Paul GAUGUIN:MADELEINE BERNARD.

« Paul GAUGUIN MADELEINE BERNARD Madeleine Bernard , la jeune sœ ur du peintr e Ém ile Bernard , in spire à Gaugu in ce portrait à la fois s obre et piquant.

Elle mourra quelques année s plus tard , v ictime de la tuberculose.

Gauguin a peint ce portrait de Madeleine Bernard au dos d'un paysage de Pont-Aven intitulé La Rivière blanche.

Le peintre man­ quait en effet d'argent pour s'acheter des toiles.

C'est pendant l'été 1888 qu'il fait la connaissance de cette ïeune fille de dix-sept ans à Pont-Aven.

«Il fit le portrait de ma sœur, tandis que je la peignais au Bois d'Amour , dans l'attitude allongée d'une gisante.

Bien entendu , ni Gauguin ni moi ne fîmes de ma sœur autre chose qu'une carica­ ture, étant donné nos idées d'alors sur le caractère ; mais il demeure que Gauguin pei­ gnit un portrait (non ressemblant, mais très intéressant quant au style) derrière un paysa­ ge de Pont -Aven (ancienne manière)» , écrit Emile Bernard.

L'ŒUVRE Quand il en fit ce portrait en 1888, Gauguin était amoureux de son modèle.

Mais Made­ leine lui préférait le peintre Charles Laval.

Son regard en coin et son sourire discret don­ nent l'impression qu'il s'agit d'une femme mûre, sûre de ses charmes, et non de la jeune fille 'mystique décrite par son frère.

Gauguin n'a pourtant pas cherché à l'embel­ lir: il la représente dans une blouse sombre, ly1~deleine au Bo is d'Amour , par son frère, Em ile Bernard .

«Elle était pour mo i l' image du paradis », disait le peintre.

Paul GAUGUIN 1848-1903 • Madeleine Bernard • Huile sur toile 72 cm x 58 cm • Sign é et daté en haut, à droite, ((P.

Gauguin 88 » • Peint en 1888 • Localisation : musée de Grenoble • Expo sition s: Paris, 1906 , 1949, 1989; .llâle , 1949 ; Lausanne , 1950; Edimbourg , 1955 boutonnée jusqu'au cou, et un manteau peu élégant.

Même le cadre est austère: le modè­ le se détache sur un fond gris-bl eu très fade.

Sur le mur, on distingue le bas d'une gravure représentant des pieds de ballerines.

Il s'agit apparemment d'une composition de Forain reproduite sur une couverture du Courrier fran­ çais.

Madeleine aura un destin tragique: après avoir soigné son fiancé Laval, mort de tuberculose en 1894, elle contrac te à son tour la ma ladie et décède un an plus tard.

LA CRITIQUE «Ce portrait trahit une intensité qui sonne juste , une vérité , et même , pourquoi pas, un brin de coquetterie .

Gauguin n'avait-il pas raison de voir , chez la "Sainte " Madeleine gue nous présentent les souvenirs de son frère, des ressources de femme fatale?» , écrit l'historienne d'art Françoise Cachin.

L'HISTOIRE Le peintre a offert ce tableau à Émile Ber­ nard, mais celui-ci ne l'a pas conservé.

Il figu­ re en effet au Salon d'Automne de 1906 ...

présenté du côté du paysage ! LA COTE Un portrait de la même année, Tête de Bretonne, a atteint 999000FF (180 000 dollars) lors d'une vente aux enchères à New York en 1992.

On peut acheter une eau forte de l'artiste à partir de 5 300 FF (950 dollars).. »