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Nathaniel Hawthorne

Publié le 09/12/2021

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Né à Salem, en 1804, d'une famille de pionniers, venue dans le pays au XVIIe siècle, et qui comptait parmi ses membres un juge au fameux procès des sorcières, Nathaniel Hawthorne est un produit typique de la Nouvelle Angleterre, berceau de la renaissance transcendantaliste. Mélange de mysticisme religieux, d'idéalisme et d'utopie économique, mais resté marqué par le calvinisme d'où il procède, le transcendantalisme est une version américaine du romantisme européen. Une aventure comme celle de Brook Farm, phalanstère fouriériste auquel Hawthorne s'intéressa (il a romancé cette expérience dans A Blithedale Romance ) n'est pas sans évoquer une communauté fervente comme celle de la Chesnaye où Lamennais prodigua son enseignement. Cette influence du romantisme idéologique sur l'œuvre de Hawthorne s'accompagne d'une exploitation des thèmes du romantisme "gothique" : le goût du macabre et de l'horrible, les châteaux hantés du "roman noir". Toutefois, chez Hawthorne, ces allégories sont mises au service d'une conception tragique de la destinée humaine. Fonctionnaire des douanes, victime du "système des dépouilles" qui fut longtemps l'une des plaies de la démocratie américaine, puis consul en Angleterre, Hawthorne a connu une vie difficile et sans joie, aggravée par l'atmosphère de contrainte qui régnait dans sa famille. Ses Notebooks, dont les préoccupations de l'artiste sont absentes, et qui frappaient Henry James par leur platitude, révèlent un témoin lucide de son temps, moins rêveur qu'on aurait pu le croire et doué des solides qualités yankees.

« Nathaniel Hawthorne Né à Salem, en 1804, d'une famille de pionniers, venue dans le pays au XVIIe siècle, et qui comptait parmi sesmembres un juge au fameux procès des sorcières, Nathaniel Hawthorne est un produit typique de la NouvelleAngleterre, berceau de la renaissance transcendantaliste.

Mélange de mysticisme religieux, d'idéalisme et d'utopieéconomique, mais resté marqué par le calvinisme d'où il procède, le transcendantalisme est une version américainedu romantisme européen.

Une aventure comme celle de Brook Farm, phalanstère fouriériste auquel Hawthornes'intéressa (il a romancé cette expérience dans A Blithedale Romance ) n'est pas sans évoquer une communautéfervente comme celle de la Chesnaye où Lamennais prodigua son enseignement.

Cette influence du romantismeidéologique sur l'oeuvre de Hawthorne s'accompagne d'une exploitation des thèmes du romantisme "gothique" : legoût du macabre et de l'horrible, les châteaux hantés du "roman noir".

Toutefois, chez Hawthorne, ces allégoriessont mises au service d'une conception tragique de la destinée humaine. Fonctionnaire des douanes, victime du "système des dépouilles" qui fut longtemps l'une des plaies de la démocratieaméricaine, puis consul en Angleterre, Hawthorne a connu une vie difficile et sans joie, aggravée par l'atmosphèrede contrainte qui régnait dans sa famille.

Ses Notebooks, dont les préoccupations de l'artiste sont absentes, et quifrappaient Henry James par leur platitude, révèlent un témoin lucide de son temps, moins rêveur qu'on aurait pu lecroire et doué des solides qualités yankees. La conception calviniste du choix des élus est au centre de l'univers romanesque de Hawthorne.

Selon le calvinisme,seule la foi peut sauver.

Mais la foi est un don gratuit de Dieu ; sa présence ou son absence fait peser sur lacréature un terrible déterminisme.

Le choix de Dieu s'exerce ici-bas, hic et nunc, et il s'accompagne d'un signevisible, par quoi Il marque sa prédilection.

A contrario, le mal et la damnation sont affectés, eux aussi, d'un signeinfamant.

Le critique Harry Levine a montré l'importance de la couleur noire dans le symbolisme de la malédictiondivine.

Le noir, couleur des ténèbres à la puissance redoutable (power of blackness), se retrouve dans un grandnombre de symboles utilisés par les écrivains américains dits de la tradition nocturne.

On le trouve chez Poe, chezMelville, où par le jeu du masque il apparaît sous l'aspect de son contraire, le blanc : la blancheur de Moby Dick estle signe de son appartenance à Satan ; on le trouve chez de jeunes écrivains contemporains ; on le trouve chezHawthorne.

Dans The Mirlister's Black Veil, le voile noir que porte le ministre est le symbole de son péché.

Dans TheScarlett letter, le noir, par une mutation analogue à celle qui s'opère chez Melville, se confond avec le rouge de lalettre infamante.

Révolté contre l'intolérance morale du puritanisme, affranchi de la crainte et du tremblement,Hawthorne était resté marqué par la théologie calviniste. Le point de départ de la Lettre écarlate, chef-d'oeuvre incontesté de l'écrivain, est emprunté à une ancienne loipuritaine : pour avoir commis l'adultère en l'absence de son mari Chillingworth, Hester Pryne doit porter pendant septans la lettre rouge A, signe de son péché.

Son complice inconnu est le pasteur Dimmesdale, qui passe aux yeux dela communauté pour le temple de toutes les vertus.

Chillingworth revient.

Avec une persévérance diabolique, ilinsinue le remords dans l'âme du pasteur, au point de conduire celui-ci aux portes de la folie.

Quand, pour le sauver,Hester lui propose de s'enfuir, Dimmesdale refuse et s'accuse publiquement. L'histoire se déroule avec le mouvement implacable de la tragédie.

L'aspect poétique de l'oeuvre n'est pas moinsremarquable.

La forêt proche, habitée par les Indiens redoutables et d'où surgit Chillingworth, agent du destin, laforêt symbolise les forces obscures.

C'est dans la forêt que Hester retrouve Dimmesdale et lui propose de s'enfuir,pendant que prie Pearl, leur petite fille.

Pearl, être capricieux et fantasque, possède une nature complexe quiapparaît dans ses questions à sa mère, son attitude envers Dimmesdale.

Je vois en elle l'ancêtre des enfantsespiègles qui peuplent les ouvrages des nouveaux romantiques du Sud.

Et Dame Hibbins, la sorcière, a eu elle aussiune abondante postérité : les vieilles folles et les prédicants qui servent de repoussoirs aux enfants terribles.

Ainsitous les thèmes du romantisme se trouvent rassemblés dans l'oeuvre : la participation de la nature au drame ; letrouble de l'âme enfantine ; la puissance de la passion en lutte contre la société. A la fin de sa vie, l'auteur de La Lettre écarlate fit un séjour à Rome qui lui révéla, sur le tard, une conceptionpaïenne de la vie.

Dans un récit mi-réel, mi-fantastique, The Marble Faun, le romancier suit le cheminement duremords dans l'âme d'un homme qui a vécu dans le déchaînement de ses passions.

A la conception païenne dubonheur, symbolisée par le Faune de Praxitèle, s'oppose une conscience pétrie de la notion de péché et hantée parle problème du salut.

Éternel sujet du roman cosmopolite américain, qui sera repris, plus ou moins, par Henry Jameset de nombreux romanciers contemporains qui cherchent, au contact de l'Europe, à se débarrasser des impératifs dela morale puritaine.

Ainsi, l'oeuvre de Hawthorne ouvre-t-elle plusieurs voies où s'engagera le roman américain :c'est dire son importance et la place qui revient à son auteur à l'aube de la littérature de son pays.. »

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