marionnette.

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marionnette. n.f., petite figure, à l'origine en bois ou en carton, actionnée à la main ou par
des fils et manoeuvrée par un personnage qui peut aussi lui prêter sa voix. L'animation de
figurines représentant des personnages, des dieux, des animaux ou des objets remonte aux
sociétés les plus primitives ; certaines, dans l'Antiquité occidentale, précédèrent même le
théâtre d'acteurs. Toutes les civilisations en usèrent : dans les sanctuaires grecs et égyptiens
et dans les temples hindous, elles participaient à de mystérieuses liturgies ; au Moyen Âge, en
Occident, elles faisaient partie intégrante des drames religieux et des mystères. Mais, lorsque
éléments profanes comiques, parades de bateleurs et satires sociales vinrent à entrecouper
ces représentations à caractère religieux, le théâtre de marionnettes fut chassé des lieux du
culte. Ainsi naquirent les castelets (on appelle castelet la boîte en forme de théâtre qu'utilisent
les marionnettistes) et autres théâtres ambulants aux moyens techniques modestes, qui
parcouraient villes et villages où, utilisant le franc-parler des rues, ils devinrent très vite
populaires.

Les manipulations.
Les marionnettes peuvent être manipulées par le haut, par le bas ou à vue. Avec les
marionnettes à fils, ou à tringle, le manipulateur, placé derrière et au-dessus de la scène,
tire les fils qui articulent les différentes parties du corps. Les marionnettes à gaines,
formées d'une tête de bois et d'un ample vêtement, tout comme les marionnettes à tiges,
sont manipulées par le bas par le marionnettiste qui, caché sous le castelet, passe
directement ses doigts dans la tête et les bras ou agite les tiges reliées au visage et aux
mains. Le théâtre d'ombres est, quant à lui, composé de figurines découpées dans du
papier ou dans du cuir et actionnées par le bas derrière l'écran d'un rideau blanc. Certains
types de marionnettes géantes apparentées aux masques de carnaval, ainsi que les
marionnettes aquatiques du Viêt-nam sont parfois manipulés à la vue des spectateurs.
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Les livres
marionnette - la Chrysalide, page 3047, volume 6

Traditions et caractères.
En Europe, c'est en Italie, au XVIe siècle, que naquit Pulcinella, le bossu au ventre rond qui
allait devenir le Polichinelle français, lisse et droit, Punch accompagné de sa commère Judy
en Angleterre, Petrouchka en Russie, Polechenella en Espagne et Pouchenelle chez Toone
l'Ancien à Bruxelles. Le Guignol, enfant de Laurent Mourguet et de la Révolution, défenseur
des canuts et pourfendeur de gendarmes, est la plus célèbre marionnette française. De la
même veine populaire sont nés Tchanchès et Nanesse à Liège, Hanswurst et Kasperl en
Allemagne et en Autriche, et, pour le théâtre d'ombres, Karagöz en Turquie et Karaghiózis
en Grèce.
Des farces les plus grossières aux opéras (Mozart et les marionnettes de Salzbourg) et
aux féeries les plus sophistiquées (les pupi italiens de Sicile, de Rome ou de Venise), les
marionnettes ont un pouvoir poétique qui inspira nombre d'écrivains (Lesage, Claudel,
Lorca, Ghelderode ou encore Jarry), de compositeurs (Haydn) et de peintres (Klee,
Kokoschka ou Arp). Au Japon, le théâtre Bunraku-za d' ? saka perpétue la tradition des
marionnettes géantes. La richesse et la variété des marionnettes d'Inde, d'Indonésie, de
Chine et de tout le Sud-Est asiatique en font une culture à part entière, délicate et raffinée.
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Les corrélats
théâtre - L'Orient : d'autres théâtres
Les livres
marionnette - une marionnette chinoise, page 3047, volume 6

Les novateurs.
Après une période de décadence au début du XXe siècle, où les poupées furent
abandonnées aux enfants, des créateurs, tels le Russe Serge Obraztsov ou le Français
Gaston Baty, rajeunirent la marionnette et lui rendirent noblesse et fantaisie. Dès les
années cinquante, une fantastique éclosion de créateurs fit éclater toutes les conventions.
Les marionnettes adoptèrent alors toutes les tailles, toutes les formes et tous les
symboles : minuscules (de la grandeur d'un oeuf) pour l'Américain Robert Anton ; géantes
et politiques pour celles des Bread and Puppet d'un autre Américain, Peter Schumann, ou
de taille humaine, poupées de chiffons mêlées aux acteurs de chair chez le Polonais
Tadeusz Kantor. De réalistes ou fantastiques, elles devinrent volontiers abstraites. Il se
créa même parallèlement ce qu'on a appelé le théâtre d'objets.
Parmi les grands marionnettistes français de l'après-guerre, on peut citer Alain Recoing,
Yves Joly, Hubert Japelle, Philippe Genty. Le cinéma avec les poupées animées du Tchèque
Ji?í Trnka et le gorille du King-Kong américain, la télévision avec les Muppets newyorkais ou
le Bêbête-show français, puis les Guignols de l'info de Canal Plus, ont métamorphosé à leur
tour l'art de la marionnette. Un art qui, depuis 1961, a son festival mondial et triennal à
Charleville-Mézières.
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Les livres
marionnette - Histoire du pain, page 3047, volume 6
marionnette - passagers clandestins, page 3047, volume 6
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Les corrélats
Ambigu (théâtre de l')
automate
Baty Gaston
Guignol
Jarry Alfred
Polichinelle
Trnka Jirí