MEMLING
Publié le 17/05/2020
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«
MEMLING
vers 1435 - 1494
ON connaît depuis une dizaine d'années ·le nom de la petite ville rhénane où vit le jour le
«Fra Angelico du Nord»: c'est Seligenstadt, non loin de Mayence.
Hans Memling, toutefois,
reste
aux yeux de chacun le plus essentiellement brugeois des peintres.
L'artiste et la cité flamande
où sont conservés ses chefs-d'œuvre confondent leur douceur, leurs grâces alanguies, leurs nu
ances
d'âme et de ciel.
Ainsi Tolède et Greco, Parme et Corrège ...
Ces relations de Mem
ling avec Bruges,
la légende, au XVIIIe siècle, s'en empara pour faire naître à Damme le héros
d'un roman d'aventure et d'amour dont Fromentin déjà déplore qu'il n'accumule que pieux
mensonges.
Ce que l'on sait de science certaine tient en quelques lignes.
Né entre 1430 et 1440,
d'une famille vraisemblablement originaire de Momlingen, près Seligenstadt, Hans aurait passé
par Cologne, où le tendre Stephan Lochner était célèbre.
Il aurait fréquenté ensuite l'atelier
de Roger
van der Weyden, à Bruxelles.
Il aurait séjourné à Valenciennes et rencontré peut
être
Simon Marmion.
Jusqu'ici, prudemment, nous avons u:sé du conditionnel.
En 1466, Memling est à Bruges; il y restera.
Son nom cependant n'apparaît qu'en 1480
dans le registre du métier des peintres.
Cette même année, il fait l'acquisition de trois maisons,
dont une domus magna lapidea (les maisons de pierre étaient assez rares au XVe siècle), où il s'éta
blit avec sa famille.
On a supposé que sa femme, Anne de Valkenaere, qui lui donna trois enfants,
lui avait apporté
la fortune, mais on a le droit de penser qu'un artiste de son talent, de sa répu
tation,
et chez qui de nombreux élèves s'inscrivaient, se faisait largement payer par les financiers
étrangers (les Portinari, les
Tani, émissaires des Médicis), les magistrats municipaux (les Moreel
et les Nieuwenhove) et même les bons religieux qui lui commandaient à l'envi retables d'autel,
diptyques votifs, portraits
et Madones.
Toujours est-il qu'il vécut en riche bourgeois.
Il n'y avait
que cent quarante habitants de Bruges qui fussent plus lourdement imposés que lui.
Il mourut
le 11 août 1494 et fut enterré dans le cimetière de l'église de Saint-Gilles.
Le texte qui contient
ces dernières précisions le
proclame« le plus habile et le plus excellent peintre de tout le monde
chrétien».
Si
Memling procède de Van der Weyden, ce qu'on ne saurait contester, c'est à Thierry
Bouts aussi que l'on songe devant les plus anciennes de ses œuvres, qui ne sont point, d'ailleurs,
des œuvres de jeunesse.
Le
Jugement dernier de Dantzig, le Triptyque de sir John Donne of Kidwelly
(Chatsworth), le Martyre de saint Sébastien (Bruxelles) et les premiers portraits se placent peu avant
ou après 1470.
On n'y retrouve ni le pathétique, ni la grandiose plasticité de Roger.
Memling
semble ignorer le drame, se complaire à
la mise en scène de cérémonies bien réglées, doter ses
modèles d'un flegme où l'on voit un reflet de son propre manque d'inquiétude.
Il est assurément
plus
« mondain» que mystique, d'une dévotion de tout repos.
Il élimine l'individuel, il arrange
la vérité, il idéalise et tempère.
Il doit quelque chose à chacun des grands Flamands du XVe
siècle et il résume ainsi l'époque en atténuant, en harmonisant ses traits caractéristiques, en portant
la technique de l'école à son plus haut point de perfection, de convenance.
On a eu raison de parler
74 MEMLING Portrait présumé (par lui-mime).
« Triptyque de Sir John Donne >>, détail.
(Collection du duc de Devonshire, Chatsworlh.) ·
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~.
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