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mongol, Empire

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

mongol, Empire, ensemble de territoires gouvernés par les Grands Khans mongols aux xiiie et xive siècles, s’étendant de l’océan Pacifique à la Méditerranée.

Fondé par Gengis Khan au début du xiiie siècle, l’Empire mongol a atteint son apogée territorial en 1279, sous le règne de Kubilaï Khan ; il a été le plus vaste empire continu de l’histoire.

2   LES MONGOLS, DES NOMADES DES STEPPES D’ASIE

Située dans l’est des steppes d’Asie, la patrie d’origine des Mongols englobe approximativement les territoires actuels de la Mongolie-Extérieure (République de Mongolie et République de Touva, dans le sud de la Sibérie) et de la Mongolie-Intérieure (région autonome chinoise) ; elle est limitée par plusieurs chaines de montagnes (Hinggan ling, Altaï, Tian shan) et, au sud, par la Grande Muraille de Chine. Couverte de plaines fertiles et de montagnes boisées au nord, de vastes prairies au sud, avec le désert de Gobi au centre, la région se trouve à environ 1 000 m au-dessus du niveau de la mer.

Dans cet environnement globalement aride (à l’exception du nord), les tribus mongoles ont développé une économie pastorale : élevage du mouton et du cheval, ou du chameau dans les régions désertiques. Les principales activités de ces nomades éleveurs étant la garde des troupeaux et la chasse, les marchandises de première nécessité (tels le blé, le thé, les textiles et les métaux) sont achetées au peuple chinois voisin.

La société mongole est également relativement belliqueuse, et les rivalités intertribales sont courantes. La cohésion sociale au sein de chaque tribu est maintenue par les liens personnels (protection contre loyauté) tissés entre le chef, ses subordonnés et chacun des guerriers. Les Mongols présentent en effet des qualités militaires peu communes et sont redoutés des civilisations sédentaires frontalières en tant qu’excellents guerriers, cavaliers et archers.

3   L’EMPIRE MONGOL, UN EMPIRE EURASIEN
3.1   L’Empire de Gengis Khan (1206-1227)
3.1.1   L’unification des tribus mongoles

Une première tentative d’unification des tribus mongoles est entreprise dans les années 1140, mais ne dure pas plus de vingt ans. C’est finalement au début du xiiie siècle que se réalise l’unification et qu’émerge un empire. En 1206, en effet, au cours du quriltai (diète réunissant les chefs de toutes les tribus mongoles), le puissant homme de guerre Temüjin se fait proclamer Gengis Khan, ou Grand Khan (du chinois chêng-sze, « guerrier précieux « ; et du turc khân, « seigneur «). Il se considère dès lors comme un « souverain universel «, ne reconnaissant qu’une seule autorité supérieure à la sienne, le grand Yasa — un code de lois promulgué par lui et qui définit les principes du droit mongol.

3.1.2   Les premières grandes conquêtes mongoles

Depuis sa capitale Karakorom, le nouveau chef des tribus unifiées se lance dans la conquête des royaumes sédentaires voisins. Habile stratège, semant la terreur sur son passage, Gengis Khan mène ainsi ses armées en Chine (prise de Pékin en 1215), dans la péninsule coréenne (1218) et en Asie centrale (prise de Samarkand en 1220). En quelque vingt ans, Gengis Khan s’est constitué un vaste empire, qui s’étend de la mer de Chine à la mer Caspienne.

Conservant le pouvoir impérial, Gengis Khan distribue, conformément aux lois tribales, les territoires conquis entre ses fils : Djötchi (mort en 1227, peu avant son père), Djaghataï (mort en 1241), Ögödei (mort en 1241) et Tolui (mort en 1232).

3.2   La succession de Gengis Khan
3.2.1   Le Grand Khanat de Ögödei (1229-1241)

En 1229, deux ans après la mort de Gengis Khan et une régence de Tolui (due à sa position de dernier-né de la fratrie), Ögödei est désigné Grand Khan par le quriltai. Sous son règne, les armées mongoles achèvent de soumettre la Perse et la Chine du Nord, et s’engagent jusqu’aux portes de l’Europe (prise de Kiev en 1240).

3.2.2   Le Grand Khanat de Güyük (1246-1248)

La rivalité entre clans mongols s’exacerbe après la mort d’Ögödei (1241) ; à la suite d’une régence de sa veuve, Güyük (son fils) est proclamé Grand Khan en 1246, mais ne règne que deux ans. Une nouvelle régence, assurée par la veuve de Güyük, dure jusqu’en 1251.

3.2.3   Le Grand Khanat de Mangu Khan (1251-1260)

En 1251, le titre de Grand Khan est attribué à Mangu Khan (nom de règne de Mongka, l’un des fils de Tolui). C’est au nom de ce nouveau Grand Khan que Hulagu, son frère, s’empare de Bagdad (1258), la capitale des Abbassides, et que Kubilaï (autre frère de Mangu Khan) se lance dans la conquête de l’Empire chinois des Song du Sud.

3.3   L’Empire de Kubilaï Khan (1260-1294) et les quatre khanats

En 1260, à la mort de Mangu Khan, l’Empire se scinde en quatre khanats distincts (héritiers de la distribution de Gengis Khan), le premier bénéficiant de l’autorité suprême : l’empire du Grand Khan sur lequel règne directement Kubilaï Khan, le khanat du Turkestan, le khanat de Perse et le khanat de la Horde d’Or (en Europe de l’Est).

3.3.1   L’empire du Grand Khan (à l’est)

En 1260, Kubilaï succède à son frère Mangu Khan comme Grand Khan mongol. Kubilaï Khan achève la conquête de la Chine entre 1267 et 1279, ce qui met fin à la dynastie Song du Sud. Installant sa capitale à Khanbalik (romanisée en Cambaluc, aujourd’hui Pékin), le Grand Khan des Mongols devient parallèlement le premier empereur d’une nouvelle dynastie : la dynastie Yuan, qui règne sur la Chine jusqu’en 1368. S’il renonce à réclamer, au titre de Grand Khan, sa part de l’Empire mongol hors du Grand Khanat, il cherche — vainement — à étendre son pouvoir au Japon et à Java.

Sur ses terres chinoises, Kubilaï Khan reprend avec succès le système bureaucratique utilisé par les dynasties chinoises depuis les Tang. Néanmoins, dans un premier temps, les Mongols conservent avec soin leur identité culturelle et les prérogatives de la classe dirigeante, tandis que les Chinois sont exclus des postes clés, et des codes de lois discriminatoires sont mis en place.

Alors que sous le Grand Khanat de Kubilaï, la civilisation est florissante, les Grands Khans suivants participent à la décadence de la cour chinoise. Mal perçus par la population — incapables en particulier de gérer la grande famine qui affecte la Chine du Nord au milieu du xive siècle (conséquence du débordement du fleuve Jaune) —, les dirigeants mongols sont renversés lors d’une révolte nationale, en 1368, et remplacés par une dynastie chinoise : la dynastie Ming.

3.3.2   Le khanat du Turkestan (au centre)

En 1227, le khanat du Turkestan a été confié à Djaghataï, deuxième fils de Gengis Khan. Ce khanat, qui s’étend globalement sur le Turkestan de l’Est (actuelle région autonome chinoise du Xinjiang) et la Transoxiane (Ouzbékistan actuel), abrite à l’est des Mongols nomades, et à l’ouest des musulmans sédentaires. Pôle de communication stratégique de l’Empire mongol d’Asie, le khanat du Turkestan dispose d’un prestige particulier au sein de l’empire.

Au début du xive siècle, le khanat du Turkestan éclate entre la Transoxiane (musulmane) et le Mogholistan (couvrant le Turkestan de l’Est, devenu bouddhiste). Après 1370, la région ouest du khanat est intégrée à l’empire de Tamerlan, un conquérant mongol qui prétend — à tort — descendre de Gengis Khan. Dès lors, le pouvoir des khans est confiné à la région est du khanat originel de Djaghataï.

3.3.3   Le khanat de Perse (au sud-ouest)

En 1258, le chef de guerre Hulagu s’était emparé de Bagdad, siège du califat musulman des Abbassides, pour le compte de son frère le Grand Khan (Mangu Khan). Après la mort de ce dernier en 1260, Hulagu s’auto-désigne Il-Khan, et fonde le khanat de Perse (englobant les territoires actuels de l’Iran, de l’est de l’Irak, de l’ouest de l’Afghanistan et du Turkménistan). Refusant longtemps de se convertir à l’islam, les khans de Perse cherchent à s’allier aux puissances chrétiennes méditerranéennes contre les Mamelouks d’Égypte et les Mongols islamisés du khanat de la Horde d’Or.

Finalement, sous le règne de Ghazan Khan (1295-1304), les Mongols de Perse adoptent l’islam, et le khanat devient indépendant du Grand Khan. De nouveaux systèmes d’impôts sont introduits ; les forces armées sont réformées et les voies de communication réorganisées. La culture perse est encouragée (usage du turc, du persan et de l’arabe). Les gouvernements des derniers khans sont néanmoins peu compétents et, lorsque le khan Abu Saïd meurt sans héritier mâle en 1335, le khanat est divisé en plusieurs petits États.

3.3.4   Le khanat de la Horde d’Or (au nord-ouest)

Sous le règne du Grand Khan Ögödei (1229-1241), le Mongol Batu, fils de Djötchi, a reçu de son oncle la direction de la campagne militaire en Europe de l’Est. C’est au nom de ce dernier qu’il a traversé l’Oural et ravagé les terres européennes : sac de Moscou (1237), de Kiev, Lublin et Cracovie (1240). En 1241, les armées de Batu — qui vient de fonder la Horde d’Or (ou khanat de Qiptchaq) — atteignent les côtes de l’Adriatique, prêtes à envahir l’Europe occidentale. Désunie et mal préparée pour résister à la Horde d’Or, l’Europe doit son salut à la mort du Grand Khan Ögödei : lorsqu’il prend connaissance de la nouvelle, Batu annule sa campagne afin de participer au quriltai qui désignera le nouveau Grand Khan.

Jusqu’à la fin du xve siècle, la Horde d’Or règne sur une région qui correspond au sud de la Russie d’aujourd’hui. Cependant, la suprématie du khanat est gravement atteinte dès la fin du xive siècle : les Mongols sont défaits en 1380 par les forces de Dimitri Donskoï, grand-duc de Moscou, puis plus gravement encore par les troupes de Tamerlan en 1395. La Horde d’Or se divise par la suite en quatre khanats indépendants : Astrakhan, Kazan, Crimée et Sibir. La domination mongole dans le sud de la Russie prend fin en 1480, lorsqu’Ivan III Vassilievitch, grand-duc de Moscou, refuse de rendre hommage à la Horde d’Or.

4   LA GESTION DES TERRITOIRES CONQUIS

L’objectif des premières conquêtes mongoles est relativement simple : accroître la superficie des pâturages et augmenter le trésor national par le pillage des villes ; c’est au nom de cette politique que sont motivés le massacre ou la déportation des populations rencontrées, la dévastation des campagnes et l’incendie des villes. Rapidement cependant (du vivant de Gengis Khan), les Mongols comprennent leur intérêt à épargner les populations et les territoires conquis, et mettent en place un paiement de tribut par les populations soumises.

Sur toutes les terres conquises, les Mongols ne représentent qu’une très faible minorité : moins de 30 000 hommes vivent hors de la terre de leurs ancêtres, et sont répartis dans l’empire. Si l’empire se maintient, c’est grâce à l’appui de populations locales, subjuguées par ces conquérants. D’autre part, les Mongols de la « diaspora « assimilent progressivement la culture de leur nouvelle terre. Pour exemple, les dirigeants mongols de l’Asie de l’Ouest ont tendance à accepter l’islam, alors que ceux de Chine se convertissent plus aisément aux religions orientales (bouddhisme et bouddhisme lamaïste). Enfin, les terres de Chine, Russie et Perse disposent chacune de leur propre langue, de leur propre culture et de leur propre système de gouvernement, sur lesquels s’appuient les khans mongols.

Au sein de ce vaste empire, il est nécessaire d’assurer les communications entre les territoires de l’Est (l’Extrême-Orient) et ceux de l’Ouest (le Proche-Orient). La capitale chinoise du Grand Khan est ainsi reliée aux avant-postes occidentaux de l’empire par tout un réseau de coursiers à cheval, établi à travers les prairies et les déserts de l’Asie centrale. Les voies commerciales sont sécurisées, permettant la circulation des marchands et des missionnaires ; c’est par les récits d’un de ces voyageurs, le marchand vénitien Marco Polo, que les Européens découvrent la civilisation chinoise.

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