la science de l'homme. Il fut aussi un juriste distingué, et il compta parmi les conseillers à la
Cour des Aides de Montpellier.
L'Académie des Inscriptions a couronné de lui deux
mémoires historiques.
Il était amoureux de philologie.
Il possédait un grand nombre de
langues vivantes ou mortes.
Mais Barthez avait surtout l'amour des sciences directes, des
observations exactes, et aussi une grande aptitude à discerner l'enchaînement des faits
comme des idées abstraites.
Son enseignement aborda presque toutes les disciplines de l'art
médical.
Mais il sut réfléchir longuement avant que d'écrire.
Il avait dépassé la quarantième
année quand ses grands ouvrages de synthèse virent le jour.
L' œ uvre maîtresse de Barthez fut le Traité des nouveaux éléments de la science de l'homme, qu'il a
entendu rédiger en dehors de toute intervention philosophique ou métaphysique.
Aucune
des grandes théories par lesquelles les diverses sectes prétendaient alors expliquer les
phénomènes de la vie ne satisfaisait son esprit : il s'écartait des mécaniciens comme des
animistes, de Bordeu comme de Haller.
Aux yeux de Barthez, les êtres vivants se distinguent des êtres inanimés par un ensemble
coordonné de phénomènes mouvants, mais toujours orientés vers une même fin, et qui
sauvegardent la continuité, l'unité, l'harmonie de la matière vivante.
Barthez, bien que l'on
pressente à chaque instant ses tendances profondes de croyant, ne les exprime jamais.
Son
principe vital n'est que “ la cause qui produit tous les phénomènes de la vie dans le corps
humain ”.
Son nom est indifférent.
On pourrait aussi bien, écrit Victor Vedel, parler à son
propos d'“ énergie biogène ”, une forme d'énergie entre tant d'autres.
Qui ne voit qu'une telle
conception réserve toutes les interprétations ?
Le “ vitalisme ” de Barthez n'anime pas seulement sa représentation physiologique des êtres ;
il dirige ses méthodes de traitement.
Barthez connaît l'importance du terrain, lentement
constitué par les apports des générations passées, modelé par les années.
Édités en 1778, ses
Nouveaux éléments devaient reparaître en 1806, enrichis de notes qui en doublent le volume.
La Nouvelle doctrine des fonctions du corps humain, en 1774, n'est qu'un ouvrage préparatoire.
Son Éloge d'Hippocrate est de 1802 C'est de la même époque que datent les traités sur La
thérapeutique des fluxions et sur La colique iliaque chronique. L'année suivante, le Traité des
maladies goutteuses est de pure ligne barthézienne.
La Nouvelle mécanique des, mouvements de
l'homme et des animaux devait soulever de vives polémiques.
Quel homme était ce grave Barthez, observateur autant que philosophe ? Il connut en tant
que médecin, à Montpellier comme à Paris, la faveur la plus flatteuse et la plus étendue.
Barthez fut médecin du duc d'Orléans, médecin consultant du roi, membre du Conseil de.
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