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Molière, L'École des femmes, Acte III, scène 2. Commentaire

Publié le 19/12/2021

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« Molière, L'École des femmes , Acte III, scène 2 . ARNOLPHE, assis . Le mariage, Agnès, n'est pas un badinage : A d'austères devoirs le rang de femme engage ; Et vous n'y montez pas, à ce que je prétends, Pour être libertine et prendre du bon temps. Votre sexe n'est là que pour la dépendance : Du côté de la barbe est la toute-puissance. Bien qu'on soit deux moitiés de la société, Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité ; L'une est moitié suprême, et l'autre subalterne ; L'une en tout est soumise à l'autre, qui gouverne ; Et ce que le soldat, dans son devoir instruit, Montre d'obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, A son supérieur le moindre petit frère, N'approche point encor de la docilité, Et de l'obéissance, et de l'humilité, Et du profond respect où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître. Lorsqu'il jette sur elle un regard sérieux, Son devoir aussitôt est de baisser les yeux, Et de n'oser jamais le regarder en face Que quand d'un doux regard il lui veut faire grâce. C'est ce qu'entendent mal les femmes d'aujourd'hui ; Mais ne vous gâtez pas sur l'exemple d'autrui. Gardez-vous d'imiter ces coquettes vilaines Dont par toute la ville on chante les fredaines, Et de vous laisser prendre aux assauts du malin, C'est-à-dire d'ouïr aucun jeune blondin. Songez qu'en vous faisant moitié de ma personne, C'est mon honneur, Agnès, que je vous abandonne, Que cet honneur est tendre et se blesse de peu, Que sur un tel sujet il ne faut point de jeu ; Et qu'il est aux enfers des chaudières bouillantes Où l'on plonge à jamais les femmes mal vivantes. Ce que je vous dis là ne sont point des chansons ;. »

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