Databac

« On peut être héros sans ravager la terre »

Publié le 20/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : « On peut être héros sans ravager la terre ». Ce document contient 912 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.


« INTRODUCTION Les héros antiques constituaient une race intermédiaire entre les hommes et les habitants de l'Olympe : les uns étaient demi-dieux dès leur naissance, les autres recevaient la qualité divine comme récompense de leurs hauts faits.

Le mot a perdu dans notre langue sa valeur mythologique, mais il s'applique toujours à ceux qui se distinguent du commun des mortels.

Boileau écrivait à ce sujet la mise en garde suivante : « On peut être héros sans ravager la terre ».

Ce vers s'explique par l'idée qu'on se faisait en général de l'héroïsme au siècle de Louis XIV ; mais cette conception s'est élargie de nos jours, au point de se transformer totalement. I.

LA CONCEPTION TRADITIONNELLE DE L'HÉROÏSME Le héros au XVIIe siècle est un soldat : grotesque ou séduisant, il est le Matamore de Y Illusion Comique ou le Rodrigue du Cid.

Il s'incarne aussi dans le Cardinal de Retz, dans ces nobles qui passent leur vie à tirer Fépée, au cours de la Fronde ou dans les duels. Aspects positifs de l'héroïsme traditionnel L'héroïsme ainsi compris suppose un certain nombre de qualités morales essentielles qui forcent l'admiration : une action énergique ne peut être menée sans courage, et nous savons à quel point la volonté est nécessaire à cette vertu.

L'endurance, le mépris de la souffrance sont aussi la marque de ces personnages grandioses qui sont dans la littérature la traduction idéale d'une réalité concrète : d'Achille à Rodrigue, en passant par Roland, le type du preux, brave et fort, presque surhumain, s'impose à l'imagination du public.

Le plus souvent, son prestige tient aussi à l'idéal qu'il défend.

S'il fait la guerre, c'est pour une bonne cause, et l'on sait avec quel art l'auteur de la Chanson de Roland a transformé l'histoire pour créer un héros sans tache.

Les chevaliers du Moyen Age, que Victor Hugo représentera sous les traits d'Éviradnus, parcouraient leur pays pour faire respecter la justice ; les Résistants de la dernière guerre se battaient pour leur patrie ; Malraux, dans L'Espoir, montre toutes les résonances d'une lutte qui met en jeu le sort d'une part de l'humanité. Héros littéraires ou personnages historiques, ils ont en commun le désir de s'engager totalement, sans aucune restriction.

Ils méprisent la mort, et font volontiers le sacrifice d'eux-mêmes : les rescapés de la bataille d'Angleterre de 1940 évoquent la facilité avec laquelle ils risquaient chaque jour leur vie. Aspects négatifs Chacune de ces qualités, il est vrai, a son revers : les vertus martiales que nous évoquions s'accompagnent parfois d'une insensibilité dangereuse.

Le personnage le plus caractéristique à cet égard est celui d'Horace, dans la pièce de Corneille ; Curiace fait son devoir comme lui, mais en le déplorant ; l'autre au contraire réprime toute faiblesse : « Albe vous a nommé ; je ne vous connais plus ».

Et nous avons fait l'expérience douloureuse, pendant la dernière guerre, de la cruauté dont sont capables des soldats fanatisés. Le danger est d'autant plus grand que la cause défendue n'est pas toujours juste : les héros se mettent au service du mal comme au service du bien.

Les généraux de Louis XIV s'illustrèrent dans des guerres de conquête iniques, ceux de Napoléon aussi — et le IIIe Reich allemand fit bien pire.

Julien Gracq, dans le Rivage des Syrtes, montre la naissance ténébreuse d'un héroïsme qui n'a d'autre fin que lui-même.

A-t-on le droit d'excuser le mal sous prétexte qu'il est source de grandeur ? On en a d'autant moins le droit que cette grandeur est totalement destructrice.

Le héros parfait, dans cette forme d'héroïsme, n'est-il pas le kamikaze japonais qui se tue avec son avion pour atteindre la cible à coup sûr ? Il y a là en fait toute une tradition, prestigieuse peut-être mais barbare, qui ne devrait- plus séduire que notre curiosité. Il est donc possible de constater que la réflexion de Boileau se justifie.

Mais il ne faut pas oublier les vertus qui sont à la base de l'héroïsme.

Ne pourrait-il prendre d'autres formes ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles