Maupassant

« Un début de carrière sans encombre N é au château de Miromesnil près de Dieppe en 1850, Guy de Maupassant passe une enfance heu­ reuse au cœur de la campagne nor­ mande, auprès de sa mère.

Il y développe ses connaissances du monde rural et des paysans, se plaît à cette existence de « poulain échap­ pé ».

Après des études au lycée de Rouen, pressé par les encourage­ ments de son correspondant, le poète Louis Bouilhet, il écrit quelques essais poétiques.

Il entame sa vie professionnelle comme commis au ministère de la Marine puis de l 'Instruction publique, ce qui lui per­ met d'observer à loisir le milieu des bureaucrates et des jeunes snobs.

En 1870, il s'engage comme garde mo­ bile et, à ce titre, il assistera à diverses scènes qu'il évoquera dans ses nou­ velles.

Gustave Flaubert, ami d'en­ fance de sa mère, l'initie aux lettres et l'oblige à de véritables exercices d'écriture.

Ainsi se prépare, par un travail acharné et régulier, qu'il appelle ses « gam­ mes», sa carrière d'écri­ vain, fruit d'une longue patience.

Maupassant ne néglige pas pour autant ses distractions préférées : la chasse, le canotage, les guinguettes et les femmes ...

Il compose des poèmes (Le Mur, Au bord de l'eau).

Grâce à Zola, auprès duquel il a été in­ troduit, les portes des jour­ naux et des revues s'ou­ vrent.

Boule de Suif va lui apporter le succès et le mettre au rang des conteurs natura­ listes.

Cette œuvre est publiée dans Les Soirées de Médan, recueil col­ lectif de naturalistes (Huysmans, Zola, etc).

Bénéficiant d'un triple hé­ ritage littéraire (Balzac, Flaubert et Zola), Maupassant bâtira désormais GUY DE M AUPASSANT Portrait de Guy de Maupassant par François Feyen-Perrin (1826-1888), château de Versailles Guy de Maupassant à l'âge de sept ans Le château de Miromesnil, où naquit Maupassant, le 5 août 1850 Maupassant approuve le souci légitime des réaliste s et des naturalistes de « faire vrai », mais il condamne leur prétention à vouloir traduire la vérité intégrale .

Pour lui, l'art doit choisir la vérité la plus expressive , l'essentiel le plus caractéristique.

En outre, l'auteur, quoi qu'il arrive, ne peut se dégager totalement de sa propre subjectivité.

Et le lecteur, qui cherche lui aussi sa vérité, se soucie peu d'une documentation exhaustive.

Maupassant procède souvent dans ses contes et ses nouvelles par la technique de l' « enchâssement » : une histoire en cache une autre qui est en général le cœur du récit.

La confusion et le mystère sont rendus par des rapports doubles : deux personnages, deux animaux, deux objets, deux narrateurs . ..

qui traduisent le dédoublement de personnalité de leur auteur.

XIX. »