ost

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ost, dans le vocabulaire de la féodalité, service militaire dû par le vassal à son seigneur.

Caractéristique de la mise en place des institutions féodales et de l’apparition des châtellenies indépendantes, l’ost remplace, à partir du IX^e siècle, les armées barbares (franques, saxonnes, burgondes). Ce service dure en général quarante jours par an et sert aux seigneurs à mener leurs campagnes : le vassal doit fournir à son seigneur un certain nombre de combattants, en fonction de l’importance de son fief, qui sont comptabilisés en « lances «, chaque lance représentant six hommes, le chevalier et ses desservants. Si le chevalier et ses deux écuyers sont d’origine noble, les fantassins (bientôt appelés « coutiliers «, du nom de leur arme, la coutille) ainsi que les porteurs sont souvent des paysans.

L’armée constituée par le service d’ost est plus adaptée à des combats singuliers qu’à des offensives concertées, ce qui explique partiellement les déroutes successives des armées françaises durant la guerre de Cent Ans (Crécy, Poitiers, Azincourt). Le modèle des troupes de professionnels en vigueur dans les armées anglaises (embauche par contrats d’« endentures «) s’imposera également en France, comme l’illustre en particulier la carrière de Bertrand du Guesclin.

L’ost alimente les armées féodales jusqu’au XV^e siècle ; mais l’allongement des campagnes (on distingue l’ost de la chevauchée, service beaucoup plus ponctuel) entraîne des défections inopinées : en 1226, le comte de Champagne, Thibaut IV, abandonne l’armée royale devant Avignon, estimant son service achevé. Pour pallier cet inconvénient, les rois payent les journées supplémentaires passées au combat : cette pratique prépare la naissance d’une armée royale soldée et permanente.

En interdisant les guerres privées, Louis IX accélère le processus du déclin des osts féodaux au profit d’un ost royal dû par tous ses vassaux et arrière-vassaux. La mise en place d’une armée royale permanente par Charles VII (1445) et la défaite, sous Louis XI, des derniers grands princes territoriaux qui lèvent encore leurs troupes par l’ost achèvent de discréditer ce système. Son agonie dure cependant jusqu’aux guerres de religion, qui donnent le coup de grâce au service d’ost.