Databac

Nicolas Machiavel

Publié le 09/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Nicolas Machiavel. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
Machiavel naquit dans la branche pauvre d'une éminente famille florentine, ce qui limita son éducation, et de fait, le protégea des excès de classicisme de la pensée humaniste. Après l'échec de Savonarole et le retour de la République, Machiavel alors âgé de vingt-neuf ans, entra dans la bureaucratie florentine comme secrétaire de la deuxième chancellerie, puis du conseil des Dix. Au cours d'une mission diplomatique, il rencontra César Borgia, despote cruel qu'il méprisait tout en lui reconnaissant des qualités qu'il idéalisera dans sa conception du "nouveau prince" italien. S'inspirant de Borgia, il exhorta la République à lever une milice recrutée parmi les paysans des territoires florentins plutôt que de dépendre de mercenaires indisciplinés. Nommé ministre de la Défense, il put mener à bien ce projet qui se solda par la victoire de Florence sur Pise en 1509. Avec le retour des Médicis au pouvoir (1512), il fut démis de sa charge pour avoir soutenu la République et emprisonné pour complot. Banni et ruiné, il se retira dans sa petite propriété familiale. C'est durant cette période qu'il écrivit ses deux œuvres célèbres : Le Prince et Discours sur la première décade de Tite-Live. Gracié par les Médicis en 1420, il devint historiographe officiel ; son Histoire de Florence est considérée comme un chef-d'œuvre. Ironie du sort, la république à nouveau proclamée après le renversement des Médicis (1527), ne lui offrit aucune fonction. Amer et déçu, Machiavel tomba malade et mourut.

« Nicolas Machiavel Machiavel naquit dans la branche pauvre d'une éminente famille florentine, ce qui limita son éducation, et de fait, le protégea des excès de classicisme de lapensée humaniste.

Après l'échec de Savonarole et le retour de la République, Machiavel alors âgé de vingt-neuf ans, entra dans la bureaucratie florentinecomme secrétaire de la deuxième chancellerie, puis du conseil des Dix.

Au cours d'une mission diplomatique, il rencontra César Borgia, despote cruel qu'ilméprisait tout en lui reconnaissant des qualités qu'il idéalisera dans sa conception du "nouveau prince" italien.

S'inspirant de Borgia, il exhorta laRépublique à lever une milice recrutée parmi les paysans des territoires florentins plutôt que de dépendre de mercenaires indisciplinés.

Nommé ministre dela Défense, il put mener à bien ce projet qui se solda par la victoire de Florence sur Pise en 1509.

Avec le retour des Médicis au pouvoir (1512), il fut démisde sa charge pour avoir soutenu la République et emprisonné pour complot.

Banni et ruiné, il se retira dans sa petite propriété familiale.

C'est durant cettepériode qu'il écrivit ses deux oeuvres célèbres : Le Prince et Discours sur la première décade de Tite-Live.

Gracié par les Médicis en 1420, il devinthistoriographe officiel ; son Histoire de Florence est considérée comme un chef-d'oeuvre.

Ironie du sort, la république à nouveau proclamée après lerenversement des Médicis (1527), ne lui offrit aucune fonction.

Amer et déçu, Machiavel tomba malade et mourut. Quand un homme d'État augmente sa puissance avec l'air du désintéressement, quand il parle de paix pour couvrir des projets de guerre ou qu'il prendl'offensive au moment de faire des ouvertures de paix, on dit qu'il est machiavélique.

Comme si Machiavel avait appris l'art de régner à d'innocentsmonarques.

Il a seulement été des premiers à en parler si franchement.

Ceux qui appellent de leur vrai nom les choses cachées et blessantes, on aimeraitpenser qu'ils les inventent et on les charge du mal que les autres font parce qu'ils ont la simplicité de le dire.

C'est Stendhal qui est le "polisson" et c'estGuizot l'honnête homme.

Mais, après un peu de temps, quand les hommes se sont reconnus dans le nouveau miroir qu'on leur tendait, c'est Stendhall'honnête homme et Guizot le coquin.

Machiavel attend depuis longtemps en purgatoire.

Il est temps de l'en retirer, et d'y mettre les Médicis et leur pouvoirqui comme tous les pouvoirs "vient de Dieu". Comment serait-il l'homme du secret, puisqu'il a éventé le secret ? C omment serait-il un machiavélique puisqu'il a noir sur blanc expliqué comment vont lesÉtats ? Les vrais machiavéliques se taisent ou moralisent.

Il n'est même pas sûr qu'ils voient ce qu'ils font et qu'ils dupent les autres.

Peut-être sont-ilsdupés aussi.

Entre eux-mêmes et leurs actions, il y a le voile du "pouvoir légitime", de la "loi", du "gouvernement établi", du devoir de régner.

Comme leCréon de Jean Anouilh, ils tuent la mort dans l'âme.

Comme le tricheur qui tripote les cartes sous la table, ils ne voient pas leurs mains, ils n'ont d'yeux quepour les grandes choses qu'il s'agit de sauver.

Machiavel n'a pas de secrets parce qu'il n'a pas de prétextes.

On ne trouve nulle part, dans le Prince, dedéfinition du pouvoir ou de l'autorité légitimes.

Mais justement parce qu'aucun pouvoir n'est sacré, les crimes qui le conservent sont donnés pour ce qu'ilssont : des crimes, et le problème d'un pouvoir propre est vraiment posé.

Avec les politiques juridiques, on trouve toujours, en creusant sous les "valeurs", lacrasse et le sang.

Avec Machiavel, c'est tout le contraire : le sang et la crasse sont au-dehors, bien en vue, et peut-être y a-t-il par-dessous un peu devraie morale. Le pacte social est signé dans la crainte.

"Pendant que les hommes s'efforcent de ne pas craindre, ils se mettent à se faire craindre d'autrui, et l'agressionqu'ils repoussent d'eux-mêmes, ils la rejettent sur autrui, comme si, de toute nécessité, il fallait offenser ou être offensé" (Le Prince, chap.

XVIII).

Toutpouvoir donc est offensant de nature, parce qu'il craint d'être offensé.

C elui qu'on appelle légitime n'est pas aimé plus que les autres : simplement, il aréussi à éviter la haine ou le mépris.

On le tolère, on le met au nombre des choses qui sont.

Cela lui dicte sa conduite.

Toujours entre le danger de se perdrepar bonté et celui de se perdre par violence, s'il ne gouverne pas, s'il ne résout pas les problèmes avant que l'opinion ne s'en soit saisie, il a cessé d'être,par mépris, mais s'il veut user de violence nue, on le hait, et encore une fois il n'existe plus.

Son moyen propre sera donc de prévenir, de séduire, decirconvenir. Ce n'est pas sur ses amis qu'il s'appuiera ; ils se croient trop de droits sur lui.

Il cherchera plutôt à rallier ses adversaires.

Il leur fera crédit.

Il les prendraau piège de la liberté.

S'ils ne s'y laissent pas prendre, alors il frappera, mais vite, et toujours en donnant des raisons.

Quand il aura réussi à s'attacher sessujets, il ne craindra pas de leur demander trop d'efforts : on n'abandonne pas si vite un pouvoir pour lequel on a donné ses biens et son sang.

Les hommess'attachent par ce qu'ils donnent autant que par ce qu'ils reçoivent.

Ils aiment ce qui les dévore... Voilà quelques-unes des fameuses manoeuvres de Machiavel.

Tout cela n'est pas si noir.

Faire crédit, c'est peut-être une ruse, mais on ne sait trop qui estdupé : la liberté gagne à ce système, et le pouvoir n'est plus absolu.

Machiavel ne veut pas dire que le pouvoir soit fait pour duper.

Il veut dire qu'il n'y a pasde pouvoir (peut-être pas de rapports humains) sans quelque distance.

Celui qui consulte trop les autres, au lieu de les devancer vers le but, il les déçoit etles rend à leur inertie.

Celui qui ne les consulte jamais et se décide dans le secret, entend trop tard les objections ; il faut au dernier moment qu'il se ravise,et pour finir il cède au dernier qui a parlé.

C'est déjà le mot de Lénine, qu'un chef ne doit pas être loin devant les masses, ni marcher avec elles : il doit lesprécéder, d'un pas seulement.

Pour faire ce que les hommes veulent, il faut choisir cette action qui est la leur, mais qu'ils ne voudront pas tout seuls.

Pourleur faire du bien, il n'y faut pas trop penser ; pour être bon, il ne faut pas vouloir être bon.

La force d'âme, la virtu que Machiavel exige du prince, ce n'estpas l'astuce ou la ruse, c'est cette maîtrise de ses bons sentiments comme de sa colère qui fait qu'il peut écouter sans complaisance et commander sansoffense.

"Un prince doit s'efforcer de se faire une réputation de bonté, de clémence, de piété, de loyauté, de justice ; il doit d'ailleurs avoir toutes ces bonnesqualités, mais rester assez maître de soi pour en déployer de contraires, alors que cela est expédient." Machiavel ne connaît pas de règle morale quis'impose du dehors au pouvoir, mais comme une règle intérieure de la vie à plusieurs qui l'oblige à tourner au bien et qui exclut l'oppression : "On peut sansinjustice contenter le peuple, non les grands ; ceux-ci cherchent à exercer la tyrannie, celui-là seulement à l'éviter...

Le peuple ne demande rien que den'être pas opprimé." Il n'est pas pour les vices contre les vertus.

Mais pas davantage pour les vertus contre les vices.

C'est que, dans la vie à plusieurs, lesvertus appellent le mépris.

Et à bon droit.

Car toute vertu déclarée, qui se sait et se prend pour but, est finalement mépris d'autrui.

Machiavel est au-delàdes vices et des vertus.

Il n'y a pour lui qu'une vertu, la liberté souveraine de celui qui est revenu des vertus non moins que des vices. On dira peut-être que lui-même ne s'est pas tenu à cette règle, qu'il s'est rallié à des médiocres et qu'il a manqué sa vie faute de vertu.

Républicain, on nevoit pas qu'il ait mesuré le pouvoir des Médicis à ses propres canons.

Les espoirs fondés sur le fils de Laurent, c'était l'aventure.

Ils lui ont valu la rancunedes républicains, sans lui donner la confiance des Médicis.

Mais l'objection ne vaudrait que si Machiavel avait eu le choix entre l'aventure et un prince selonses vues.

Il peut se faire qu'il ait fort bien compris ce que le pouvoir doit être pour être honorable, et que son temps ne lui ait rien proposé de semblable.Nous avons la vertu facile, parce que nous vivons dans un monde assez riche en hommes et en moyens pour que le choix politique soit aussitôt un choix desfins.

Machiavel, lui, vivait dans un temps où la grande affaire était d'empêcher les Français, les Espagnols ou le Pape de piller l'Italie et de constituer contreeux un État.

Qu'il ait cherché à user d'un pouvoir tout fait au lieu de bâtir de toutes pièces une cité populaire, c'était raisonnable dans l'état des choses.D'ailleurs, ce n'est justement pas sa conduite qu'on lui reproche, mais d'avoir dans son livre détruit les idoles.

C'est lui qui fait l'éloge de Brutus, et c'estDante qui le damne.

On ne lui pardonne pas d'avoir laissé là le Pouvoir Légitime et d'avoir en politique remis l'homme en face de l'homme.

C e reproche-làest sa gloire.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles