Nature et formes de la sympathieMax SchelerQuelles sont les autres modalités sous lesquelles la personne nous apparaît dansl'amour ?
Publié le 22/05/2020
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«
Nature et formes de la sympathie
Max Scheler
Quelles sont les autres modalités sous lesquelles la personne nous apparaît dans
l'amour ? Notons d'abord le fait suivant ; bien que l'amour, qui est l'attitude la plus
personnelle, soit en même temps une attitude essentiellement objective, en ce sens
qu'elle nous élève (d'une façon supra-normale) au-dessus de nos “ intérêts ”, de nos
“ idées ”, de nos “ désirs ”, l'homme en tant que personne ou, si l'on préfère, le côté
intimement personnel de l'homme, ne nous est jamais donné en qualité “ d'objet ”,
et cela pas plus dans l'amour que dans d'autres “ actes ”, au sens précis du mot, tels
que les “ actes de connaissance ”.
La personne, c'est la substance à laquelle se
rattachent tous les actes qu'accomplit un être humain ; inaccessible à la connaissance
théorique, elle ne nous est révélée que par l'intuition individuelle.
Aussi ne peut-il
être question, lorsqu'on parle d'une personne, “ d'objet ”, et encore moins de
“ chose ”.
Les seuls objets qui s'offrent à moi, lorsque je me trouve en présence d'un
autre homme, ce sont : a) son corps, b) son unité corporelle, c) son moi et “ l'âme ”
(vitale) qui s'y rattache.
Ma propre connaissance de moi-même ne comporte rien
au-delà de ces trois éléments.
La personne ne se révèle à moi que pour autant que je
“ participe ” à ses actes, soit théoriquement en les “ comprenant ” et en les
“ reproduisant ”, soit moralement, en m'y conformant.
Le noyau moral de la
personne de Jésus ne révèle qu'à ses disciples.
Pour recevoir cette révélation, il faut
devenir disciple et adepte.
Il n'est pas nécessaire alors de connaître “ l'histoire ” de
Jésus, on peut tout ignorer de sa vie extérieure, ne pas même savoir si Jésus a jamais
existé. Se savoir disciple et adepte (ce qui suppose naturellement des connaissances
historiques relatives à l'existence de Jésus) est déjà tout autre chose que d' être
disciple et adepte.
En revanche, la révélation de la personne de Jésus n'est jamais
donnée au théologien comme tel, quelque informé qu'il soit de la vie de Jésus (et de
ses expériences psychiques) : pour lui, cette personne est et restera toujours
“ transcendante ”.
C'est ce qu'oublie constamment l'intellectualisme théologique de
nos jours !.
»
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