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Monsieur le Président (extrait)Miguel Ángel AsturiasOn frappe !

Publié le 22/05/2020

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« Monsieur le Président (extrait) Miguel Ángel Asturias On frappe ! … On entend un tambour là où il n'y a pas de tambour.

Il y a un enfant : il trace des grands bâtons à l'école du vent, c'est un tambour...

Halte ! Ce n'est pas un tambour, c'est une porte où l'on frappe avec anxiété, en étreignant la main de bronze d'un heurtoir ! Comme des tarières, les coups taraudent tous les coins du silence intestinal de la maison...

tam tam tam...

tambour de la maison... Chaque maison a sa porte-tambour pour appeler les gens qui la vivent — s'ils sont enfermés, c'est comme s'ils vivaient la mort...

de la maison morte...

morte porte...

de la maison...

L'eau de la fontaine se change tout en yeux quand elle entend résonner la porte-tambour et qu'on dit aux bonnes en grondant : On frappe ! Et les échos font résonner les murs en répétant : On frappe, allez ouvrir ! Voilà qu'on frappe, allez ouvrirrr ! et la cendre s'inquiète, sans rien pouvoir faire, devant le chat, en sentinelle, avec un frisson blanc derrière la prison des chenets, et les roses s'alarment de l'intransigeance des épines, et les miroirs, médiums absorbés, qui, par l'âme des meubles morts, disent d'une voix très vive : Voilà qu'on frappe, allez ouvrir ! ...

La maison tout entière veut aller voir, avec un tremblement du corps comme quand la terre tremble, voir qui frappe, qui frappe, qui frappe sur le tambour de la porte : les casseroles caracolant, les vases de fleurs à pas feutrés, les cuvettes patatim ! patatam ! les assiettes avec une toux de porcelaine, les tasses, les couverts éparpillés comme un rire argentin, les bouteilles vides, précédées de la bouteille décorée de larmes de suif qui sert et ne sert pas de bougeoir dans la dernière pièce, les livres de prières, les rameaux bénits qui, quand on frappe, croient défendre la maison contre la tempête, les ciseaux, les trompettes, les portraits, les vieux cheveux, les huiliers, les boîtes de carton, les allumettes, les clous... ...

Seuls, ses oncles font semblant de dormir parmi le réveil des choses inanimées, dans les îles de leurs lits conjugaux, sous l'armure de leurs couvertures qui puent le bol alimentaire.

En vain la porte-tambour arrache des bouchées d'ample silence. “ On continue à frapper ! ” murmure la femme de l'un de ses oncles, celle qui a le plus vilain masque de la famille.

“ Oui, mais que celui qui ira ouvrir fasse attention ! ” lui répond son mari dans l'obscurité.

“ Quelle heure peut-il être ? Ah ! mon ami, moi qui dormais si bien ! ”...

“ On continue à frapper.

” “ Oui, mais que celui qui ira ouvrir fasse attention ! ” “ Que vont dire les voisins ?...

” ...

Tam-tam, tambour de la maison...

obscurité de la rue...

Les chiens lancent vers le ciel des aboiements comme ils jetteraient des tuiles pour faire un toit au-dessus des étoiles, reptiles noirs et lavandières de boue dont les bras baignent dans une mousse d'éclairs argentés.... »

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