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Note d’expertise - Marché de l'art - Alexandre Calame

Publié le 07/07/2025

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« Note d’expertise Marché de l’art Attribution à Alexandre Calame (Vevey dans le canton de Vaux 1810- Menton 1864) Gazette Drouot CALAME Alexandre (attribué à) : Estimation : 1 500 - 1 600 EUR " Le lac de Thoune ".

Huile sur carton.

(30 x 39,5 cm). Notre sujet porte sur une huile sur carton, de petit format (30 x 39,5), du XIXème siècle, propre aux tendances paysagistes de cette époque.

Un lac se dresse en premier plan, entouré d’une végétation sauvage composée d’herbes hautes et de marécages.

Une forêt se décline en second plan, laissant le dernier plan à de majestueuses montagnes surplombées d’un ciel majoritairement dégagé et clément.

Aucune inscription n’est présente sur le carton.

Le titre donné à cette peinture n’est autre que “Le lac de Thoune”.

Il s’agit d’un lac alpin situé dans l'Oberland bernois en Suisse; son nom lui vient de la ville de Thoune, Thunersee en allemand.

Les sommets réputés à ses alentours sont le Stockhorn, le Niesen et le Niederhorn, mais c’est le Stockhorn qui se rapproche le plus de la représentation picturale, si bien-sûr il s’agit en effet du lac de Thoune. Par ailleurs, l'huile sur carton est utilisée pour peindre des études rapides et des croquis détaillés à l'huile.

Les études sont des matériaux de référence et des aides visuelles utiles pour peindre des compositions complexes et de grande taille.

Mais beaucoup d'artistes impressionnistes français utilisent le carton pour peindre des œuvres finies, pour sa texture et sa couleur de fond brun chaud.

Ici, il est davantage question d’une œuvre finie. Il est attribué à Alexandre Calame car c'est un tableau typique de son style et de son époque.

Calame était un peintre suisse du XIXe siècle spécialisé dans les paysages alpins.

Ses peintures étaient caractérisées par des couleurs vives et des détails minutieux.

"Le lac de Thoune" de par sa représentation se rapproche d’autres œuvres d’Alexandre Calame, comme Au lac d’Uri, (de date inconnue) ou Près de Seelisberg : une vue du lac de Lucerne vue du Seelisberg, Suisse, 1861.

Ces éléments sont tous caractéristiques du style de Calame et de ses contemporains.

De plus, les archives de son atelier indiquent qu'il a souvent peint des scènes similaires. L’attribution de ce tableau au peintre Alexandre Calame, se traduit par plusieurs facteurs éventuels.

Tout d’abord, pour son origine Suisse et son exercice au sein de ce pays au cours du XIXème siècle (1810-1864).

Puis, pour sa réputation de peintre de paysage romantique souvent considérée comme une fusion du romantisme allemand et du paysagisme anglais, et faisant partie de l’école des paysages alpestres.

La raison pour laquelle ce tableau est considéré comme en partie typique de son style et de son époque, est l'utilisation de la lumière pour créer des effets poétiques, des scènes de nature sauvage et grandiose, ainsi que des paysages montagneux et une habileté à capturer les ambiances atmosphériques dans ses peintures. Mais voilà que les caractéristiques de son travail comprennent également des couleurs sombres et des contrastes dramatiques ou une dramatisation de la nature, avec des cascades et des ruisseaux, des tempêtes et des ciels orageux, des conifères brisés pris par des vents tumultueux ou bercés par une lumière dorée digne d’un coucher de soleil, qui ne sont en rien présent dans l’oeuvre considérée.

De plus, Calame était reconnu pour la qualité technique de ses peintures, pour son réalisme, utilisant des techniques précises pour rendre les détails de la nature, comme les rochers, l'eau, les nuages, les feuilles; ainsi que l’usage de toiles pour beaucoup de grand format (ici c’est un petit format : 30 x 39,5 cm si l’on compare avec une peinture d’Alexandre Calame Lac de Thoune, 1860, avec pour mesures 235 x 312,4 cm). Dans cette huile sur carton du “Lac de Thoune”, même si le style se rapproche de Ruine Unspunnen vor dem Blick auf Eiger, Mönch und Jungfrau, 1860, le paysage reste bien trop sage.

Le tableau donne davantage une impression, un flou volontaire, un ton bien trop homogènement clair, un amas d’arbres étrangers aux conifères (constant dans les représentations alpines de Calame), bien trop lissée et sans caractère électrique ou désinvolte, une brume harmonisant les teintes et plongeant la montagne ombragée dans un inconnu peu représentatif du peintre.

Par ailleurs, celui-ci s’est forgé, par la maîtrise des techniques de «reproduction» picturale, un langage original combinant à la fois la science de l’observation et la traduction des émotions suscitées par la contemplation de la nature.

Ici, c’est donc l'absence de précision du détail ou de réalisme qui semble incohérente avec le travail habituel et caractéristique d’Alexandre Calame.

D’autre part, des analyses scientifiques de la peinture ont révélé que les pigments utilisés pour créer l'œuvre ne correspondaient pas aux matériaux utilisés par Calame dans ses peintures. Considéré comme l’un des pères de la peinture alpestre, glorieuse renommée acquise grâce à un violent orage, l'une de ses œuvres.... »

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