mobilité.

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mobilité. n.f., capacité d'un individu ou d'un objet à se déplacer dans un espace donné. La
mobilité sociale désigne d'une manière très générale, dans la société contemporaine, la
possibilité pour un individu de changer de position sociale au cours de son existence. Il s'agit
d'un phénomène complexe à analyser sociologiquement, les enjeux importants de ce
changement étant à la fois individuels et collectifs.

Le sens de la mobilité.
La mobilité est appréciée différemment par les individus selon la nature de leur trajectoire
sociale, et le sentiment de réussite ou de déchéance sociale qu'elle entraîne (par
l'ascension sociale ou le passage à une position sociale inférieure). L'absence de mobilité
sera, par ailleurs, vécue de façon opposée selon la nature de la position sociale conservée
- supérieure ou inférieure - et l'importance de la mobilité collective. La mesure
sociologique de la mobilité doit donc tenir compte de ces facteurs.

Sociétés mobiles et sociétés immobiles.
La mobilité est sans conteste une caractéristique des sociétés industrielles développées.
Dans les sociétés traditionnelles en effet, la structure sociale, fondée sur l'attachement
héréditaire des individus à une même position sociale (clans, castes ou ordres), a tendance
à se reproduire de manière identique de génération en génération. La constitution de l'État
démocratique et le développement de l'industrie capitaliste ont radicalement modifié ce
processus de reproduction sociale. Le droit de tous les individus à la mobilité sociale - nul
n'est naturellement destiné à occuper une position sociale inférieure - et la possibilité de
réaliser cette mobilité, dès lors qu'ils possèdent une capacité ou une compétence
particulière, caractérisent les sociétés industrielles contemporaines.

L'école comme moyen de mobilité sociale.
Une forme d'hérédité du statut social persiste pourtant dans ces sociétés. Cette hérédité,
sociale et non plus biologique, est assurée par l'école, dont le fonctionnement a tendance à
privilégier les individus issus des positions sociales supérieures. Or, sous l'effet de sa
démocratisation récente, l'école a pu permettre l'acquisition d'une compétence
intellectuelle par certains des individus qui en sont traditionnellement privés. Elle semble
donc constituer pour eux l'instrument privilégié d'une mobilité ascendante dans une société
qui lie de plus en plus l'acquisition ou la conservation d'un statut social supérieur à la
possession de diplômes. Cette situation entraîne inversement la mobilité descendante de
tous ceux qui, faute de l'investissement scolaire adéquat, ne peuvent conserver leur
position sociale.

Les conditions de la réussite sociale.
La crise actuelle de l'école résulte du fait que cet instrument privilégié de l'ascension sociale
est inégalement accessible aux individus selon leur origine sociale. En effet, la position
sociale de la famille et les dispositions acquises au sein de celle-ci conditionnent autant
l'appropriation d'un capital scolaire que sa valorisation. La trajectoire sociale individuelle
reste ainsi souvent fonction de la position sociale héritée des parents, et son sens varie
selon l'importance des capitaux attachés à cette position initiale. Cette position détermine
en effet les moyens objectifs (capitaux économiques, sociaux et culturels) et subjectifs
(ressources « personnelles », c'est-à-dire dispositions intériorisées) du succès des
stratégies de réussite sociale ou de résistance au déclassement social.
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