Mort et existence

« 1 / 2 Mort et existence 0 Mort et sens de l'existence 1.

Nécessité et choix • La mort toujours survient, comme extérieure à l'homme.

Pourtant nous savons qu'elle œuvre aussi en nous.

Le viei llissement est une progress ion irréversible et silencieuse vers la mort ; mais il y a un pas entre le comprendre et le vivre, l'accepter.

Se pose à l'homme le pro­ blème de son attitude face à la mort : doit-il l'oublier ou la penser? • Le suicide est un acte corn lexe, affirmation paradoxale de la volonté qui vise à s'anéantir.

L'homme peut le vouloir, ce qui est encore une manière de s'engendrer.

Il demeure ambigu : refus désespéré de notre nature ou bien expression même de notre dignité morale.

2.

Sens et néant • Si la mort est un anéantissement, elle donne pourtant sens et valeur à l'exis tence , ouvrant l'espo ir d'avoir une vie à créer et, par conséquent, de pou­ voir devenir quelqu'un .

La liberté , intro­ duisant de l'incertitude dans la vie, lui donne justement son caractère unique.

« Un homme libre [ ...

] ne pense à aucune chose moins qu'à la mort, et sa sagesse est une méditation de la vie.

• B.

Spinoza • Mais le sens total de l'existence n'appara ît pas en elle : c'est ce que Sartre semble dire lorsqu'il déclare que « je suis" n'a de sens pour l'homme qu'au moment de sa mort.

Auparavant, j'ai à être : la mort venue, tous mes possibles s'éteignent.

L'homme rejoint alors ce qu'il était et ne peut plus en changer le sens .

III la mort comme libération 1.

Absurdité et mystère • Toutefois, dire que la mort donne sens à la vie tend peut-être, de fait, à en diminuer l'évidence: la mort est un phénomène lui-même privé de sens, absurde.

Elle donnerait sens, sans en avoir elle-même, ce qui est source d'ango isse existentielle et la rendrait mystérieuse.

• Angoisse justifiée : nous ne savons pas ce qu'est la mort.

En étei­ gnant notre être, elle éteint toute possibilité de savoir.

Comment 2 / 2. »