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Nagy, Imre

Publié le 06/12/2021

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1 PRÉSENTATION

Nagy, Imre (1896-1958), homme politique hongrois, condamné à mort pour haute trahison par les Soviétiques après qu’il eut constitué un gouvernement ouvert aux non-communistes en 1956.

Né à Kaposvár (Transylvanie hongroise) dans une famille de condition paysanne, Imre Nagy conserve de ses origines une propension à s’opposer aux agissements des grands propriétaires terriens et une attention particulière aux revendications paysannes en matière de partage des terres. Blessé pendant la Première Guerre mondiale et capturé par les troupes tsaristes, il est déporté en Sibérie au début de la révolution bolchevique ; il acquiert la citoyenneté soviétique et rejoint les rangs de l'Armée rouge. De retour en Hongrie, il participe au gouvernement révolutionnaire de Béla Kun (mars-août 1919). Opposant au régime autoritaire de l'amiral Horthy, qui instaure une régence en mars 1920, Nagy est arrêté en 1927 et emprisonné jusqu’en 1930, avant de s'enfuir à Moscou où il vit en exil jusqu'à l'entrée des troupes soviétiques à Budapest, en 1944.

2 UN ESPRIT INDÉPENDANT

Ministre de l'Agriculture (1944-1945), puis ministre de l'Intérieur (1945-1946), Nagy met à profit son expérience de directeur d’un kolkhoze pour organiser le partage des terres. Mais il entend limiter la collectivisation et prône le maintien de petites propriétés agraires comme facteur de développement économique. Cette attitude ne peut que contrarier Staline.

Du haut du siège honorifique de président de l’Assemblée nationale, où il est relégué en novembre 1947, il tonne contre la collectivisation accélérée. En 1949, ses positions lui valent d’être exclu du Politburo. Il retrouve cependant son portefeuille en 1950 et devient président du Conseil après la disgrâce de Rákosi (juillet 1953). Mais son autonomisme nationaliste et sa politique de libéralisation, qui passe par une reconnaissance implicite de la pluralité des voies socialistes, lui attirent les foudres du Kremlin, qui le contraint à la démission en avril 1955. Selon une procédure usuelle dans les purges, il est exclu du Parti l’année suivante. Rákosi reprend temporairement le pouvoir.

3 L’HOMME PROVIDENTIEL ET LE MARTYR

À la suite des émeutes de Poznañ en Pologne (juin 1956) et du retour au pouvoir de Gomułka (octobre 1956), l’agitation — étudiante notamment — gagne Budapest. Le 23 octobre 1956, alors que se déclenche l’insurrection de Budapest, Nagy est réintégré au sein du Parti (qui espère ainsi endiguer le mouvement antisoviétique) et appelé à la présidence du Conseil. Mais il opte pour une politique inacceptable selon les canons de la diplomatie soviétique. En effet, avec le soutien de la rue, il constitue un gouvernement de coalition, ouvert aux non-communistes. L'intervention militaire soviétique est immédiate. Elle provoque une insurrection d’une semaine. Puis l’URSS se retire (31 octobre) et la Hongrie croit avoir conquis sa liberté : du 1er au 3 novembre, Nagy rejette le système du parti unique, annonce des élections libres, crée un nouveau parti hostile à l’URSS (le Parti des ouvriers socialistes hongrois), dénonce le pacte de Varsovie et proclame la neutralité hongroise. Face à ces camouflets, l’URSS décide de nouveau d’intervenir. Nagy lance un appel à l’ONU en vain et, le 4, il est arrêté, puis déporté en Roumanie, avant d’être ramené à Budapest, où il est condamné à mort pour haute trahison à l'issue d'un simulacre de procès. János Kádár lui succède pour 32 ans.

Nagy est exécuté le 29 janvier 1958. Mais sa mort ne sera officiellement annoncée que le 17 juin de la même année.

4 UN MYTHE

La mémoire de Nagy a été réhabilitée en Hongrie lors des révolutions démocratiques de 1989. Les funérailles nationales qu’il reçoit post mortem symbolisent, parmi d’autres exemples, le grand mouvement de réhabilitation dû aux réformes et à l’esprit gorbatchévien incarné dans la glasnost (« transparence «). Mais bien avant, le leader hongrois a été un des héros des courants socialistes occidentaux qui espéraient que le communisme d’État, à l’Est, puisse se réformer en lui-même, en s’ouvrant à la démocratie représentative.

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